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Rémy Cornerotte, Seul, poèmes retrouvés, avec des photographies de Jacques Cornerotte, éditions Traversées, janvier 2018, 68 pages, 15€ ==> lire la chronique  
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Frédéric Chef, Poèmeries, préface de Bertrand Degott, Éditions Traversées-Poésie, 96 pages, Juin 2018, 15€
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Paul Mathieu, Le temps d’un souffle, illustration de Blandy Mathieu, Éditions Traversées, collection images, 72 pages, 18€
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L’apéritif des Poètes, ce samedi 6 mai 2017 à l’AEB

Chronique de Lieven Callant

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L’apéritif des Poètes, ce samedi 6 mai 2017 à l’AEB

Ce samedi 6 mai 2017 dans ses très beaux salons, l’AEB recevait LA REVUE TRAVERSÉES représentée par ses sympathiques et chaleureux fondateurs PATRICE BRENO et PAUL MATHIEU. On a regretté l’absence pour raisons de santé de JACQUES CORNEROTTE. Cet apéritif poétique était l’occasion de renouer avec une belle tradition remontant à Roger Foulon, président de l’AEB de 1973 à 1994. Une première qui je l’espère sera renouvelée.

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Claude Miseur et Patrice Breno

TRAVERSÉES est née comme nous l’a rappelé Patrice Breno, d’une envie et d’une histoire d’amitié. Désir de poésie. Envie de nouer avec elle et les poètes une amitié basée sur la sincérité, le respect.

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Paul Mathieu et Patrice Breno

Dès ses débuts, alors que la revue ne comptait qu’une quinzaine de pages, la volonté de ses créateurs a été de l’ouvrir aux mondes et de n’imposer aucun thème, de ne fabriquer aucune frontière entre les poètes et leurs textes.

Partie de rien, se nourrissant du travail bénévole de tous ses artisans, la Revue Traversées a peu à peu grandi et de simple petit cahier photocopié est devenu le bel ouvrage soigneusement imprimé, admirablement illustré qu’est la revue que les abonnés, les bibliothèques et les diverses presses reçoivent aujourd’hui.

Même si la revue reçoit des subsides de la Province du Luxembourg, de la Fédération Wallonie Bruxelles, de la ville de Virton, elle a toujours su préserver sa liberté et ses spécificités. Tous les intervenants, poètes, graphistes, membres du comité de lecture, correcteurs travaillent bénévolement dans un esprit de camaraderie unique en son genre qui doit sans doute beaucoup à la convivialité passionnée de ses créateurs.

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TRAVERSÉES a au fil des ans donné la parole à de grands poètes reconnus et célèbres pour certains, discrets, confidentiels pour d’autres. La revue a ainsi permis à ses lecteurs de voyager au travers du monde en publiant des textes en provenance de presque tous les continents.

Traversées a consacré des dossiers à ses auteurs: Alain Bertrand, Jean-Claude Pirotte, Abdellatif Laâbi et tant d’autres. Différentes thématiques se sont vues abordées: la traduction, le haïku, les aphorismes, les 50 ans de la collection Gallimard Poésie. Une manière d’ouvrir déjà ses champs de réflexions tout en préservant dans ces numéros la volonté d’offrir un éventail libre de ce qui s’écrit en poésie à l’heure d’aujourd’hui. Traversées ne divise pas les genres, c’est ainsi qu’elle publie proses et nouvelles, mais également illustrations dont beaucoup sont dues à la sensibilité photographique de Jacques Cornerotte. Jacques se charge également de la conception graphique et de la mise en page de la revue.

TRAVERSÉES a également été primée à plusieurs reprises. Le prix de la presse poétique, Paris 2012, le Prix Cassiopée du Cénacle Européen, Paris 2015, le Godefroid culturel de la Province de Luxembourg, Libramont, 2015.

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Paul Mathieu

Depuis deux ans, Traversées est aussi devenue une maison d’édition. Quatre ouvrages ont vu le jour.

Auteurs Autour, Paul Mathieu

Le Guetteur de Matins, Jacques Cornerotte et Anne Léger

L’astragalizonte, Xavier Bordes

Le temps d’un souffle, Paul Mathieu, Blandy Mathieu

Traversées c’est également un site que je gère depuis juillet 2012, un groupe sur Facebook , un blog tumblr, un compte scoop-it et Pinterest et la possibilité de télécharger gratuitement des anciens numéros de la revue en format e-pub pour votre liseuse.

Sur le site sont reprises les chroniques littéraires, les lectures et analyses d’œuvres qui sont envoyées au comité de lecture. Régulièrement grâce aux réseaux sociaux, la Revue relaie les informations, activités, débats, salons, expositions auxquels participent la communauté toujours grandissante des AUTEURS DE TRAVERSÉES.

