Pour Alain Bertrand, i. m.

Herbeumont Semois2

 

 

Alain tu t’en allais l’autre jour sous la pluie

ton sort était scellé comme un cercueil de chêne

où tu dormais dans ce plumier comme un étui

à violon sur quoi se tendait notre peine

 

tes amis ta famille tes élèves alignés

droits et dignes sous cette voûte à lanternes

écoutaient la parole de l’Église indignés

par ce départ fortuit qui pour le moins consterne

 

tes livres ensuite effeuillés comme un bouquet

de fleurs blanches en couronne mortuaire

sur le vide que tu découvrais au cimetière

 

mais absent parti déjà au fil de la Semois

chercher d’autres images quelques écrits

des mots pour nous qui prolongeraient la vie

 

 

Frédéric Chef