Traversées a reçu :
Les recueils suivants :
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Conditions premières d’un travail non servile, Simone Weil, éditions L’Herne.
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Le livre :
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S’il est un travail vivant – mode d’activité essentiellement humain – c’est d’abord le travail manuel, méprisé par les Anciens, véritable levier qui met le monde en mouvement et pivot spirituel de la communauté réconciliée. Il faudra libérer le travail, pour que naisse une société d’hommes libres, pour qu’autour de la production se cristallise la fraternité. Il appartient aux travailleurs de se réapproprier l’appareil productif, pour que s’élargisse « peu à peu le domaine du travail lucide ».
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L’auteure :
(1909-1943) : née à Paris dans une famille juive non pratiquante, Simone Weil rejoint le Front républicain espagnol et connaît sa première révélation mystique à l’abbaye de Solesmes, après avoir participé aux grèves de 1936 en France.
Lucide sur ce qui se passe en Europe, elle se réfugie à Marseille avec sa famille le 13 juin 1940, lorsque Paris est déclarée « ville ouverte ». C’est à cette époque qu’elle commence la rédaction de ses Cahiers. En 1942, forcée de se réfugier avec sa famille aux États-Unis, Simone Weil refuse de quitter ses compatriotes et revient aider les Forces françaises libres en Angleterre. Malgré sa santé de plus en plus défaillante, elle tente de rejoindre les réseaux de résistance sur le territoire français. L’entourage du général de Gaulle refuse, considérant qu’elle risquait d’être rapidement capturée par la police française — étant juive et déportée. Atteinte de tuberculose, elle s’éteint le 24 août 1943 au sanatorium anglais d’Ashford, à l’âge de 34 ans.
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Conversation avec Trotski, Simone Weil, éditions L’Herne.
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Le livre :
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Fin 1933, durant quelques jours, Simone Weil hébergera chez ses parents Léon Trotski (avec femme, enfant et gardes du corps): longues et véhémentes discussions sur la révolution, sur le rôle du Parti communiste allemand dans le déclenchement de celle-ci…
Trotski : « Si vous pensez ainsi, pourquoi nous recevez-vous ? Êtes-vous l’Armée du Salut ? » ; commentaire de Nathalie Sédov, l’épouse de Trotski : « Cette enfant qui tient tête à Trotski ! ». Ils finiront la soirée dans un cinéma de quartier où était projeté le film Okraïna du cinéaste soviétique Boris Barnet
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Le jour aux ignorants, poèmes de Véronique Wautier et dessins de Godelieve Vandamme, éditions Eranthis.
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Vu par pierre Tréfois :
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Confier le jour aux ignorants – que, peu ou prou, nous sommes tous – c’est ouvrir, à leur intention, un livre où les dessins de Godelieve Vandamme et les poèmes de Véronique Wautier, allés de concert, offrent couleurs, signes et mots échangeant leurs épures et rebus ; c’est leur proposer un regard novice sur le réel en gésine, c’est le convier à un partage où nul ne perd ni ne se perd.
Alors les ignorants, en sursaut d’alphabétisation rêveuse, savourent cette offrande essentielle et comme fruitée, et se lovent dans ses fragiles contrepoints.
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Là où sont les oiseaux, Véronique Wautier, éditions Le Coudrier ; préface de Jean-Michel Aubevert ; illustrations de Pierre Mainguet.
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Véronique Wautier a plus d’un recueil dans sa manche…
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Elle attrape les mots au vol comme tombés du bec d’un oiseau, se rallier à leur chant. Elle est au livre des jardins le retour du printemps au chevet d’un enfant. Elle déroule le paysage pour mieux nous le faire habiter, nous ouvre les yeux au creuset du cœur. Un chant s’élève aux lèvres de ses lignes. Elle place l’écriture au cœur de la nature, en chemin de la vie à vivre, entre quotidien et vérité poétique des jours. D’un banc au soleil, elle tire la convalescence des froidures, un remède aux ténèbres. Ecrire et vivre marchent pour elle d’un même pas d’espérance au logis des astres.
