Les lectures d’été de Patrick Joquel

Voici les notes de lectures de l’été de Patrick Joquel
www.patrick-joquel.com

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plusieurs livres poésie, et en fin de dossier deux romans chroniqués.

poésie

Titre : Paradis

Auteur : Maxime Koulitz Thomas

Éditeur : Fatrasies éditions

Année de parution : 2 022

10,50€

Une première partie intitulée tourbe présente en une douzaine de petits pavés de prose un monde inédit ; rêve ou bien création en marche… On traverse avec l’auteur ce jardin pour finalement passer une porte qui pourrait bien se nommer Éden. C’est enjouée, drôle et mystérieux à la fois. Rimbaldien dans le ton et plein de surprises comme celle-ci :

...Seul un démon mesquin aurait pu vouloir leur mettre des bâtons dans les roues, ou verser un laxatif dans la bassine de sangria.

Une seconde partie vers tendre joue avec le sentiment amoureux. Un printemps enchanté, enchanteur où la personne aimée entre enfin dans la vie de l’auteur de ces poèmes. Les textes explorent les terres du désir et du manque avec force, humour et sensualité. Le lecteur se laisse emporter dans cette fougue et cet enthousiasme. 

10

Christ immense

et pleine d’amour

accepte-moi

au creux de toi

qu’il me soit permis 

de croire en toi

Aborder ainsi le thème de la Foi aujourd’hui en poésie est difficile, l’auteur y réussit avec une belle économie de moyens ; sans jamais tomber dans la mièvrerie mais au contraire en ouvrant des perspectives à méditer. Une Foi tournée vers l’Autre et vers les autres. L’écriture ici témoigne d’une dynamique de vie au quotidien. Cette dynamique rejoint le lecteur et l’entraîne vers un au-delà de soi-même.

Les deux dernières parties de ce recueil : la cuirasse craquée et infiniment merci présentent de courts poèmes en prose. On y navigue à vue, de l’un à l’autre, comme on traverserait un torrent de montagne en sautant d’une pierre à l’autre. En prenant le temps d’observer sur chaque caillou le paysage (visuel, sonore, tactile…). 

Toujours faire chemin seul, mais laisser ce fantôme rosâtre souffler dans votre cou. Constater que cela est bon.

Vivre nu parmi les Adamistes et les grenouilles qui bondissent. S’endormir dans un fossé comme un ivrogne ou un bienheureux de l’âge d’or, gavé de contentement. Oh ! Qu’il en soit ainsi !

Un livre à lire et à relire dès seize ans et jusqu’à l’infini pour les questionnements qu’il porte, les jubilations qu’il offre et les surprises qu’il ouvre au lecteur. 

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Titre : Forêt(s)

Auteur : Anthologie

Éditeur : Donner à Voir

Année de parution : 2 022

9€

Une anthologie en format petit carré, la collection phare de Donner à Voir. Papier recyclé et 365 exemplaires. Premier livre édité depuis le décès du fondateur Alain Boudet. Cela marque le désir de poursuivre l’aventure de la part de l’association. 

46 poètes ou artistes et presqu’autant de poèmes sur le thème de la forêt. Un thème cher à Donner à Voir : arbre, forêt, papier recyclé et autres titres en témoignent.

Des poèmes courts. Lisibles par tous. Bien terrestres. À mettre dans les mains de tout lecteur à partir de 6 ans.

https://www.donner-a-voir.net/

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Titre : Aussi les gens

Auteur : Jean-Louis Massot

Éditeur : éditions du Centre de Créations poru l’Enfance de Tinqueux 

Année de parution : 2 022

5€

Où est la poésie ? Qui est-elle ? D’où vient-elle et où va-t-elle ? Dans ces petits pavés de prose Jean-Louis Massot s’interroge autant qu’il nous interroge. Cette indéfinissable poésie. Ce moment où elle passe dans notre vie. Bref instant. Dont on se souvient ensuite. Longtemps. 

Elle n’est jamais là où on le croit. Toujours ailleurs. Toujours différente. Toujours en décalage. Une invitation à l’autrement. 

C’est aussi un jeu. Celui de l’humour façon il court il court le furet… et cet esprit d’enfance que j’appelle dans un de mes livres (Vivre m’étonne, marcher m’interpelle) le petit surpris que tout étonne et amuse. 

La poésie, c’est aussi les gens. Ce sont les trois derniers mots de ce petit ouvrage et ils témoignent de toute l’humanité bienveillante de Jean-Louis Massot.

Un livre pour l’école et bien sûr bien au-delà.

https://business.facebook.com/centre.detinqueux/

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Titre : La mesure des murs

Auteur : Colette Daviles-Estinès

Éditeur : L’Ail des ours 

Année de parution : 2 022

6€

Je laisse ma mémoire aux mouettes

Je ne garde pas la mer

seulement l’hiver de son rivage

Je prends l’ocre et la falaise

où j’ai suspendu deux volets

Je laisse les rues sous la pluie

et leurs lueurs diffractées

Je garde le miel de la lumière

Je prends la lune sur le palier

Je laisse la colère

aux colporteurs de nuit

Je garde le lait de l’aube

et les étoiles perdues

Je prends tout ce qui fulgure

un livre comme un itinéraire, peut-être. On part. De loin. En fait non, on part de chez soi et on va loin. On laisse beaucoup derrière soi. Il y a la mémoire, certes, mais elle aussi s’efface… on arrive quelque part. On s’y installe et on commence un jardin. Comme ceux qui ont vécu là avant nous, autour du même puits ; sur le même plateau… On vit. Un enfant. La vie. Une maison. Ses aubes. Une vie comme une carte postale : toujours en mouvement.

Un livre silencieux. Contemplatif. À l’image de ce territoire du Sud de la France : aride et rocailleux. 

Un livre à emporter avec soi pour les journées d’extérieur et de solitude.

À partir du collège et bien au-delà ; car la poésie échappe aux cases lecteurs.

