Une chronique de Pierre Schroven

Salvatore Gucciardo, Ombres et lumières; préface de Giovanni Dotoli ; Paris : L’Harmattan, 2019
Ce livre érige le mystère comme étant le fondement de notre être. En effet, le poète n’ignore pas que si dans l’instant, tout est là, rien n’est encore connu. Pour Gucciardo, la poésie est à la fois recherche de l’ici et de l’ailleurs ; elle va bien au-delà du temps, des nations, des espaces voire du bon sens et du sens commun. C’est ainsi que dans cet ouvrage, le poète passe l’humanité au crible pour en extraire « ce qui est bon » et par la grâce du jeu poétique, tente d’introduire des perspectives susceptibles d’améliorer ce qui peut l’être voire de briser la chaîne des certitudes qui fige nos vies. Par ailleurs, on est frappé ici par la finesse des perceptions et surtout par la force brisante des images un rien surréalistes qui contribuent à ouvrir le champ des possibles tout en permettant une vision physique et métaphysique de l’inapparent radical. Parcouru d’un singulier souffle cosmique, « Ombres et lumières » est un récit qui nous fait prendre en compte la merveille d’être là, révèle notre part divine et en définitive, initie une nouvelle manière de vivre, de penser et… d’aimer.
« Il ne faut pas combattre le temps. Il faut chevaucher la lumière.
Agir comme un oiseau, au milieu d’un soupir. Opérer comme un loup dans la peau d’un phénix. S’enivrer des délices tout en visionnant les écueils.
Sublimation virtuelle
La peau et les os
Le regard suspendu
Vers le cerf-volant
La perle d’eau
Se conjugue au silence
Déposant sur l’âme
L’écume des limbes
La voie lactée exulte en composant la symphonie des courbes. L’espace transcris sur le livre des étoiles le parcours primitif… »
© Pierre Schroeven