Un pied après l’autre, elle ravive les foyers de lumière où les paumes se réchauffent dans la sagesse d’une jeunesse affective.
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Extrait de la préface de Jean-Michel Aubevert
« A bien des égards, l’univers du poète relève du merveilleux, voire du fantastique, non du surnaturel. Le poète soulève le paysage en marchant. Il l’embrasse d’un regard, s’affranchit des distances, englobe jusqu’aux astres, plus particulièrement la lune, la ronde, à l’éclairage quelque peu fantomatique. A mesure, il arpente ses propres visions, toise le cri où il est tenté de s’abîmer. Il soulève la poussière jusqu’aux cendres sur son chemin.
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Mes intimismes – Mélange ouvert à deux battants, Monique Thomassettie, éditions M.E.O.
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Dans ce genre très particulier qu’est le « mélange », pensées, souvenirs, fragments, dialoguent avec des œuvres plastiques de l’auteur et des œuvres d’enfance, voire de prime enfance de sa fille.
« Mes fenêtres sont souvent intimistes », dit-elle en guise de sous-titre à son œuvre. des fenêtres qu’elle ouvre pour nous.
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Oratorio#β, Anthologie de poésie, avant-propos de Nasser-Edine Boucheqif, préface de Jean-Michel Djian, éditions Polyglotte – Ciccat.
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« Oui, il y a dans ce texte puissant et invertébré un écho de nous-mêmes, quelque chose qui nous dit que la haine de la mort, la nôtre comme celle des autres, vaut d’être célébrée à l’aune de nos défaites. Dans ce théâtre de la cruauté auquel nous invitait Artaud, il y a, ci-après, de quoi s’interroger sur la matière de l’impossible. Ce réel impossible. Cet abstrait impossible. Cette vie impossible. Laissez-vous enflammer par ce chœur qui cherche derrière la frénésie d’un quotidien orgueilleux et ennuyeux le mystère palpable de notre existence.
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Jean-Michel Djian (extrait de la préface)
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Poètes Français et Marocains, Anthologie (1) ; choix, introduction et traduction par Nasser-Edine Boucheqif ; éditions Polyglotte-C.i.c.c.a.t.
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« … S’il y a une fierté à initier cette aventure collective qui ne fait que commencer, ce serait de voir des poètes Marocains et Français réunis dans cette Anthologie au-delà des écoles, de l’âge ou de la renommée. Ce serait de voir la poésie revivre et circuler encore à travers toutes ces voix réunies, qui nous rappellent que la poésie peut beaucoup et de belles choses… » Nasser-Edine Boucheqif
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Les revues suivantes :
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Les Cahiers de la rue Ventura n°23, février 2014 ; cl.cailleau@orange.fr ; http://clcailleau.unblog.fr
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Dossier : Bernard M.J. Grasset
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Textes de Geneviève Roch, Bernard Grasset, Françoise Nicol, Jean-Claude Coiffard, Eliane Biedermann, Jean-Pierre Boulic, Pierre Kobel, Gérard Paris, Colette Nys-Mazure, Gérard Bocholier, Eva Gentes, Eric Simon, Jean-Louis Vieillard-Baron, Jean-Paul Resweber
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Vers et proses, chroniques et notes de lecture
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Florilège n°155, juin 2014
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Peintures de Colette Denizot
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Poèmes, nouvelles, reportages, revues en revue, notes de lecture
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Lauréats du concours d’écriture « Dis-moi dix mots »
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Plumes et pinceaux n°126, juin 2014
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Reflets Wallonie Bruxelles n°40, avril à juin 2014
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La fédération Wallonie-Bruxelles vient de décerner
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le prix de poésie à Emmanuelle Ménard, auteure publiée dans la revue Traversées
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le prix de la nouvelle à Noëlle Lans
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Notes de lecture
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Beaux-arts : Marie Cornelis
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Les auteurs de Traversées ont aussi été publiés :
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Alain Dantinne :
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La promesse d’Almache, roman, Weyrich
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Après vingt ans de vie bruxelloise trépidante, Dydie et Pierre choisissent de quitter la capitale pour s’installer dans l’ancienne hostellerie d’Almache qu’ils viennent d’acquérir. Cette bâtisse ardennaise, témoin de leur quotidien isolé, sera aussi le lieu de fêtes et de parties de bridge qu’ils partagent avec leurs amis. Mais le bonheur est éphémère. Au décès de son mari, Dydie s’effondre, elle a perdu son complice. Elle se retrouve seule, perdue dans son imposante maison. La vie continue néanmoins, ponctuée d’excès et de folies que lui permet la fortune de Pierre. Elle soigne sa mélancolie dans le champagne et se console dans l’affection que lui porte son neveu Arthur, son confident, à qui elle décide de léguer l’ancienne auberge…
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Corinne Hoex :
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Décollations, L’âge d’homme
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Eugénia n’a pas de tête et cela lui convient très bien.