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Titre : Sur le radeau des muses

Auteur : Jacques Ferlay

Éditeur : éditions Maïa

Année de parution : 2 022

20€

220 pages. Autant de poèmes, autant de poètes. Jacques Ferlay a rencontré des dizaines de poètes au cours de sa vie. Chez eux. Lors de salons du livre ou de rencontres poétiques, de lectures. Chaque rencontre donne lieu à un poème. Un souvenir de la rencontre. Un portrait du poète rencontré. Ou de la poète. Il nous offre ici un panorama de la poésie des années cinquante jusqu’au années 2015. C’est l’œuvre d’une vie. Un parcours. Une amitié en mouvement. 

En toute simplicité, il nous la partage.

Un livre que toute bibliothèque spécialisée en poésie se doit de mettre en rayon et en valeur.

https://www.editions-maia.com/?s=sur+le+radeau+des+muses

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Titre : Comme une neige d’avril

Auteur : Jean-Marie Corbusier 

Éditeur : La lettre volée

Année de parution : 2 022

17€

la neige sur la terre. Les traces de la vie qui passe. Le blanc du papier. Les traces de la vie qui écrit. On écrit sur la neige ; ça disparaît. On écrit sur le papier ; ça dure un peu plus.

La neige. Le poème. Dans les deux cas : le silence à perte de vue ; à perte d’oreille. Ça éblouit tout ce silence ; toute cette lumière. 

Ça reste mystérieux :

Sur la neige

le pas 

sous la neige

Poème

comme une neige d’avril

comme la surprise au matin devant ce paysage nouveau, immaculé, lumineux. Le poème place le lecteur dans cet état de contemplation. Pas forcément tous les poèmes, bien sûr (il y a tant de voies et de voix dans la poésie) mais certains poèmes portent un silence ébloui. Comme une neige d’avril.

Neige sans nom

à heurter l’infini

deux vers qui parlent au skieur que je suis et qui dans les longues randonnées hivernales vers un col ou une crête du Mercantour monte ainsi vers le bleu pur de l’hiver.

Bleu une brûlure cet absolu

Un livre à lire en tournant les pages face aux flocons dehors. Ou bien en contemplant le paysage immaculé à l’aurore et au petit matin. Ou bien aussi au crépuscule. À chaque heure la couleur de la neige évolue.

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Autrices : Samantha Barendson / Estelle Fenzy

Éditeur : La Boucherie Littéraire

Année de parution : 2 022

14€

De toutes façons

après 50 ans

si au réveil

tu n’as mal nulle part

c’est que tu es morte

Voilà pour donner le ton de ce livre. 50, c’est donc les années. La cinquantaine, pour les femmes, c’est une étape que nous ne connaissons pas, nous les hommes. On est comme ici le lecteur : présent. 

Une étape traitée ici en poésie. C’est rare et tendre. Osé aussi. Mais nécessaire. C’est surtout traité avec humour. L’humour cette élégance qui permet de dire, y compris ses douleurs, ses doutes, ses peurs, comme ça, l’air de rien et sans y toucher. Avec le sourire. Se moquer de soi et du monde, pour continuer à tourner les pages des jours. Tenir. Aller vers. L’objectif n’est pas de s’arrêter au mitan de sa vie (ou à peu près) mais d’aller plus loin bon pied bon œil. 

C’est ainsi qu’on suit les deux autrices de ce petit bijou : d’étincelle en étincelle et avec cette bienveillance de ceux qui partagent ce « tu sais, c’est pas toujours si facile… ».

un livre à offrir à toutes les femmes bien sûr, mais aussi à leurs compagnons.

http://laboucherielitteraire.eklablog.fr/

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Photographe : Yvon Kervinio

Auteur : Jean-Claude Touzeil

Éditeur : L’Aventure Carto

Année de parution : 2 022

14€

Des photos prises il y a une quarantaine d’années en Bretagne. En argentique. Si la photographie a évolué depuis, la rivière coule toujours et les fougères continuent à pousser. Des paysages tranquilles, paisibles. On feuillette ces photos avec une fraîcheur « elfique ».

Jean-Claude Touzeil les accompagne de courts poèmes, en écho. Il mêle son imaginaire et ses émotions aux regards d’Yvon Kervinio. Son humour pétillant aussi. La rumeur du monde est présente également, comment l’ignorer ?

Cela donne un livre lumineux. Tout simplement. À offrir à Noël, pour un moment de paix (ou à une autre occasion). À offrir et à s’offrir aussi.

Colombe

Il en coulera

de l’eau

sous les ponts

avant que la colombe

ne revienne

entre deux missiles

nous apporter 

son brin d’olivier

Parfois j’ai peur

qu’à son retour

on la retrouve 

le bec dans l’eau

*

ronds

Il te faudra

prendre un bel élan

à partir de la berge

pour sauter franco

au milieu de la rivière

et traverser

les flaques du soleil

Aller à la rencontre

de l’enfant

que tu fus

assis sur la rive

à la pêche aux images

De l’enfant 

que tu es encore

celui qui lance

des cailloux

histoire de faire

des ricochets

trois ronds 

dans l’eau

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Titre :Brisées

Auteur : Gérard Le Goff

Éditeur : Encres Vives 516e 

Année de parution : 2 022

6,20€

On ouvre ce 516e cahier d’Encres Vives sur 64 quatrains en vers octosyllabiques. Et on se retrouve à un rendez-vous : en fin de nuit, direction l’aube. Ce moment souvent paisible où la lumière revient de l’Est jusqu’à l’aurore et le nouveau jour. D’abord le silence, celui de la hulotte et des chauve-souris… puis l’envol des oiseaux, de tous les oiseaux du matin. On entre dans le jour, direction midi. Les aventures du jour, jusqu’au crépuscule. Jusqu’à la nuit.

Puisque jamais ne dort le monde

Ecoute les bois de la maison

Craquer leur rêverie de forêt

Au jour ignore les fausses nouvelles

La seconde partie de ce cahier nous emmène en voyage : Londres, Inverness, Rome, Florence, Venise, Bruges, Barcelone… Europe, Méditerranée… Des quatrains de voyage… à contempler comme autant de souvenirs.

