Pour Jean-Claude Pirotte, i. m.
Te voilà sur les bords de la Sambre
parti la Meuse le Léthé ou le Styx
peut-être commences-tu à descendre
dans un poème toujours aussi prolixe
pourtant locataire sous le vocable
de la Vierge qui te faisait rempart
tu tirais par les cornes ce Diable
ignorant qu’un jour le temps sépare
ce qu’il a réuni comme un bouquet
de membres de chair et de pensées
au-dessus l’âme ou quelque chose
approchant ? les poètes ne meurent
c’est connu jamais souffre-douleur
ils se piquent pour nous à toutes les roses
…………………….
tu poursuivais la chimère du vieux-temps
au fil des jours dans l’usage des poètes
et la lumière remisée des jours d’antan
où tu vivais loin d’être anachorète
sur le seuil derrière le rideau du ciel
tricotant l’ordinaire d’un fil ténu
ou fixant d’un pinceau d’aquarelle
tes humeurs et ton âme aux nues
pour que naisse un double de toi
qui volerait par-dessus les toits
parmi les anges et les diables cornus
je ne crois pas du tout que tu sois
mort c’est sur ce fil de soie
tricoté par les vers que tu as “disparu”
©Frédéric Chef, 27 mai 2014