Une chronique de Georges Cathalo
Christophe Jubien : La Tristesse du Monde (Henry éd., 2016), 68 pages, 8 euros – Z.A. de Campigneulles 62170 Montreuil-su-Mer ou contact@editionshenry.com
Chacun des courts poèmes qui composent ce recueil constitue à lui seul un micro-univers dans lequel le lecteur aura plaisir à se retrouver comme l’on se souvient de situations communes qui jalonnent une mémoire incertaine.
Christophe Jubien maîtrise cette poésie dite « du quotidien » si décriée par ceux qui ne jurent que par les froides abstractions ou les délires abscons. Rien de cela ici mais l’assurance de pénétrer dans un univers familier où se chevauchent des souvenirs scolaires et médicaux.
« Ne dirait-on pas que la vie terrestre / a coupé le moteur » : c’est bien là que tout se joue, dans cette apparente abolition du temps ou plutôt de vivre ce moment magique où se croisent différentes époques pour accéder à un futur proche où « nous partagerons en frères / la tristesse du monde ».
Jubien maîtrise parfaitement son propos et ses évocations témoignent d’un riche vécu où l’observation joue un rôle majeur. Ainsi grâce au jardinage dont la pratique « adoucit les mœurs / et réconcilie / l’homme et la nature », nous sommes tous embarqués dans un même vaisseau « en ce début de XXI° siècle / où tout reste à faire ».
C’est dans ces moments difficiles que la poésie joue pleinement son rôle salvateur quand « le poème va de soi » et puisqu’ « un jour,/ je le crois/ la beauté reviendra » comme l’on redevient enfant et que l’on retrouve l’innocence qui permet de « recouvrer tout l’univers /dans l’examen ébloui /d’une goutte de rosée ».
Christophe Jubien : La Tristesse du Monde (Henry éd., 2016), 68 pages, 8 euros – Z.A. de Campigneulles 62170 Montreuil-su-Mer ou contact@editionshenry.com