Troisième partie a pour titre : Nul dit jamais ne restitue. Le poème comme vecteur de la perte. Il fixe et perd en même temps son objet. Les mots ne sont jamais à la hauteur du réel ; juste un miroir voilé.

L’offrande des hautes fleurs des fossés

invisible aux yeux des nomades

pour qui passer est art de vivre

laissez-moi au bord du chemin

et pour finir une 4e partie : la vie secrète.

Que sais-tu de ma vie secrète

as-tu jamais croisé cette ombre

blessée entre les bras d’une hantise

valsant sous la lune de jadis

https://gerardle-goff4.wixsite.com/monsite

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Titre : Leçon de ténèbres

Auteur : Jean-Louis Rambour 

Éditeur : L’herbe qui tremble

Année de parution : 2 022

17€

Un long poème coupé en strophes de dix vers. Une strophe par page. Un personnage : Line (que chacun peut nommer à son goût) ; un paysage : le Nord Ouest de la France, baie d’Authie, la Somme. Une mélancolie. Une rivière. Les bains dans la rivière l’Avre. Une vie. Une vie de femme. Avec ses fils à linge dans le vent, comme un clavier. Ses parties de cache-cache, ses marches funambules sur la margelle du trottoir. Ses moments de cuisine, de bals etc. Tout le quotidien de chacun. Une vie. Une vie de mère. Un enfant, un garçon. Qui grandit, qui échappe, qui s’échappe définitivement emporté par la mort. Reste le silence. Les souvenirs. Tous les morts de ce territoire qui a connu multiples guerres. Tous ces squelettes, ceux des morts qui ont dansé un jour et ceux des vivants qui dansent aujourd’hui. Les mûres de la fin d’été que tous ont goûté, les uns après les autres. Les moments de faim, de peur, d’amour, de désespoir. Toutes ses vies. Une seule vie humaine.

Nous portons les mêmes interrogations, les mêmes souvenirs, les mêmes désirs. Chacun à son degré, nos vies ne sont pas toutes exactement pareilles. Chacun selon sa différence. Chacun unique et tous pareils.

Un livre comme une méditation sur le vivre et mourir. Sur ce mystère de la vie. Un livre comme une petite voix amie, à lire à petites gorgées. 

Un livre plutôt pour des lecteurs d’après 18 ans.

https://lherbequitremble.fr/livres/lecon-de-tenebres.html

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revue poésie

Titre : Traversées 101

Année de parution : 2 022

Un numéro consacré en grande partie à Anne-Lise Blanchard. Un panorama de son écriture via différents regards, de ses engagements poétiques et bénévoles en Irak en particulier. L’écriture poétique est en soi un engagement humain et politique, Anne-Lise Blanchard en est un exemple.

Nos cœurs

peuvent-ils trembler du poids

de l’hiver

en même temps que

ceux qui dorment 

sous le vent

*

Le jour pousse la fenêtre

m’accordant la grâce 

de sa splendeur et demain

me visitera 

singulier aussi

un autre jour qui suppliera

plus grande présence 

entre la mésange du matin

et la résonance de la nuit

*

parmi les regards portés sur le travail d’Anne-Lise Blanchard, on trouve parmi d’autres, Florence Noël, Angèle Paoli, Jacqueline Persini qui lui consacre un long et bel entretien, au plus près du quotidien.

*

Parmi les autres poètes que ce numéro 101 de Traversées invite j’ai eu plaisir à retrouver Nadine Travacca, Chantal Couliou que nous avons publiées dans Cairns. J’ai découvert à travers quelques poèmes Fidèle Mabanza :

mot du voyage

une brume émerge de la terre

comme une île au milieu des eaux

la nuit enflée dissémine ses ténèbres

la tristesse demeure en moi

comme la pluie du ciel demeure dans la terre

traversant les couches de mes accablements

mes souvenirs chargés de supplices et d’angoisses

ressemblent à la nuit de dunes géantes

où le vent vient effacer les sillages du voyage

entre le rêve d’enfant et la nuit du voyage

comme un passé recouvert dans un linceul

s’interpose le vélum des nuages ombreux 

*

la guerre est un jeu

il était là, 

parmi les feuilles

accrochées au corps des branches

parmi ceux combattaient.

Il torturait la brume et les ténèbres

entre les formes et le silence des mers

entre la chair et l’os

sous l’effroyable

l’incroyable tempête des cris à mi-vois.

C’était un enfant de mon quartier

il était devenu le soldat

dont l’arme avait un visage,

un langage et un pouvoir.

Lui, l’enfant soldat du peuple,

n’avait pas de drapeau à défendre

ses jours étaient sans regard

son ennemi n’avait pas de visage.

Ses nuits inutiles

se passaient sur des corps mutilés.

Du fond de la vacuité

la guerre était un jeu,

le jet de grenade

était un jeu d’enfant.


Titre : Portulan 38

Auteur : revue

Éditeur : Voix tissées

Année de parution : mai 2 022

En couverture une œuvre de Danielle Le Bricquir. Le thème de ce numéro : l’éphémère. Thème traité par plusieurs poètes, vers libres ou bien classiques ; c’est varié. Quelques haïkus aussi, un entretien avec Catherine Andrieu, quelques notes de lecture. Un numéro bien plaisant à lire. On y retrouve entr’autres Chantal Couliou, Jean-Claude Touzeil, Nadine Travacca.

On peut s’abonner. Contact :

voix.tissees@gmail.com


romans

Titre : Le bazar du zèbre à pois

Auteur : Raphaëlle Giordano 

Éditeur : PLon 

Année de parution : 2 020

Voilà un roman que j’ai lu d’une traite un après-midi d’été. Le début déroute un peu : je me demandais où Raphaëlle Giordano allait m’emmener. Et puis j’y suis allé. Un bien joli bazar ! 

