Une chronique de Georges Cathalo
Jean-Louis Massot, Nuages de saison, Bleu d’Encre éd., 2017, 68 pages, 12 euros
Clos des Tanneurs 2/33 – B 5590 Ciney
S’il est un sujet qui revient de façon récurrente chez les auteurs de toutes les époques, c’est assurément celui des nuages. De Baudelaire à Jules Renard, de Claude Roy à René Char et de Jean Malrieu à Christian Bobin, ce thème a suscité toutes sortes de dérives imaginaires, de créations originales et de poèmes dédiés.
Inutile de nous plonger dans L’Atlas International des Nuages, allons directement vers les brefs poèmes de Jean-Louis Massot pour interroger le nuage et tenter de savoir « De quel message rassurant / Ou inquiétant » il peut être porteur. Rien de tel que les nuages pour nous faire prendre une conscience aiguë de notre finitude et la fugacité de toute chose.
Ces nuages parfois solitaires ou qui s’agrègent les uns aux autres « pour n’en former qu’un //Et se sentir moins seuls », ne sont-ils pas à l’image de nos existences précaires ? Comme nous, savent-ils où ils vont ou ce qu’ils vont devenir ?
« Nuages qui venez de loin / Ce que vous avez vu / Etait-il si innommable / Que vous êtes vêtus de deuil // Et gardez le silence ? ».
Et puis, il y a toujours à redouter ce jour où il n’y aura « pas une once de nuage, / Rien où s’accrocher ».
Les douze illustrations photographiques placées au centre du recueil prolongent l’envie d’évasion engendrée par la tonalité de ces discrets poèmes, une envie folle de se laisser porter par des vents contraires et de laisser filer le temps qui nous dévore.
©Georges Cathalo