Une chronique de Georges Cathalo
Jean-Michel Bongiraud
La retraite professionnelle a permis à Jean-Michel Bongiraud de reprendre un second souffle et de repartir à la charge avec autant d’enthousiasme que l’éternel adolescent qu’il ne cesse d’être. Sa révolte, sa passion et sons sens de la fraternité sont intacts. Ni l’âge venant ni la violence de l’époque que nous vivons n’ont entamé sa ferveur communicative.
Ce préambule n’est là que pour apporter un éclairage particulier sur trois nouvelles publications de ce poète en 2019. Ces trois recueils complètement différents sont complémentaires dans le fond et dans la forme. Ils sont aussi le reflet de la générosité du poète.

Dans Le coin du tableau, Jean-Michel Bongiraud dresse un constat réaliste de son parcours poétique en se livrant à une auto-analyse particulièrement lucide. Il s’agit de poèmes bruts de décoffrage, de tourbillons de mots où se croisent la révolte et la tendresse. Une vraie réussite et une sacrée prouesse poétique.

Avec Voyages anarchistes, l’auteur nous entraîne dans un périple tourbillonnant avec de longues laisses de vers au rythme soutenu, où relances et reprises bousculent la lecture. La mise en voix de ces textes pourrait donner lieu à un formidable spectacle.

Dans le 3° recueil, Enfants fraternels, Bongiraud livre une nouvelle facette de sa personnalité en liaison directe avec son nouveau « statut » de grand-père. Il y poursuit son interrogation métaphysique à partir de simples observations quotidiennes. Ce joli petit livre peut être abordé à plusieurs niveaux de lecture sans dénaturer la gravité de cette poésie humaniste.
- Le coin du tableau (Encres Vives éd., 2019), n.p. (20 pages au format A4), 6,10 euros, 2 allée des Allobroges, 31770 Colomiers
- Parcours anarchistes (A l’index éd., 2019), 52 pages, 12 euros, 11 rue du Stade, 76133 Epouville
- Enfants fraternels (Stellamaris éd., 2019), 68 pages, 12 euros, 1 rue Louis Veuillot, 29200 Brest