Dans ce roman vous allez trouver outre ce zèbre à pois, improbable magasin qui va déranger la ville où il s’est installé, des termes inventés comme l’audacité, un audaciel (ils seront plusieurs dans le livre, mais chacun est unique), des amateurs de rencontres silex. Des empêcheurs de rêver en liberté aussi. 

Je ne dirai rien de l’histoire : ce serait gâcher la surprise.

Un livre à lire dès seize ans, et pendant les vacances, celles d’été ou les prochaines- histoire de se mettre en pause et comme on dit de prendre de bonnes résolutions pour vivre plus haut que possible.

https://www.lisez.com/?q=le+bazar+du+z%C3%A8bre+%C3%A0+pois&neuf=1&s =

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Titre : Louve

Auteur : Pascal Brissy

Éditeur : Auzou

Année de parution : 2 022

14,95€

Ambre, une adolescente, a un souci héréditaire : elle est une louve garou. À chaque pleine lune, elle va voir son grand-père qui l’enferme le temps de la transformation ; pour sa sécurité et celle des autres. Un secret bien gardé. Personne au collège ni en ville n’est au courant.

Problème : un loup garou entre en scène. Un autre. Qui ?

Autre problème : un nouvel élève dans sa classe. Un magnifique jeune homme. Entre l’ami historique et ce nouveau que va devenir le coeur d’Ambre ? 

Une histoire comme on les aime : qui prend le lecteur par la main et le suit des yeux, page après page. Un univers incroyable et pourtant si proche de la réalité. Des sentiments. Des adultes pas toujours très clairs, ni très responsables. La vie. Comme quoi l’imaginaire vient vite confronter le réel et incite à la réflexion. Un livre dès le collège.

https://www.auzou.fr/bd-et-romans/2010-louve.html

le début du roman 

***

Titre : Louve

Auteur : Pascal Brissy

Éditeur : Auzou

Le froid.

Cette sensation s’installe toujours au réveil.

Ambre est recroquevillée sur le sol. Elle vérifie si elle peut bouger sans risque. Les chaînes de ses poignets glissent sur son flanc et lle faufile ses mains au travers des anneaux pour se libérer de leur étreinte. La jeune fille s’agneouille. Elle passe les doigts dans le collier de fer qui lui enserre le cou et griamce. L’odeur qui flotte dans la pièce lui donne un haut-le-cœur. Puanteur animale…

*

Patrick Joquel

www.patrick-joquel.com

prochains voyages/livres :

samedi 10 septembre : salon du livre de Breil/Roya (06)

Mercredi 21 septembre matinée INSPE de Nice (06) : formation 1 d’un groupe d’étudiants à la poésie

  • découverte de l’édition poésie contemporaine (jeunesse).
  •  présence du poème dans la classe, éléments de regards…
  •  ateliers d’écriture

dimanche 25 septembre : Cipières (06) fête du Parc Naturel Régional des Préalpes de Grasse, exposition photos/haïkus avec Laurent Del Fabbro et signatures.

Châteauroux les Alpes (05) : mercredi 28 septembre lecture à l’épicerie littraire à 18 h 30 pour la publication de Page Control aux éditions de la Pointe Sarène, ainsi que du cairns 31, et imprimés tous les deux sur les presses de Rions de Soleilpar Yves Artufel.

vendredi 7 au dimanche 9 octobre : salon du livre de Mouans-Sartoux (06) « être humain ? ». signatures avec la librairie Papiers Collés. Interventions dans les classes et 

mercredi 7 décembre : matinée INSPE de Nice (06) : formation 2 d’un groupe d’étudiants à la poésie

  • retour sur les premières semaines de classes
  • lecture suivie d’un livre de poèmes
  •  ateliers d’écriture

janvier/février 2023 : cap G (Grasse haut pays) : Cette année, nous travaillerons avec 3 classes de primaire (Thorenc, Briançonnet et Escragnolles). Ainsi, chaque classe aura sur l’année 2 rencontres « atelier d’écriture avec un auteur ».

Les ateliers seront programmés sur les mois de janvier et de février (date à définir) et déclinés autour du thème « Le monde en mouvement d’hier, d’aujourd’hui et de demain » qui fait notamment référence au pastoralisme (berger, pâturage, transhumance…)

Printemps des poètes : Frontières

23 au 25 mars, ateliers d’écriture à la Médiathèque d’Antibes (06)

Service de presse n°46

0-2

Traversées a reçu :

Les recueils suivants :

* Anthologie poétique 1972-2012

Maurice Couquiaud

L’Harmattan, 2014, 220 pages

(7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris;

+ 33 (0)1 40 46 79 20 http://www.harmattan.fr )

Maurice Couquiaud demeure marqué par ses souvenirs d’enfance pendant la Deuxième Guerre mondiale. Sensible aux troubles qui ne cessent d’agiter le monde, à travers le bonheur et la tragédie, il a cherché, pendant plus de soixante ans d’écriture poétique, à traduire émotionnellement non seulement les événements traversés, mais les bouleversements de la pensée, des connaissances, des moeurs, et de la société. L’esprit et le coeur trouvent en ces pages une résonance commune.

« Je crois que jamais vos poèmes ne m’ont semblé comprendre si pleinement à la définition du poème: une image ou un ensemble d’images analogiques, mélodieuses et rythmées. En tout cas, une fois de plus, ils m’ont charmé au sens étymologique du mot. »

Léopold Sédar Senghor

« Je vous retrouve avec plaisir. Vieux souvenirs depuis votre premier livre, au si beau titre: Que l’urgence demeure! »

Yves Bonnefoy

« (…) car avec Char, Guillevic ou Vigée, il est un des grands poètes qui figureront parmi les classiques du XX ème siècle, avec une bonne part du XXIème siècle »

Paul Van Melle

Maurice Couquiaud fut rédacteur en chef de la revue Phréatique pendant 17 ans. Ancien vice-président du Pen-Club français, il est sociétaire de la Société des Gens de Lettres, et membre du Centre International de Recherches et d’Etudes Transdisciplinaires. Il est l’auteur de trois essais consacrés à ses réflexions sur l’étonnement poétique et la place de l’homme au sein d’un univers mystérieux.