Au moins, elle n’a pas la tête des autres, elle n’a pas l’air de famille.
Eugénia est libre et sa tête, la tête qu’elle n’a pas, roule sa bosse où elle veut.
Avec ce nouveau livre, impertinent à souhait, Corinne Hoex nous entraîne dans un monde de fantasmes, un univers insolite et extravagant.
Le triomphe de la fantaisie.
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Armel Job :
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Dans la gueule de la bête, roman, Robert Laffont
Qu’est-ce qu’elle peut bien y comprendre, Annette, à ces rendez-vous du mercredi après-midi, à l’abri des regards indiscrets, chaperonnée par des bonnes soeurs au regard doux et préoccupé ? Peut-être que si elle ne s’appelait pas en réalité Hanna, peut-être que si elle n’était pas juive, la fillette pourrait voir ses parents autrement qu’en catimini…
Le peuple de Liège a beau renâcler devant la rigueur des lois antijuives, les rues de la ville, hérissées de chausse-trapes, n’en demeurent pas moins dangereuses. Un homme, en particulier, informateur zélé de l’occupant allemand hantant les bas-fonds de la cité, exilerait volontiers les parents d’Hanna vers des cieux moins cléments. Mais la trahison ne vient pas toujours du camp que l’on croit.Comment réagissent des gens ordinaires confrontés à une situation extraordinaire ? Quelle est la frontière entre le bien et le mal, entre un héros et un salaud ? Inspiré de faits réels, Dans la gueule de la bête saisit toutes les nuances de l’âme humaine, tour à tour sombre et généreuse, et invite chaque lecteur à se demander : « Et moi, qu’aurais-je fait pendant la guerre ? »
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Werner Lambersy :
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Opsimath, poésie, Atelier Rougier
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Qui apprend sur le tard, à la fin de sa vie »…
Werner Lambersy nous livre là des tercets où les mots liés aux circonstances de son chemin de vie atteignent l’inégalable évidence de nos quotidiens.
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Emmanuelle Ménard :
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Impressions new-yorkaises, poésie, Le Coudrier
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Flux arrêté sur images qu’aussitôt d’autres chassent, les flashs se bousculent, rendant compte de la surstimulation que provoque la mégapole. Poème fleuve pour ville monde, New-York inscrit ses contrastes dans l’oxymore, ange démon, paradis enfer, qui nous laisse sur sa fascination. Emmanuelle MENARD avait rêvé New-York avant même d’y séjourner. Mots d’amour et de guerre où le froid métal côtoie l’âme ardente de la ville, ce recueil est avant tout le fruit d’un coup de foudre. Il évoque aussi la rencontre fatale avec l’être aimé qui se superpose à la ville : ici la poétesse est l’amoureuse qui déambule à la fois dans le dédale des rues et dans le dédale de son cœur.
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Deux jours comme l’hiver, roman, L’Harmattan
La rupture entre Claire et François le conduit à se plonger dans son passé et à se livrer à de multiples réflexions sur la vie, l’amour, le temps, la liberté, etc. Dans cette souffrance, François est progressivement amené à la folie. Une folie bénéfique qui lui ouvrira de nouvelles portes tout en lui renvoyant une image plus riche de lui-même et qu’il n’avait pas soupçonnée.
