Une chronique de Michel Bénard

Nicole Portay Bezombes, Fileuse d’espoir, ( Editions Les Poètes français – Préface de Michel Bénard – Illustrations, Auguste Haessler – Format 15×21 – Nombre de pages 83 )
Et si la poésie était une question de survie, de salut, alors mieux vaudrait sous le sceau de la confiance emboîter le pas sécurisant de la « Matriarche ».
La Fileuse d’espoir est en fait une semeuse qui patiemment en son jardin-refuge veille à la germination des graines sacrées. Si l’ombre est parfois présente dans cette œuvre, c’est pour mieux percevoir la lumière, la caresser et la déposer à sa juste place, là, précisément au centre du cœur et de l’esprit, jusqu’à l’enchâssement escompté.
Nicole Portay avance en poésie dans une posture semblable à celle du pèlerin qui, de station en station, gravit les degrés de l’élévation. Ses vers sont assoiffés de liberté, sont ciselés, sont peaufinés, la qualité d’une écriture soignée est la meilleure garantie pour l’élévation et la compréhension de la poésie, cela notre poétesse l’a parfaitement compris.
Bien loin des textes des premières heures, désormais nous sommes face à une véritable métamorphose, similaire à l’image de la chrysalide carapacée allant jusqu’à l’éclosion d’un merveilleux papillon multicolore.
Si Nicole Portay rêve parfois de devenir poète, elle l’est bel et bien et sur une margelle élevée.
Le poète est assimilé au magicien, au sourcier qui avance avec sa baguette de coudrier et c’est bien ce qui est évoqué dans le poème « Baladin », il traverse le miroir, il parsème de poudre d’or les terres en jachère et :
« …rend la semence de l’univers
Au sillon de la terre. »
La poétesse Nicole Portay porte des yeux d’amour protecteur sur ses petits-enfants et les invite à danser au bord des étoiles.
Cependant notre poétesse a conscience que la voie initiatique pour retrouver l’origine de l’amour la plonge dans l’épreuve des défis et des tolérances.
Alors peut-être est-il sage de se fier à son ange qui viendra de ses ailes :
« Enlacer les blessures de ton âme
Sur un fil d’argent naissant. »
©Michel Bénard.