Une chronique de Nadine Doyen

Thomas Scotto, La révolte de Sable, Illustrations de Mathilde Barbey, éditions du Pourquoi pas ?, Mai 2021- 12€ pages.

La citation en exergue de Greta Thunberg préfigure le thème développé à travers le regard de Sable : « Personne n’est trop petit pour faire la différence ». Thomas Scotto met en scène une renarde, attentive aux changements de son environnement. Elle partage son étonnement avec ses amis de la forêt. Est-ce normal que les arbres reverdissent, bourgeonnent en février ?
On peut penser sa démarche étrange de quitter sa forêt pour la ville. Mais ne veut-elle pas rencontrer les humains qu’elle tient pour responsable et les alerter sur le réchauffement climatique ? Ne veut-elle pas se confronter à ces irresponsables qu’elle accuse de « les avoir laissés tomber » ?
Suivre la renarde signifie quitter la forêt, « ne plus revenir en arrière. Pendant ce déplacement du territoire rural à celui de la ville, « eux, les petits animaux », « aux abris minuscules », ont pu évaluer, constater l’état de la planète : « terres retournées », « sol dur à l’odeur écoeurante », « des morceaux entiers de la forêt » détruits par le feu. De plus les voilà agressés par le bruit. Ne faudrait-il pas des projets plus vertueux pour sauver la terre ? Pour permettre aux animaux de trouver de quoi confectionner leur habitat ? Dans la presse on lit que les cygnes ne trouvent plus rien pour faire leurs nids, sinon des détritus.

La réaction des Grands hommes est décevante, leur sentiment de supériorité se traduit par des moqueries. Par contre leurs enfants, davantage sensibilisés à la question du réchauffement climatique, ont entendu le message de la renarde, « la Greta Thunberg de la forêt » qui, à sa manière, milite pour une « climate action » !
Eux aussi rêvent d’un air moins pollué, plus pur, de silence.
Ils semblent prêts à oeuvrer ensemble dans le sillage de Greta Thunberg pour défendre la cause de la planète ! Une avancée positive est en marche.
Les illustrations vives, flamboyantes de Mathilde Barbey se concentrent sur « l’oeil perçant », qui révèle la colère, la révolte de cet animal aux couleurs de l’automne ainsi que sur les oreilles qui traduisent son inquiétude devant « le feu du Monde ».
Thomas Scotto invite les jeunes lecteurs à prendre très tôt conscience de l’urgence climatique, comptant sur les diverses initiatives des enseignants pour relayer ce message vital : « Save our planet », « sauvons notre planète ».
©Nadine Doyen