Parmi ses recueils publiés, certains ont été couronnés par des jurys prestigieux, comme ceux de l’Académie française ou de la Société des Gens de Lettres.

* Appel du large

Rome Deguergue

Alcyone, collection Surya, 2016, 40 pages

Les textes sont accompagnés de huit superbes photographies en noir et blanc de Yan Le Flohic.

Après avoir pérégriné durant deux décennies en Europe, Arabie, Iran, aux USA, Rome Deguergue a depuis quelques années regagné l’Aquitaine de son adolescence, afin de se consacrer à l’écriture, à la traduction, et à la création d’Ateliers De Plein Air, Champs de géo-poésie, dispensés à de jeunes publics de par l’Europe et destinés à utiliser des « mots migrateurs » pour s’assurer de la vitalité et de l’avenir du français, capable de dialoguer avec d’autres langues du monde.

Du sommet de la dune du Pyla, la randonneuse géo-poète observe l’océan, et le microscosme des sables qui l’emporte – et avec elle le lecteur, à travers les époques et l’espace. « je suis d’ici & d’autres ailleurs traversiers » : sensible à l’étrange étrangeté du monde, que modifient les temps climatériques, Rome Deguergue va de l’avant, se cherche dans le monde offert au marcheur, nous propose de « réapprendre à voir, en écho diffracté », de redevenir « Souffle, graine, voix échappée à la ronde des lunes, aux grands anneaux du temps d’avant, inachevés et complices de l’avenir en expansion infinie » et de « percevoir, mugissantes les paroles croisées, singulières, lancées d’autres déserts ».

La prose poétique, vibrante et rythmée, de l’auteure, fait siennes les leçons d’Hölderlin, de l’exilé de Guernesey, évoque Edouard Glissant, Paul Valéry, Kenneth White… Pour la poète, comme pour eux, « La terre est un mot qui embrasse la terre » – et sa voix prophétique résonne,

appel du large, sur « l’horizocéan » que nous dévoilent ses mots, et les belles photos de Patrice Yan le Flohic.

Marilyne Bertoncini


* Dans l’atelier des nuits – Poèmes somnambules

Claude Vancour

Bf éditeur, 2014, 190 pages.

« Noctis (II)

La traversée du silence

quand les pas gourds reprennent

possession des espaces vieillis

et que l’eau de cette vie nous revient

humectée d’un demi-réveil,

quand les doigts, la langue se remémorent

la place de chaque phalange et s’assurent

de chacune des gerçures,

vérifient une à une

la non-cicratisation des espérances. »

Claude Vancour, poète, traducteur, historien et politologue, né en 1948. Il publie son 7ème recueil de poésie. Auteur (sous son nom d’état-civil Vladimir Fišera) d’anthologies de poésie slave et d’ouvrages d’histoire contemporaine de l’Europe. Prix de poésie Mitteleuropa 1992. Second prix Pierre Corneille 2014.


* L’Homme détaché

Mandin

Lanore, 2016, 108 pages http://mandin.com http://www.fernand-lahore.com contact@editionslanore.com

Dans ce parcours s’inscrit l’écriture comme la seule impasse possible sous conditions de gommer ce qu’on pourrait en dire. Une matière s’y travaille de mots rares, où les concepts s’architecturent dans l’épure, se calligraphienet despace blanc et de respirations, spasmes

ou souffles longs, de leitmotive en variations. En cette substance, Savie, est un art poétique liminaire qu’il faut interroger inlassablement comme les échos de Maria Gabriela Llansol ou de Roberto Juarroz. Autant de motifs pour tisser les labyrinthes savants qui mènent à la réconciliation.

Autre spasme, celui de la colère et d’une humanité fustigée en son arrogance ignorante. Le poète poursuit sa solitude, travaillant le médium d’un nouvel amour où la Femme et l’Homme se retrouvent, à côté. Savie est enjeu dans la quête poétique de la Femme au portrait impossible où l’or alchimique affleur d’un regard et d’une chevelure. La sexualité en cascades et mots en chaos se fraye toutes les issues de la liberté dans le dictionnaire amoureux. Les noeuds se sont déroulés jusqu’à leurs noyaux.

La nuit est tombée sur Paris. Une femme fume sous un lampadaire, de l’autre côté de la vitre, le Poète la regarde…

Et l’autre et l’une deviennent la même nuée souple

la même présupposition

La nuit serait consolation si tout faisait corps en son revers.


* Hors je, poésie

Stephen Blanchard

Préface de Joël Conte

France Libris, 2016, 48 pages

Stephen Blanchard est le président-fondateur depuis 1974 de l’association « Les poètes de l’amitié – poètes sans frontières » (marque déposée) qui pubkie la revue de création littéraire et artistique Florilège. Fondateur des Rencontres Poétiques de Bourgogne en 1990, du Prix de l’Edition de la Ville de Dijon en 2001, il crée entre autre « l’Union Nationale pour l’Information des Auteurs et Concouristes » en 1991, puis en 1994, l’associaiton « de la poésie contemporaire française »…


* Humeurs Alphabétiques, poèmes

Jeanne Galand

Chloé des Lys, 2015, 77 pages

rue de Maulde, 26 à F-7534 Barry chloe.deslys@scarlet.be http://www.editionschloedeslys.be

Recueil de poèmes reflètant l’expression spontanée et sans tabous d’un temps de crise amoureux.


