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Bernard Grasset, Les hommes tissent le chemin – Voyage 2 – 2000-2008 ; peintures de Jean Kerinvel ; éditions Soc & Foc, 2014, np.
Un ouvrage bien construit, où les peintures de Jean Kerinvel apportent de la dimension et de la couleur à la poésie de Bernard Grasset.
Le regard de Bernard « contemple les volutes du mystère » qui plane autour de chaque lieu qui l’interpelle, une fontaine, un jardin, un clocher, la Loire, les vignes…, tous des endroits où la mémoire s’incruste et ne décolle pas.
Les hommes tissent le chemin, au détour des rues, au retour de l’océan ; ils « écoutent la lumière » qui les illumine et les éblouit tout à la fois.
C’est à chaque fois l’éloignement (le train ; le bateau : « partir encore vers le large »), l’errance (« marcher encore, gravir ») mais aussi le retour sur soi, vers son pays ; mais il faut revenir par le « chemin dans les ruelles » tout tracé pour découvrir encore et encore d’autres lieux, d’autres liens.
Si Bernard Grasset recherche la liberté, la lumière, l’évasion, il est aussi le poète du retour, de la « résistance ». Son cheminement ne s’arrête jamais : « L’écho des années/Prolonge l’aventure ».
L’auteur voyage sans arrêt et alterne entre partance et revenance, à la recherche du Jardin oublié.
Jean Kerinvel, grâce à ses peintures, développe une abstraction aérée et vive, où l’on discerne sa volonté de casser une géométrie trop stricte, un agencement trop étriqué vers un espace surdimensionné, qui s’ouvre sur des horizons de découverte et de liberté.
Une association entre peinture et poésie qui a sa raison d’être.
Un ouvrage passionnant à découvrir.
©Patrice BRENO