Béatrice Pailler, Goûte l’Eau, poèmes, accompagné de six encres de Claude Jacquesson, Collection Les Plaquettes Éditions À l’index, 46 pages, 11€
Une chronique de Michel Lamart Béatrice Pailler, Goûte l’Eau, poèmes, accompagné de six encres de Claude Jacquesson, Collection Les Plaquettes Éditions À l’index, 46 pages, 11€ Goûte l’eau/goutte d’eau : l’injonction, d’emblée, coule de source. Le poème se veut jeu(x) d’eau(x)/de langue. Il suggère qu’il faut prendre au mot cette invitation à jouir (à j’ouïr ?) de ce que la vie offre de plus précieux : l’eau. Et, peut-être, le poème. Cette prescription hédoniste oriente d’entrée la lecture: « Goûter l’eau/de tous nos sens. » Par « sens » entendons : sémantisme et perception. La poète joue habilement sur les deux acceptions pour inviter à une lecture active – et d’autant plus goûteuse ! Jeu d’eaux/de mots: poème. La construction du recueil est rigoureuse. Trois parties : « O, Eaux, Eau Grande ». Le texte, dépouillé au début (vers de quelques mots regroupés en distiques, tercets, parfois empruntant au calligramme – celui qui débute ainsi : « Eau/Gouttant/Bois/coupé » affecte la forme d’un H (une hache) -, versets de quelques vers) s’évase, ensuite, en courts poèmes en prose, pour revenir, enfin, au poème à forme plus classique. Il s’agit donc …