Une note de lecture de Xavier Bordes

Carles Diaz – Polyphonie landaise précédé de Paratge (Coll. Blanche – NRF – Gallimard.)
De la pile des recueils de poèmes reçus il y a déjà plusieurs mois, piqué par la curiosité j’extrais celui-ci… De Provence côté maternel, je suis de Gascogne côté paternel et le souvenir du temps d’Aliénor d’Aquitaine, du trobar clus, (etc.) contribuent au sentiment du poétique dans mon esprit. On ne s’étonnera donc pas que le mot occitan Paratge (Parage en provençal – voir sur le Net à l’adresse: https://occitanica.eu/items/show/13096) ait immédiatement suscité ma curiosité. Quoique Carles Diaz ait reçu, ce qui n’est pas rien, le Grand Prix de la SGDL en 2020, je n’avais pas eu jusqu’à présent l’occasion de me pencher sur sa poésie. Je le fais aujourd’hui. Et c’est un bonheur. Auquel contribue la grande beauté de l’expression, autant que la simplicité et la gravité profonde, mais non pesante, de ce poète discret. S’il est épris – quoique originaire du Chili – de son terroir landais, et plus largement gascon, il poétise ces racines avec une réussite dans la formule que j’admire. Un poète du « lieu », qui sait éveiller avec une densité puissamment évocatrice sa manière « d’habiter cette terre », d’amener son langage à déployer la réalité singulière du lieu avec lequel il entretient une relation intime. Une superbe leçon de poésie.