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Colette Nys-Mazure :
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Colette Nys-Mazure, accordée au vivant, monographie de Mathieu Gimenez, Luce Wilquin
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Écrire la biographie de Colette Nys-Mazure est une gageure. Sa vie transparaît dans tous ses écrits. Chaque essai, chaque poème, chaque recueil de nouvelles est nourri de ses expériences. Sans entrer dans le jeu de l’autofiction, elle se livre et se laisse lire à travers ses phrases qu’elle travaille avec amour et exigence. Cette biographie, Colette Nys-Mazure l’écrit et la vit au jour le jour, ajoutant chaque année de nouveaux textes et de nouvelles expériences à une œuvre d’une richesse féconde. La figure de Pénélope s’impose ici tant la volonté de tisser des liens et de susciter des échos est présente chez l’auteure de Célébration du quotidien. Tout est lié, le vivant s’imbrique dans le vivant. Cette monographie recherche ce regard en tentant de mettre au jour le rythme intime de l’œuvre et des mots qu’il nous appartient de faire résonner.
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Christine Van Acker :
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Ici, Le Dilettante
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Ici, l’« Ici » majuscule de Christine Van Acker, n’est pas le « là » de tout le monde, un lieu-dit parmi d’autres, c’est son lopin d’élection. Un village à l’écart où elle réside dans l’ancien « café de la jeunesse ». En rupture de ville, elle a choisi la campagne pour passer de l’urbanisme à l’urbanité, de la grisaille planifiée à la bienveillance spontanée, du dernier cri aux gens du cru. Ce qu’elle nous dit là d’Ici est un herbier d’impressions émues, une collecte de sentiments vifs et saillies brèves éprouvés par un couple de citadins immergés dans une ruralité accueillante. Un couple, néanmoins toujours entre deux mondes, pris entre les visites de ceux de « là-bas », la ville au loin, et la découverte de ceux d’Ici, devenus la fratrie quotidienne. « Chez ces gens-là », on ne triche pas trop, on « se balade peu », on rend service, on boit dru et on pisse raide, on vit selon. Il y a Albert qui chôme comme il respire, la horde des « barakis » repliée dans son repaire barbare, les voisins, les arbres, le ciel, le cimetière et les sentiers. Il y a même « la descente de la mort qui tue ». Mais l’hôte majeur, c’est le temps et cette quatrième aiguille, figée, de l’horloge : l’ennui. Car, qu’on le veuille ou non, l’ennui est à la campagne ce que le stress est à la ville, et Christine Van Acker, au fil de ces feuillets regroupés d’une néorurale, se livre à une patiente analyse de la perception du temps : « grosse bouchée qui ne veut pas passer », cette « pelote que même le chat ne remarque plus », le temps collé à la tempe pour la « roulette russe d’une journée à vivre, ou non ». Alors bienvenue « Ici » où« nul ne pourrait dire qui, du vivant ou du mort, est le voisin de l’autre ».
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Antoine Wauters :
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Nos mères, roman, Verdier
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Dans un pays du Proche-Orient, un enfant et sa mère occupent une maison jaune juchée sur une colline. La guerre vient d’emporter le père. Mère et fils voudraient se blottir l’un contre l’autre, s’aimer et se le dire, mais tandis que l’une arpente la terrasse en ressassant ses souvenirs, l’autre, dans le grenier où elle a cru opportun de le cacher, se plonge dans des rêveries, des jeux et des divagations que lui permet seule la complicité amicale des mots.
Soudain la guerre reprend. Commence alors pour Jean une nouvelle vie, dans un pays d’Europe où une autre mère l’attend, Sophie, convaincue de trouver en lui l’être de lumière qu’elle pourra choyer et qui l’aidera, pense-t-elle, à vaincre en retour ses propres fantômes.
Ce texte, cruel et tendre à la fois, est avant tout le formidable cri d’un enfant qui, à l’étouffement et au renoncement qui le menacent, oppose une affirmation farouche et secrète de la vie. C’est ce dur apprentissage, fait d’intuition et de solitude, qui lui ouvrira plus tard des perspectives insoupçonnées.
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– Juin 2014