Une chronique de Pierre Schroven
Pierre-Jean Foulon, Dürer à nouveau, Les Editions du Spantole, Thuin, 2022
Dans ce livre, Pierre Jean foulon nous gratifie de textes puissants, déchirés, lyriques, poignants voire inquiets qui déjouent les perceptions communes, transgressent les valeurs établies, accélèrent la circulation des sens et rendent visible le lien qui nous unit à la nature et à l’être de tout ce qui est. Attentif à tout ce que la langue porte de musical en elle, le poète cisèle ses mots, sculpte son verbe et nous offre ici un foisonnement d’images riches, de vers audacieux qui débouchent tantôt sur une forme de joie mystique tantôt sur une interrogation métaphysique. Au détour de chaque page, Foulon expérimente un langage (« j’invente ce que je vois »/Marcel Havrenne) qui assume la complexité irréductible du réel, engendre une visibilité autre et creuse sous nos pas une destinée dont l’horizon se présente toujours comme un ailleurs. En bref, on est en présence d’une poésie qui porte le doute et la question au coeur de la bonne conscience, s’ouvre à tous les mouvements du coeur et du corps, interroge notre présence au monde et pose son grain de folie entre les pages de notre vie endormie.