Cette rencontre ne fut pas seulement une occasion de revenir sur l’aventure de la revue de sa création à aujourd’hui, elle fut aussi et surtout un moment de partage poétique. Paul Mathieu a admirablement lu quelques poèmes qui font la richesse de Traversées et des poètes qui lui ont fait confiance. C’est avec attention et émotion que le public présent a reçu les poèmes. La lecture après avoir rendu hommage à tous les poètes de Traversées et notamment entre autres à Xavier Bordes pour ses participations généreuses au sein du comité de la Revue s’est terminée dans l’humour et la bonne humeur par une sélection d’aphorismes.

Enfin, tous les participants ont été conviés au verre de l’amitié.

©Lieven Callant


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Paul Mathieu, Le temps d’un souffle, illustration de Blandy Mathieu, Éditions Traversées, collection images, 72 pages, 18€

Chronique de Lieven Callant

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Paul Mathieu, Le temps d’un souffle, illustration de Blandy Mathieu, Éditions Traversées, collection images, 72 pages, 18€



Déjà le quatrième livre des Éditions Traversées…

Dans ce très beau livre, illustrations et mots mènent leurs routes parallèles en se répondant parfois, en évoquant presque toujours ensemble l’aspect éphémère de l’existence. Existence humaine qui passe par les brefs retours du souvenir. Existence poétique qui consiste à explorer le souffle, la parole, le mot ou le geste, l’écriture et son inscription personnelle dans le quotidien.

On peut mesurer le temps en se servant d’un souffle. Infime tentative humaine de respirer et de s’inscrire dans le flux de la vie. De poser la parole, d’étendre le geste, de déterminer à la fois un lieu et un moment.

Paul Mathieu et Blandy Mathieu semblent conjointement mais de manière sensiblement différente nous inviter à utiliser ce souffle-poème comme une machine à explorer et l’espace et le temps où se love la vie dans ce qu’elle a de plus tangible pour nous. Le halo de notre réalité se laisse redécouvrir et nous permet finalement de comprendre ce qu’est le souvenir. Un mouvement de la mémoire, un déplacement du regard.

Le temps d’un souffle est à la fois le lieu intime, vague, sans frontières réelles d’où naît l’image, d’où surgit le texte menu, scandé mot à mot et l’espace limité comme un grain de poussière alloué à une vie, la vie d’un homme. Qu’il soit poète ou pas, on ne peut que se satisfaire de cette parcelle sans perdre de vue toutefois qu’autrement qu’à notre échelle humaine elle ne signifie pas grand chose. Á la taille du temps, à la mesure de l’univers, la vie n’est rien. Mais à la mesure du souffle que vaut-elle?

Paul Mathieu compte bien profiter du temps offert par ce souffle. Grâce au poème, il célèbre l’enfance, le pays qu’il aime et ses saisons naturelles, l’ici en lequel toute la confiance peut malgré tout prendre racine, l’ici où je reconnais moi lecteur, l’errance au travers du « labyrinthe de la vie » en portant sa part de nuit, son lot de questions et d’hésitations.

Le livre comporte 3 parties mais offre naturellement une infinité de lectures possibles, une grande variété de voyages mi-rêve mi-réalité. Pleins d’allées-venues entre peintures, couleurs, représentations et sujets de contemplations. C’est grâce à ces invitations multiples que le livre prend son envol. Vol de plume, souffle en provenance du cœur, respiration intime.

Le livre peut se lire d’un seul trait mais on peut aussi marquer des pauses, reprendre son souffle et revenir en arrière.

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© Blandy Mathieu

Les illustrations de Blandy Mathieu simples et mystérieuses représentent toutes la vie intérieure, la vie qui oscille d’un rêve à l’autre, la vie intime qui analyse et cherche des réponses.

©Lieven Callant

 


Commander le livre reste encore et toujours possible. Vous pourrez rencontrer l’auteur, Paul Mathieu ainsi que Patrice Breno et Jacques Cornerotte ce 6 mai à 15h à L’apéritif des Poètes organisé par l’Association des Ecrivains de Belgique, 150 chaussée de Wavre, 1050 Bruxelles

bon de commande le temps d’un souffle

Paul Mathieu, « Le temps d’un souffle », illustrations de Blandy Mathieu, Editions La Croisée des Chemins –Traversées, coll. Images, 2017, 72 p, 18 euros

Chronique de Miloud Keddar

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Paul Mathieu, « Le temps d’un souffle », illustrations de Blandy Mathieu, Editions La Croisée des Chemins –Traversées, coll. Images, 2017, 72 p, 18 euros


« Le premier souffle est le début du dernier souffle »

De ce livre, tout d’abord l’épigraphe. Et c’est Albert Camus qui écrivit : « Celui qui désespère des événements est un lâche, mais celui qui espère en la condition humaine est un fou ». Là tout est dit ! (J’ajoute que Camus est considéré comme auteur français par les Français et comme auteur algérien par les Algériens et que je me sens concerné. Je suis né Français –par le hasard de l’Histoire- et puis devenu Algérien –encore par le hasard- et aujourd’hui je suis (à nouveau) Français, mais cette fois par ma propre décision ! Ce qui me fera dire que nous pouvons (parfois) avoir le choix et dire par ailleurs : que tout auteur par ses écrits –comme d’autres par leurs activités- nous appartenons à la communauté des Hommes !

