Service de presse n°35

Traversées a reçu :

Les recueils suivants :

  • Androgyne, Rome Deguergue & Michel Bénard, Les poètes français, 16, rue Monsieur le Prince à F-75006 Paris ; 2013, 65 pages.

  • Vu par Jacques Viesviel :

« Il est elle.

Elle est lui.

L’un et l’autre dans leur altérité.

Deux à n’en plus faire qu’un

pour couronner le sacrifice

de l’unité retrouvée.

Deux dans le même profil de l’œuvre

le même battement de cœur inorganique

le même spasme d’en haut.

Le ciel tout proche

sous l’écorce. »

  • De la matière en quelques fragments, Henri Rodier, éditions Clapas, collection Franche Lippée, 2012, 8 pages.

  • Le dessin d’une oreille, Rorik Dupuis, Atelier de l’agneau, 1, Moulin de la Couronne à F-33220 St-Quentin de Caplong ; www.at-agneau.fr  ; 2013, 75 pages.

  • Le mot de l’éditeur :

Entrant dans ce livre, le lecteur se trouve comme au cinéma : les angles de vue varient, autour de l’enfance, la condition sociale ou amoureuse, l’affirmation de soi, l’attente par l’errance, l’oubli ou la communication, à travers le portrait d’un interlocuteur dont on fait – non sans une certaine dérision – l’étude comportementale, le tu étant alternativement je et un autre. Plus que des personnages ou des situations, ce sont là, un peu à la manière d’un road-movie, des rencontres et des fragments de vie.

  • L’auteur :

Rorik Dupuis : néé le 15 juin 1989 à Périgueux ; enfance entre Périgord et Rhénanie-du-Nord-Westphalie ; adolescent, découvre John Cale, Samuel Beckett et Wim Wenders ; étudie le piano au conservatoire, puis le cinéma ; vit et travaille à Paris, dans l’éducation et l’animation.

  • Extérieurs Nuit, Juliette Albinovanus-Bouly, poèmes et photographies.

  • L’auteure :

Poétesse, nouvelliste, comédienne et peintre, Juliette Albinovanus-Bouly, née le 19 janvier 1948 à Namur, se passionne très jeune pour la lecture et l’écriture. Elle suit de nombreux stages qui l’amènent à diriger ses propres ateliers d’éctriture au sein des « Chemins de l’Ecrit » dans les années 90. Elle poursuit une carrière dans le parascolaire et l’alphabétisation come formatrice et animatrice d’enfants et apprenants adultes. Lors de ses activités de formatrice, Juliette nourrit ses ateliers de ses autres passions : le théâtre, l’art dramatique et la peinture. Aujourd’hui, Juliette écrit de la poésie et des nouvelles. Elle déclame ses textes lors des micros ouverts slam.

  • Facéties, Pierre Puttemans ; linogravure de Léon Wuidar, Atelier de l’agneau ; 2013, 60 pages.

  • Le 4ème de couverture :

« Qu’ai-je fait de ma vie […] ? Peut-être quelques calembours, un rêve ou deux, inachevés. Le temps s’écoule comme une soupe […] On m’a considéré comme un dilettante dans bien des domaines. Un architecte qui écrit ! C’est sans doute inconvenant ou suspect, mais peu d’autres le font aujourd’hui. » Musique, Rimbaud et le surréalisme ne sont pas loin dans cette vie en forme de chroniques. Esprit libre, Pierre Puttemans n’oublie pas au passage de défendre le livre : « Les petits porteurs de titres sont les éditeurs papier dont chacun veut la peau. Tous en ligne, et que ça saute ! » Membre de la revue Phantomas et du groupe belge « les 7 types en or », l’auteur a également publié à l’Atelier de l’agneau Tchizes et Olga Vogala.

  • La feuillée des mots, George Cathalo, éditions Henry à F-62170 Montreuil-sur-Mer, 2014, 31 pages.

  • L’extrait :

« fallait-il dire ce que vous avez dit

fallait-il dire de que vous avez tu

faute de temps faute d’images

faute de places et de silences »

  • Feuilles mortes d’été, Fernand Tomasi ; une autre vision d’un combat de 1914 : celle d’un Alsacien devenu Prussien par la conquête du Bade-Wurtemberg en même temps que l’Alsace-Lorraine ; Michel Frères, décembre 2011, 20 pages.

  • Le Français, terre hospitalière, Joseph Boly, coédition Association Charles Plisnier – éditions M.E.O., avenue Jeanne, 10 bte 5 à B-1050 Bruxelles ; 2012, 219 pages. www.meo-edition.eu ; contact@meo-edition.eu

  • L’auteur :

Né à Jauche le 27 janvier 1926, prêtre et religieux croisier, Joseph Boly a été inspecteur de l’enseignement et est encore professeur de français au collège Sainte-Croix de Hannut. Il est président de la Société Paul Claudel en Belgique, membre du conseil d’administration de l’Association des Ecrivains belges, de l’AREAW et de l’Association Charles Plisnier. Forte d’une quarantaine d’ouvrages (principalement essais et poésie), son œuvre a obtenu de nombreux prix.