* Intempéries

Emmanuelle Imhauser

Atelier de l’agneau, 2015, 51 pages

1, Moulin de la Couronne à F-33220 St-Quention-de-Caplong; +33 (0)5 57 41 28 57 at.agneau@wanadoo.fr http://atelierdelagneau.com

« est-ce si difficile

parler de l’outre creuse infinie des saisons

des blés mûrs et dorés qui poussent dans les rues

de l’effluve des mers au nom vert exotique

des pistes d’un langage aux agrumes bleutés »

Le réel d’une femme, transformé en images ou pas, au rythme des journées et des années… Tout en questionnant les mots, l’auteur célèvre tout autant le froid, les enfants, la fête…

De nationalité belge, Emmanuelle Imhauser naît en 1959 à Bukavu, (province du Kivu, ex-Cong belge). Après des études de français, de théâtre et de communication, elle entreprend une thèse en anthropologie à l’université de Liège.

Proche de l’écrivain Jacques Izoard (1936-2008), passionnée de poésie, elle publie en 2012 son premier livre: Mise en pages à l’Atelier de l’agneau. Elle travaille aujourd’hui à la Bibliothèque Ulysse Capitaine, à la conservation des Fonds patrimoniaux de la Ville de Liège.


* Poéclats (Caprice avec des ruines)

Martine Morillon-Carreau

Editinter, 2015, 74 pages

Transformer la contrainte en véritable moteur de l’inspiration, son apparent ennemi intime, tel est ici le défi. La contrainte d’écriture de Poéclats, le prélèvement (chaque mot de chaque poème – sauf dans les anagrammes liminaires – a été prélevé dans l’oeuvre romanesque et théâtrale de Julien Gracq), joue d’emblée, par des indices suggestifs mais réticents, avec le secret d’abord préservé autour de cette contrainte et son dévoilement: les deux citations épigraphes de Gracq livrent les indices programmateurs, les anagrammes liminaires disent tout, quoique de manière cryptée – les deux dernières pages de l’après-dire révélant enfin au lecteur l’exacte matrice des anagrammes initiales.

Martine Morillon-Carreau

« Ce livre, entre palimpseste (le disparu sous ce qui reste) et ramnence (ce qui reste quand le tangible a disparu) se tien au bord du secret, avec vue sur lui et interdiction de le dévoiler – le secret, si près du sacré (phonétiquement comme philosophiquement)! »

Martine Morillon-Carreau, née à Nantes en 1948, est membre de la Direction de rédaction collective de la revue Poésie/Première et du comité de rédaction de la revue 7 à dire. Invitée du Mercredi du Poète en octobre 2010 à Paris, elle est publiée par diverses revues et anthologies de poésie et de nouvelles, tant françaises qu’étrangère. Poéclats, Caprice avec des ruines, est son neuvième ouvrage. (http://m.morillon.carreau.free.fr)


* Poèmes insolites

Véronique Guyotot-Lanz alias ÉOA


* Silence, mort et conquête, poèmes

Grégory Lebarbier

Les Presses littéraires, collection Florilège


* Soleils au monde

Anna Roques-Sanchez

Snott, collection Revers, 2015, 69 pages

53, Boulevard Montebello à F-81000 Albi

Encres de Laurent Arévalo


* Zoartoïste et autres textes

Catherine Gil Alcala

Editions La maison brûlée, 2016, 131 pages

(Joël Marette; +33(0)9 67 31 97 76; contact@editionslamaisonbrulee.fr )

Zoartoïste:

Théâtre * poésie

Un rite des morts et des renaissances.

Le flot des vies jaillit du corps morcelé, ensorcelé de Zoartoïste dans les éclats des miroirs.

« Zoartoïste… prononce une voix de noyé dans un rêve, c’est le nom d’une divinité animale du monde archaïque ou d’un démiurge industrieux dans la dent creuse d’une caverne tellurique.

Les esprits s’agitent et vitupèrent autour des dormeurs dans le vacarme de la mort.

Alors l’autiste rase les murs dans un abîme de sons. »

Contes défaits en forme de liste de courses

Poésie

Tapage des miracles, tourbillon des rêves, des sons, des sens, de la jouissance du langage, de l’érotisme des corps, des désirs de la mort, de l’humour grinçant des dents noires de geisha.



Les revues suivantes :

* Le bibliothécaire 4/2016, octobre à décembre 2016, 92 pages

périodique trimestriel – juillet à septembre 2016

B-1470 Genappe dagneau.michel@skynet.be

(Michel DAGNEAU)

* Cabaret n°20, hiver 2016

31, rue Lamartine, F-71800 La Clayette revue-cabaret@laposte.net

(Alain CROZIER)

* Cahiers de la rue Ventura n°34 amis.rueventura@hotmail.com http://clcailleau.unblog.fr

9, rue Lino Ventura à F-72300 Sable-sur-Sarthe

(Claude CAILLEAU)

Bonne feuilles… Antoine Emaz

Une rencontre inattendue… par Bernard Grasset

Femmes poètes (suiite):

Andrée Chédid, Hélène Cadou, Sabine Sicaud

Textes de Paul Badin, Christina Bulting, Françoise Vignet

Vers et proses de… Daniel Birnbaum, Eric Chassefière, Paul Couëdel, Guillame Decourt, Colette Elissalde, Claude Gobin, Béatrice Marchal, Sydney Simonneau

Des jours entre les mots… par Michel Passelergue

Les pages d’enfance de… François Tézenas du Montcel, Nicole Nadir

Lire et relire Marie Noël… par Jean-Marie Alfroy

Vagabondage dans les revues et les livres


* Le carnet et les instants n°192, octobre à décembre 2016, 50 pages

Lettres belges de langue française, bimestriel

Bd Léopold II, 44 à B-1080 Bruxelles http://le-carnet-et-les-instants.net carnet.instants@cfwb.be

(Laurent MOOSEN)

Dossier: La littérature pour adolescents

Evénement: Xavier Hanotte

Anniversaire: Plumes du Coq …


* Florilège n°165, décembre 2016; 56 pages

revue trimestrielle de création littéraire et artistique

Maison des Associations « Les poètes de l’Amitié », revue Florilège, boîte H1, 2, rue des Corroyeurs à F-21000 Dijon. redacflorilege@gmail.com

(Stephen BLANCHARD)


* Interventions à Haute Voix n°56, 4ème trimestre 2016.

