Alain Freixe : « Contre le désert »

Une chronique de Georges Cathalo

 

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Alain Freixe, Contre le désert, (L’Amourier éd., 2017), 126 pages, 13,50 euros – 1 montée du Portal – 06390 Coaraze – alain.freixe@wanadoo.fr ou amourier.com


« On lit. C’est un poème ? Une prose ? On ne sait plus. Une présence, oui. » Voilà ce qu’écrit Alain Freixe dans le court texte qui boucle son livre, texte intitulé « Comme on tombe amoureux ». Oui, c’est bien de cela qu’il s’agit avec ce miracle, cette utopie, ce mirage qui permet d’avancer et que l’on nomme poésie alors que l’on « va aveugle dans la grande nuit des pages. Ou du monde. »

Ce recueil regroupe plusieurs suites de poèmes déjà parues pour certaines en tirages limités. On se réjouit de les voir ici rassemblées. Si les thématiques de l’œuvre abondante de ce poète sont bien identifiées (l’ombre et la lumière, la montagne et le ciel,…), on aime ressentir en parcourant lentement ces pages, un vrai climat de confiance et de sérénité.

 Le poète avance dans une randonnée solaire et poétique : « l’ombre de ma voix / grandit derrière / mes mots ».  C’est là que « rempli de nuit / le monde glisse / et dans nos mots / nos images / l’ombre d’une torche / s’éteint ».

La sagesse du poète n’a rien à voir avec un quelconque détachement hautain vis-à-vis d’une réalité impitoyable et ce n’est surtout pas une résignation. Il y a dans ces poèmes une force sous-jacente qui permet à chacun de se retrouver : « on peut écrire / ce qu’on veut / en ventriloque / des lettres » car « on ne saisira jamais / que l’ombre / de ce dont on parle ».

©Georges CATHALO