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Henry Meillant, Dits et non-dits de l’Amour, éditions Regards 92 pages. Illustrations de Bernadette Gossein.
Ce recueil « Dits et non-dits de l’Amour » vient se déposer sur l’œuvre variée et importante d’Henry Meillant avec la légèreté d’un papillon, d’un souffle renaissant.
Rendre ici hommage à Henry Meillant au travers de ces quelques lignes est un bonheur, mais également un réel honneur, car j’ai ce sentiment de l’élève qui reconnaît le maître.
Ainsi c’est avec une immense humilité que je parcours ce nouveau recueil du père fondateur de la SPAF (Société des Poètes & Artistes de France) et de sa revue Art & Poésie.
C’est un chant résurgent que nous offre aujourd’hui Henry Meillant, une voix toute couronnée des fleurs sélectionnées pour rendre hommage à la femme. Chaque texte contient une émouvante beauté, une extrême sensibilité.
Femme réelle ou virtuelle, femme charnelle ou intemporelle, mirage ou réalité, reconstitution d’un mythe inaccessible ou tangible embrasé d’une ultime passion ?
Ce recueil où son langage se veut simple, libre, transporté dans l’élan de l’âme et du cœur est l’un des plus authentiques, des plus vrais ouvrages d’Henry Meillant.
Notre poète n’a plus rien à prouver, sinon qu’il a toujours mille brassées d’amour à dispenser. Il se fait peintre et sculpteur pour soudain devenir le musicien de l’intime, tout en proximité avec l’âme et le corps de la femme.
Henry Meillant retrouve ici des plans d’éternité et d’espérance.
« Nos cris et nos silences
seront vivants
pour un éternel instant… »
Cet ouvrage est une petite « révolution », véritable retour sur soi même au sens étymologique du terme.
L’auteur réinvente l’amour, redécouvre l’étonnement, le partage avec l’âme sœur. Il érige un nouvel embrasement dans les feux d’un soleil couchant.
Mais cette âme sœur est-elle présente ou absente, peu importe elle devient presque respirable, palpable.
Quel plaisir de parcourir ces poèmes rayonnants qui portent une sorte de fraicheur juvénile, le chant de l’expérience de vie en plus.
Henry Meillant aurait-il changé d’école ? A priori je ne le pense pas !
Il use simplement de l’interrogation, de la spontanéité, de la liberté d’écrire ce qu’il est dans cet instant bien précis. Il a brisé ses barrières traditionnelles, afin de mieux glorifier l’amour tel qu’il est, tel qu’il le ressent dans l’instant présent.
Le poète se met à l’écoute de celle qu’il retrouve qu’il idéalise et reconstruit. Par son verbe, ses intentions, il restitue la vie.
« …t’étreindre jusqu’aux limites
d’une commune petite mort
où tu renaîtras.
L’amour ou le sentiment de l’amour, reconstruisent les âmes et les corps stigmatisés, il offre une possibilité de renouveau, combien même les fondations seraient fragiles.
Tout est fugitif, alors où peut bien conduire cet amour, vers l’impasse de l’illusion où sur le chemin de la résurrection.
L’amour offre toutes les possibilités, décuple les forces de l’imaginaire, tout se transforme, l’amadou devient volcan, arbre, fleuve, galaxie, il identifie à tout.
« Alors naîtra si tu le veux
l’éternel possible
de nos complicités. »
Le verbe même est magnifié !
Henry Meillant parvient à la fusion d’un langage d’une extrême modernité qui se fait révélation.
Aucun mur ne résiste à cet Amour !
Mais notre poète n’en reste pas moins dans la conscience, ainsi se pose t’il la question, n’y aurait-il pas dans l’amour une parcelle d’aliénation mal maîtrisée, une cécité incompréhensible.
Nous parcourons le jardin des magiciens, nous découvrons l’anatomie de l’amour au travers de chaque partie du corps.
« pour des mots à ne plus écrire
des mots à cultiver
au jardin des secrets. »
Tout se transforme, c’est l’absolue métamorphose. Nous touchons aux incantations, aux fulgurances d’une prière profane, aux vibrations d’une révélation sacrée.
Le temps n’inquiète plus, au contraire il rassure presque, nous y croisons les fréquences d’une surprenante candeur, d’une merveilleuse innocence qui naissent et se développent à la fois, dans un élan réel et une nécessité imaginaire !
L’amour est sans âge, il transcende les saisons, l’hiver redevient printemps, il renverse la raison pour mieux semer sa passion.
La main de poète devient celle du sculpteur, du potier, il tourne les mots et donne à son verbe de l’ampleur, des volumes par de subtiles métamorphoses.
« Je te découvre et je te sculpte !
j’apprends tes secrets
j’apprends l’extase d’une minute
éternelle. »
Le temps d’une envolée et le poète se fait aussi musicien, il remplace ses partitions, et le voici qui écrit sur des portées blanches, assoiffé d’envol et de nouveauté.
Il vient de composer l’hymne à la femme de son imaginaire, à moins que ce ne soit le rêve de la réalité.
« Et soudain musicien
je jouerai sur le violon de ton corps
cette sonate pour nos deux voix unies. »
Par la seule vibration de quelques notes nouvelles échappées des doigts virtuoses, et déjà le linceul du monde s’efface, laissant place à un miracle.
◊Michel Bénard

Bravo Michoubidou, tu verses toujours dans l’excellence. Vive la poésie!
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