Michel LAGRANGE, UN DIVAN D’ORIENT ET D’OCCIDENT, A&R Éditions 2019

Chronique de Jeanne Champel-Grenier

APRES LECTURE ET CONTEMPLATION DU LIVRE : 

                                     UN DIVAN D’ORIENT ET D’OCCIDENT 

                                                   de Michel LAGRANGE
                                                         A&R Éditions 2019

Bien sûr que « ces Échappées belles en Iran ne sont pas que géographiques ! » selon les propres mots de Michel LAGRANGE !

Où sommes-nous ? À Ispahan où, en dépit d’un Orient souvent divisé, éruptif, palais, jardins et mosquées sont et demeurent des havres de fraîcheur et de paix.

La beauté des lieux est ici sans doute plus qu’ailleurs un médium qui permet l’élévation, l’oubli de soi, grâce à de puissants et irrépressibles élans d’extase que l’Occident trépidant ne connaît plus. Par l’ « immersion de la vie dans les fraternités d’un paysage originel en continu » la vie de mortel du poète prend le large et gagne en altitude. Plus près du silence, des décors géométriques ajourés  » le courant d’air circule entre les deux versants de la lumière », au pied des hauteurs de  »murs étoilés », l’homme est plus enclin à faire le point sur lui même, à s’alléger, à s’oublier pour rejoindre l’essentiel de sa quête spirituelle. 

Pour le poète, Michel LAGRANGE qui nourrit en lui ce quotidien besoin de dépassement, l’appel de l’Infini, de l’Absolu, est ici, dans les œuvres d’art, dans l’architecture sublimée entièrement vouée à la prière, une révélation de chaque instant, au point d’y consacrer ce majestueux ouvrage d’art d’une centaine de pages illustrées de grandioses photographies en couleurs et en noir et blanc au format 27/32 : un chef d’oeuvre, comme un échange de courrier sacré entre l’auteur de culture platonicienne et sa vie intérieure mystique.

Ce « balancement» permet au poète occidental à l’instar de Goethe en son temps, d’osciller entre deux mondes et de fouler en pensée le sol de la Perse ; il lui suffit d’admirer les somptueuses et parfois très sobres photos de Patrick RINGGENBERG, auteur suisse du magnifique ouvrage « Peindre l’invisible », et de s’assurer une nouvelle fois la collaboration fidèle et efficace de Bernard BÉROS, photographe d’art, pour donner naissance à ces longs et beaux textes passionnément inspirés : une véritable révélation de beauté et d’harmonie.

             Oui, ce grand livre réussit le miracle de nous transporter en ces lieux éternels afin de nous y ouvrir l’esprit et l’âme au point de faire nôtres ces paroles :

« Prodigieuse harmonie de la terre et du ciel

Quand les quatre vents de l’esprit

Font de l’espace une clairière ouverte à tous les temps »

« Emancipé, lesté par la Révélation

Me voici repeuplé de jours en majuscules

Et nourri de Lumière »

UN MAGNIFIQUE GRAND LIVRE D’ART ET DE POESIE

©Jeanne Champel-Grenier