Un chêne s’est abattu
Un chêne s’est abattu Francis Chenot i. m. (Petitvoir 6 mars 1942 – Huy 13 juillet 2020) Dans le profond de la forêt d’Ardenne, un chêne s’est abattu qui a laissé une grande clairière de vide et de lumière. Il avait pour nom Francis Chenot. Marquée par l’évidence et l’effacement, tissue de silence et issue de solitude, toute son œuvre s’est accomplie dans le cheminement discret de ceux qui arpentent les mots en profondeur, mais pour qui, un comble pour un taiseux, écrire est d’abord cri. Au gré d’une vingtaine de recueils, toujours à arpenter ses Chemins de doutes, Francis Chenot dans sa perpétuelle errance n’avait cesse de Bûcheronner le silence. Il tenait bien de ces bois obscurs où Verlaine voyait briller les yeux des loups dans l’ombre. On en revient toujours à ses lieux d’enfance et de fougères, écrivait-il dans le Post-scriptum au principe de solitude. Du coup, le poète se référait volontiers à l’Ardenne, ce pays qui sait le prix du pain. Il se voulait rivé au minéral, arrimé au schiste et au sol …