Indignons-nous!

5, rue de Jouy à F-92370 Chaville gerard.faucheux@numericable.be

(Gérard FAUCHEUX)

« …Nous indigner ne suffira évidemment pas. Ce n’est que l’étape nécessaire pour nous inventer une démocratie véritable, au service de l’humanité entière. Mais commençons par cela: faisons entendre notre voix et notre colère, indignons-nous! »

Marie-Josée Christien

Textes de: Eliane Biedermann, Danielle Allain Guesdon, Laurent Bayssière, Louis Bertholom, Anne-Lise Blanchard, Anne Bouchara et de beaucoup d’autres; différentes chroniques, des illustrations en noir et blanc, des textes bien choisis, bref un tout qui permet d’agréables moments de lecture…


* Libelle n°282 à 284, octobre à décembre 2016

6 pages A5 – Mensuel de poésie

14, rue du Retrait à F-75020 PARIS

+ 33 (0)1 43 15 24 29 pradesmi@wanadoo.fr

http://www.libelle-mp.fr

(Michel PRADES)


* Microbe n°98, novembre-décembre 2016

Launoy, 4 à B-6230 Pont-à-Celles ericdejaeger@yahoo.fr

(Eric DEJAEGER)


* La poésie contemporaine – recueil 2016, préfacé par Kathleen Hyden-David et Dissidences – recueil de poèmes 2016, préfacé par Jeanne Champel-Grenier

Les presses littéraires, collection Florilège/L’aéro-page

* Reflets Wallonie-Bruxelles n°50, octobre à décembre 2016, 84 pages

Organe officiel de l’Association Royale des Ecrivains et Artistes de Wallonie ; Joseph Bodson, 109, rue de la Mutualité à B-1180 Bruxelles ; articles et chroniques joseph.bodson@skynet.be http://www.areaw.org

(Joseph BODSON)


* Septentrion 4/2016, 45ème année, 100 pages

Arts, Lettres et Culture de Flandre et des Pays-Bas,

revue trimestrielle éditée par l’institution culturelle flamando-néerlandaise « Ons erfdeel vzw » …

beaucoup d’articles et chroniques très fouillés

Murissonstraat 260 à F-8930 Rekkem.

+32 (0) 56 41 12 01 http://www.onserfdeel.be http://www.onserfdeel.nl http://septentrionblog.onserfdeel.be

(Luc DEVOLDERE)


* Traction-Brabant n°71, décembre 2016

Association Le Citron Gare, 1, rue des Couvents à F-57950 Montigny-lès-Metz p.maltaverne@orange.fr http://traction-brabant.blogspot.fr

(Patrice MALTAVERNE)



 

Thierry Radière, Poèmes géographiques, Le pédalo ivre, collection poésie, octobre 2015, 98 pages, 10€.

Thierry Radière, Poèmes géographiques, Le pédalo ivre, collection poésie, octobre 2015, 98 pages, 10€.

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Poèmes géographiques, au pluriel. Pourtant ma lecture m’a laissé l’impression d’un unique et long poème se lisant dans un seul et même puissant élan. Aucune virgule, seuls quelques points ponctuent le rythme de l’histoire, des histoires, vies qui se nouent et se dénouent entre les Ardennes et les Landes, entre passés et présents.

Thierry Radière grâce à la fluidité de ses textes, au naturel et à la sincérité de son style partage avec son lecteur ses géographies, ces endroits où le souvenir s’arrête pour interpeller parfois de questions insolubles la personne qu’incessamment nous tentons de construire.

Au fur et à mesure, à la manière des flux et des ondes qui font et défont une rivière, les phrases inventent leurs propres temps de pause. Nids dans lesquels la vie couve notre âme, points de repères nécessaires à la progression. Au milieu de la phrase, entre les mots liés les uns aux autres surgit un temps d’arrêt infime. Là où on ne l’attend pas, la respiration du poète et celle du lecteur s’installent le temps d’une étincelle. Subtilement, le poème instaure les lieux de vérité. Le poème se démultiplie sous l’effet des voyages dans le temps, dans l’espace que rendent toujours possible nos facultés aux rêves, à l’écriture.

Penser c’est voyager, c’est visiter ces lieux multiples qui finissent par ne plus exister que dans nos souvenirs, dans notre esprit avec la même ferveur qu’une réalité tangible et quotidienne. Les poèmes géographiques comme autant d’étapes intermédiaires dans une vie permettent la progression. L’écriture de notre vie ne passe pas que par l’abandon et l’oubli bien au contraire elle se construit grâce à la belle et sensible acceptation de ce qui nous arrive. La poésie en ses multiples lieux et aussi ceux de nos enfances, grâce à ses géographies, ses différents visages nous permet d’exister. D’être là quelque part finalement pas si loin que ça de l’enfant, de l’adolescent que nous n’avons peut-être jamais cessé d’être.

Voici quelques fragments choisis au fil de ma lecture, je ne résiste pas au plaisir de les partager afin susciter d’autres lectures des Poèmes géographiques de Thierry Radière.

« Un jour quand ils seront partis

ou que le temps aura effacé

les routes du passé dans ton coeur

alors tu pourras y revenir

sans craindre de tomber nez à nez

avec les monstres bien pensants. »

·

« nous nous reconnaissons

dans les mêmes mots qui nous vont si bien »

·

« Nous sentions notre existence

sortir de la terre et s’exposer

au soleil(…) »

·

« nos coeurs comme des chatons

abandonnés donnaient de gentils

coups de pattes au moindre

mouvement de feuille devant leurs yeux.

Dans les Landes on aurait envie

de revenir avec la mer dans son lit

et de laisser les vagues faire leur travail

avec nos rêves juste le temps d’une soirée. »

·

Thierry Radière fait partie des auteurs de Traversées puisque ses textes paraîtront dans le numéro de décembre.

Le pédalo ivre, collection poésie, Maison d’édition.

