Charles VERFAILLE «  Que dire encore ?… » Editions Thierry Sajat – 2011 – (103 pages) Préface de Véronique Flabat-Piot.

Charles Verfaille

Charles Verfaille

 

  • Charles VERFAILLE «  Que dire encore ?… » Editions Thierry Sajat – 2011 – (103 pages) Préface de Véronique Flabat-Piot.

Simple, le titre se veut tout à fait évocateur, en effet ayant atteint une certaine période de sa vie : « Que dire encore ?… »

Pourtant au fil d’une longue expérience, tout reste à dire, ici Charles Verfaille le fait avec l’élan d’une passion et d’une émotion encore intactes ! Le poète nous fait don de lui-même.

Ainsi que le souligne Véronique Flabat-Piot dans sa clairvoyante et avisée préface : «  C’est à la rencontre de l’homme que nous convie aujourd’hui Charles Verfaille. »

Il nous situe également vers la prise de conscience de l’Un, par l’Unique unité du Grand Tout !

« Que dire encore ?… », est bien l’ouvrage à effet miroir, à l’image de son auteur, sorte d’autoportrait émanent et immanent de délicatesse, de prévention, de gentillesse, d’humour subtil avec sa touche de dérision, car à quoi bon se prendre au sérieux ? Surtout pas !

Oui, tout sans doute a-t-il été dit, mais savoir encore le transmettre en est le but suprême.

Méfions nous des auteurs « tordus » prêts à tout pour se distinguer, se gargariser, s’illusionner, sauf à écrire simplement avec brio.

Charles Verfaille ne triche pas, ne cherche pas à briller, à éblouir, chez lui c’est la voix de l’homme qui tonne, le souffle du cœur qui prédomine.

« Je chanterai ce que je sens, sincère et clair ;

Et je me garderai des paroles en l’air…/… »

Il n’a de cesse que de préserver le beau, le sacré, voire le Divin.

« Si tu veux mériter le nom de créateur,…/…

Musicien, poète, ose affronter l’immonde…/…

Cultive la beauté, c’est ton devoir d’artiste ; …/… »

Notre poète tente de s’extirper du monde de la laideur, de la torpeur, tel est à son sens la fonction de l’artiste, celle de célébrer la beauté, la vérité et surtout ne pas prêter sa plume, ni son pinceau aux mensonges et à l’usurpation.

Mais Charles Verfaille sait parfaitement faire de sa poésie un espace ludique, railleur, ironique à l’humour parfois caustique ou un tantinet moraliste, toujours en sachant jouer à souhait de la dérision.

Dilemme, il n’est pas toujours aussi évident d’être soi même !

Interrogation ou réflexion sur la vie, la mort, celle que l’on sait proche et qui rode narquoise fauchant ici et là parents, amis, amours, avec toujours en suspens l’immuable question :

« Oui mais après qu’adviendra-t-il ? »

Le doute s’installe pour « celui d’en haut » qui se tait, se voile et ne laisse rien paraître depuis sa tour d’ivoire. Mythe ou réalité ? Plus que jamais la question reste posée.

Ce recueil est une forme de testament, celui d’un constat, d’un parcours de vie d’un homme face à lui-même avec ses hauts et ses bas, ses rires aux éclats, ses larmes en cascade.

Un ouvrage qui laisse flotter ici et là quelques sages consignes armées de bon sens. Libérée ou classique, Charles Verfaille donne à sa poésie une voix humaine ponctuée d’amour, d’humour avec toujours une note d’objectivité.

Au terme de cette petite réflexion, je ne peux que vous recommander la lecture de ce livre débordant de sagesse, émouvant, qui ne peut en aucun cas nous laisser indifférents.

Un livre qui porte bien haut toutes les facettes de l’existence comme un talisman.

« Je voudrais vivre encor pour répandre l’amour sublimé ;

Je voudrais vivre encor pour qu’on m’aime en retour. »

« L’étreinte des époux entre en terre sacrée

 Quand l’acmé du plaisir par l’amour

Les fond, suprême extase, en un seul être aimé,

Que recrée en l’Instant l’Unité restaurée. » (1)

Un livre rempli d’espoir et d’amour envers le mystère et l’apogée de la vie, tout simplement !

(1) Unité originelle, androgynie primordiale.

©Michel Bénard