Maintenant vient le moment pour moi de dire que je connais mal le travail de Paul Mathieu, et mieux encore : « Le temps d’un souffle » est de lui ma première approche – première lecture. Tenons donc la présente chronique comme réservée à ce seul livre. Et le titre que je donne à ma chronique, me direz-vous ? M’y a invitée l’illustration de Blandy Mathieu (page 51) qui a peint la phrase « Asseoir le premier mot » et Paul Mathieu m’y ayant préparé (page 12) par les vers « (…) briller/ jusqu’à l’absence/ jusqu’à/ la poussière de l’absence/ jusqu’à s’effacer » et puis page 50, donc juste avant la phrase peinte par Blandy Mathieu, Paul Mathieu qui clôt le poème par « ne pas dire non » (ne nous invite-t-il pas là à résister à la « lâcheté » et à la « folie » que dit l’épigraphe ?). Est-ce cela ou je me trompe ? Et je ne me tromperai pas en affirmant que « Le temps d’un souffle » est le livre de deux humanistes. Comme avant Paul Mathieu le fut Albert Camus et comme l’est Blandy Mathieu peignant la phrase « Asseoir le premier mot » (c’est-à-dire « naître à ce monde », naître à la Poésie comme à l’Art !) Ce livre ne dit autre « qu’une participation joyeuse au maintenant (…) prêt pour la mort. » comme le rapporte Philippe Jaccottet dans son livre « Ce peu de bruits » citant, en page 106, Peter Handke, Handke qui a écrit encore : « Je ne sais pas observer, je sais être ouvert » ! Et je termine cette brève chronique par les deux derniers poèmes de Paul Mathieu qui en disent long ;

« malgré les interdictions

affichées ici et là

on mord un peu

sur les pelouses

ça ne fait rien

nos pas ont si peu de poids

que nul ne songe à nous le reprocher » (page 70)

Et page 71 :

« à la fin

on creusera les caves

où asseoir le premier mot

puis on parlera de pierre

pour dire la voûte

& l’on ouvrira des fenêtres

aux forêts en marche

pour habiter l’homme

le temps d’un souffle » (Paul Mathieu)

©Miloud Keddar

bon de commande le temps d’un souffle

Paul MATHIEU, Le temps d’un souffle, Editions Traversées, coll. Images, 2017, 72p., 18€. Illustrations très fines de Blandy MATHIEU.

Une chronique de Philippe Leuckx583d9953-3a17-4869-b092-31df594d8cb7_original

Paul MATHIEU, Le temps d’un souffle, Éditions Traversées, coll. Images, 2017, 72p., 18€. Illustrations très fines de Blandy MATHIEU.


Sans doute Paul Mathieu écrit-il pour porter trace de ce qui n’existe plus : villes animées, forêts vraies, tant de choses jetées, « villes illusoires », « forêts rangées au garde-à-vous ».
« Plus aucune trace sur le sol », désespère-t-il, la lèpre a tout emporté de nos jours ; le vide a tout pris ; « tous les livres anciens/ ont été jetés aux orties ».
On ne se reconnaît plus ; la violence parcourt les « ruelles ».
Le poète, « avec nos pauvres mots », se réserve « quelques petites îles/ intérieures », en dépit des « mille collines /saccagées de pluies », en dépit de « tous les vides ».
au bout du compte
on ne sait plus
à quel gisement
se vouer
ni à quel ciel

Les images, très belles, « hoquets/de l’improbable », souhaitent un devenir pour l’homme, quand tout n’est que déficit, créance, échec :
pour habiter l’homme
le temps d’un souffle
L’écriture de Paul Mathieu a pris une belle assurance, s’éloignant progressivement d’un hermétisme un peu froid (certains recueils de jadis), d’un beau poids de lyrisme contenu et d’une émotion qui affleure sans déborder.
Celui qui voudrait continuer à « contempler » se sent souvent réduit à consigner les pertes, le peu de profit.
Apte à enregistrer les miasmes et les mouvements d’une société qui change, Paul Mathieu , par sa parole exigeante, nous remue, nous questionne et se pose comme un poète de la maturité gagnée, à force de sobriété et de conviction.

©Philippe Leuckx



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