©Lieven Callant

Les lectures de janvier de Patrick Joquel

 
Lectures janvier 2015

www.patrick-joquel.com

poésie

 
Titre :
Un grand militaire sur une pomme de terre
Auteur Jacqueline Held
Illustrations  Matt Mahlen
Editeur : Gros Textes
Année de parution : 2014

Un petit livre coloré, joyeux, lumineux et grave. Ça se lit dès la Maternelle mais comme toute souris verte, ce n’est pas aussi simple, ni gratuit que cela. Ce qui est en jeu ici est multiple. La langue et ses pirouettes cacahuètes, l’engagement humain, le rire moqueur ; bref la liberté !


Les illustrations palpitent à la hauteur des mots, leurs donnent et la main et le regard ; un bel accord.

Ce livre est une mine d’idées, de réflexions et de rires pour tous ceux qui ont à partager l’enfance au quotidien, dans les écoles et ailleurs. Un livre pour tous ceux qui ne sont pas sérieux…

Un livre à ranger sur la même étagère que les Chantefables et chantefleurs de Desnos. Tiens on y retrouve déjà des livres de Jacqueline : Poiravechiche (Grasset) avec Claude, Chantebêtes (Jasmin)…

http://grostextes.over-blog.com/Patrick Joquel

"Quotidiennes pour interroger", de Georges Cathalo
Titre : Quotidiennes pour interroger
Auteur Georges Cathalo
Editeur : La Porte
Année de parution : 2014

Une nouvelle plaquette de la Porte. Petit tirage à 200 ex. La poésie c’est aussi cela, du minuscule, du confidentiel, du rare, du fort. La densité ici est présente. Cathalo interroge ce monde des bourses et de la puissance technique. Il questionne ce progrès qui oublie tant d’humains au bord de sa route, détruit des pans entiers de la planète.

Un questionnement qui résonne bien avec le prochain thème du printemps des poètes : l’insurrection poétique.

comment accepter

que les radars les plus puissants

détectent le moindre son

repèrent la moindre image

et qu’ils soient sourds et aveugles

puisqu’ils ne voient pas et n’entendent pas

ceux qui souffrent ?

romans

 
Du sable entre tes doigts par Favaro

Titre : Du sable entre les doigts

Auteur Patrice Favaro
Editeur : le muscadier
Année de parution : 2013
Prix : €7.90

Amérique du Nord. La crise des subprimes. Au lieu d’être vue via le prisme de la presse et des reportages documentaires, c’est sous la plume d’un humaniste. Un récit serré. Comme une longue lettre. Un récit de voyage. Au sens asphalté du terme, entre deux villes. Aux différents sens de l’humain aussi : l’amour entre deux personnes ; le rêve d’une maison, vampirisé par la banque ; le quotidien d’un ado qui n’a rien demandé à personne et qui se retrouve confronté à l’impensable : l’abandon, le sans domicile fixe, une famille en lambeaux…

Une manière de sortir les mots de la télé pour leur donner chair et songe. Une manière de comprendre que les requins existent autour de nous. Une manière de grandir en homme responsable.

Cycle trois du primaire et collège (et au-delà bien sûr tant l’écriture de Favaro prend son lecteur et ne le lâche plus).
www.muscadier.fr
des larmes sous la pluie
Titre : Des larmes sous la pluie

Auteur Rosa Montero
Editeur : Métailie
Année de parution : 2013
Prix : €21

Superbe roman de sf. On y croise des humains, des réplicants, des extra-terrestres… sur Terre. Une enquête policière pour trame. Une quête : vivre mieux, vivre plus ou simplement aimer. Une peur : mourir.

Un décor futuriste oui, mais des questions essentielles et intemporelles pour notre humanité. Qu’est-ce qui fait de nous des humains ?

 
http://editions-metailie.com/?s=rosa+montero

Couverture du livre Les orphelins d'Amérique - Michel Piquemal 
Titre :
Les orphelins d’Amérique
Auteur Michel Piquemal
Editeur : Le Muscadier
Année de parution : 2013
Prix : €6.90

Trois courts récits mettent en scène trois vies. Trois garçons. Trois enfants des rues. Trois pays d’Amérique du Sud. Les mots qu’on lit dans la presse. Les statistiques… Voici un peu de chair pour leur donner une âme. C’est écrit en direct. C’est fort. Intense. Grave. Reflet de réalité. Histoire de ne rien oublier…

Un livre à dimension humaine, un livre sur les droits de l’enfant et de l’homme. Un livre à mettre dans tous les cdi de collèges, bien sûr.


© Patrick Joquel

www.patrick-joquel.com

Patrick Joquel

Penser à une soirée Poésie en appartement : veillée avec un poète…

 

  • 30e Printemps de Durcet en avril, mais en amont les 26 et 27 février 2015 à Caligny (61) je rencontrerai cinq classes.

  • 10 mars je suis à l’école de Coaraze  (06)pour rencontrer trois classes

  • 13 mars : Grimaud (83)pour une escapade littéraire à 18h30 ! Lecture au dé !

  • 18 avril : Printemps des poètes à Breil sur Roya (06), signatures, lecture et atelier d’écriture.

  • 30 mai: St Maximin la Sainte Baume (83) 3e festival Il est livre Max. Signatures avec le Bateau blanc.

  • 3 juin : Signes médiathèque (83) Atelier d’écriture.

  • 19 et 20 juin : Grimaud (83) 3e festival les remp’arts ; signatures et rencontres classes.

  • 1 au 4 octobre : Mouans-Sartoux. Festival du livre. signatures avec Papiers Collés, l’Eau Vive et Soupe de l’espace. Rencontres classes.
    > Patrick Joquel www.patrick-joquel.com

 .

http://www.facebook.com/patrick.joquel

 

dans l’émission de Christophe Jubien  » La route inconnue « ,
Diffusion mardi 14H30
Rediffusion dimanche 20H et sur le site bien sur

émission du mardi 20 janvier : je parle des haïkus d’eau de Paul Bergèse et de quotidiennes pour interroger de Georges Cathalo
site : radiograndciel.fr