Une chronique de Philippe Leuckx

Demosthenes DAVVETAS, Dans le miroir d’Orphée, Traversées, 2019, 236p., 15 euros. Traduction du grec par Xavier BORDES.
Le Grec Davvetas, par ailleurs professeur de philosophie de l’art et essayiste, nous propose ici un large choix de poèmes, dont les meilleurs sont les plus brefs, à mon sens. Il y explore, sous forme d’aphorismes et de textes courts, les profils et contours de son existence :
La langue met le monde
en état de désordre consenti.
(p.133)
Je me suis fatigué à chercher
de corps en corps
de caractère en caractère
un amour abstrait, impersonnel.
(p.205)
La tristesse ajoute-t-elle
ou ôte-t-elle du poids ?
(p.120)
Solitude, amour, déperdition, beauté, altérité, vérité sont les thèmes fondateurs de cette poésie que l’on pourrait taxer de métaphysique tant elle se prête à réflexion profonde sur « le bonheur », « l’harmonie naturelle », le vide qui projette l’existence « au sein des mots » « (où) se cache l’infini ».
La connaissance de soi et de ses abîmes traduit ici une vision profonde de l’univers, sans ego, mais tournée vers l’autre et ses précipices.
Le poète exprime ici en aphorismes, en monostiches un regard aigu pour que l’espace s’élargisse, offre des arêtes et des points d’ancrage.
Découpé en sept sections , le livre, assez copieux, délivre une poésie de l’essentiel « dans le sang de la vie » car « tel Orphée je languis de désir/ de retourner près de toi ». En quoi, la préface de Bordes est particulièrement éclairante : place du Logos, du corps, de l’esprit.
La philosophie grecque baigne ce recueil d’une aura prégnante.
©Philippe Leuckx
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