Article originellement publié par la Revue Texture
Revue Traversées N°82 (2016)–Georges Cathalo
« Traduire ce n’est pas trahir : tout au contraire ! » prévient Horia Badescu dans sa présentation d’ouverture à cette forte livraison de Traversées, livraison consacrée presque entièrement à ce thème. Signalons comme toujours la très belle réalisation technique de cette élégante revue qui se distingue par une mise en pages claire et cohérente. « Est poète-traducteur celui qui sait à quel point la traduction est une autre vie pour le texte », écrit Zeno Bianu. C’est pourquoi Traversées propose un riche éventail de textes en version bilingue voire trilingue. Outre le français, on lira ici de la poésie en anglais, en bulgare, en hébreu, en italien, en japonais et en hongrois. Tous ces poèmes apportent un salutaire dépaysement en recouvrant de nombreux registres de langage tout en proposant une diversité d’approches et d’univers originaux. Il nous semble difficile d’isoler tel ou tel auteur car ce serait au détriment de tous les autres. On peut dire seulement que la plupart sont peu connus en France exception faite pour Georges Séféris, Emily Dickinson ou Jeanne Tsatsos. On lira également des écrits « hors thème » d’une dizaine d’auteurs parmi lesquels Xavier Bordes ou Miloud Keddar. On signalera enfin la pertinence de l’éditorial de Patrice Breno, toujours placé en fin de revue. Il y fustige l’abandon programmé de l’enseignement du latin et du grec. Le danger et la gravité d’une telle évolution sont à peine perceptibles pour l’instant et peu de personnes ont pris la mesure du désastre qui s’en suivra car « cette gymnastique de l’esprit fut au fondement de toute la pensée européenne. »
Faubourg d’Arival,43 – B6760 Virton ou patricebreno@hotmail.com )