  • Nombre d’écrivains de langues maternelles diverses ont choisi d’écrire en français. Quelle est la motivation de ce choix ? Comment perçoivent-ils la langue française ? Joseph Boly analyse ces questions et leur apporte une réponse personnelle dans son avant-propos, avant de donner la parole à 67 écrivains qu’il estime particulièrement représentatifs en raison de leur parcours et de leur œuvre. D’Hector Bianciotti à Yasmina Khadra, de Maryse Congé à Naïm Kattan, de René Depestre à Atiq Rahimi, de Raymond Chasle à Gao Xing-Jian, la langue française est une terre hospitalière, à condition de respecer et de mettre en valeur la diversité culturelle.

Dans les années 70, Joseph Boly a fondé C.E.C. (Coopération par l’Education et la Culture) qui poursuit son action encore aujourd’hui à la Maison de la Francité de Bruxelles. C’est dans ce cadre qu’il a commencé à rédiger à l’intention des professeurs des dossiers pédagogiques mettant en valeur, par une présentation et une analyse, le métissage et le dialogue des cultures, qui sont, avec les valeurs humanistes, les principaux atouts de la francophonie mondiale.

Inscrit dans cette ligne et l’approfondissant, Le français, terre hospitalière est l’aboutissement d’une longue vie de recherches.

  • L’impossible nudité, Eric Piette, poèmes ; Frontispice de Sabine Lavaux-Michaëlis ; Le Taillis Pré, 23, rue de la Plaine à B-6200 Châtelineau ; 2014, 136 pages.

  • L’extrait :

« me voici de nouveau à Ostende

mais je ne suis pas encore en route

les ferrys lents vont et viennent

j’attends celle que j’aime

la Brasserie du Parc vieux temps

toujours nous serons dans le mouvement

des vies qui nous métamorphosent

peut-être devrais-je écrire en prose

ou pas du tout peut-être ne suis-je bon

qu’à noircir sans métaphore noircir

et puis rire du pire car

le pire

n’est qu’un instant de vie

paralysé »

  • L’auteur :

Eric Piette est né à Charleroi en 1983. Voz, son premier livre, a obtenu le prix Nicole Houssa 2012 de l’Académie royale de langue et littérature françaises de Belgique et le prix Gauchez-Philippot 2013.

  • Le 4ème de couverture :

Depuis le 11 septembre, les terroristes sont contrecarrés dans les airs et traqués sur terre. Les analystes de la menace redoutent donc une orientation vers de nouvelles cibles spectaculaires !

Les routes maritimes sont extrêmement vulnérables. Les objectifs y sont nombreux et faciles, la piraterie l’a prouvé. Des actions violentes, plus élaborées, auraient d’énormes conséquences pour le monde occidental. Les services de renseignement doivent d’urgence réorienter leurs recherches…

Mawamba, une île de l’océan Indien, est aux mains d’un régime fondamentaliste. Elle est située à portée d’un axe côtier absolument vital pour l’Occident.

La menace doit être évaluée. Fred, un jeune agent de renseignement, enthousiaste et idéaliste, est chargé de cette recherche. Au fur et à mesure de ses investigations, il découvrira avec excitation les traces d’un réseau établi dans l’île au cours de la guerre froide. Il nous fera partager avec émotion l’histoire bouleversante de Maria, leur ancienne correspondante. Au cours de sa mission, il sera confronté aux réalités d’un univers clandestin dont il ne mesurait pas encore le côté impitoyable…

  • par quel ressac, François H. Charvet, poèmes, avec 8 gravures originales de Madeleine Ginet ; Les Solicendristes

  • Paysages et portraits, Jean-Marie Alfroy, éditions Clapas, collection Franche Lippée, 2012, 8 pages.

  • Le poème quotidien, Marie-Clotilde Roose, poèmes ; Les déjeuners sur l’herbe asbl, 17, rue Ladrerie à B-7620 Merlin ; 2014, 60 pages.

  • Le mot de l’auteure :

« Où va la Poésie ? Elle va à nous rendre habitable l’inhabitable, respirable l’irrespirable… » écrivit Michaux dans L’Avenir de la poésie (La Pléiade, O.C., I, 972). Il n’y a pas d’autre propose au Poème quotidien : habiter mieux son corps, ses espaces intérieurs et extérieurs, ceux que l’on partage avec ses proches, avec des inconnus, mais aussi avec des œuvres d’art, au fil des rencontres et des événements. En réalité, le pari d’écrire tous les jours n’a pas été tenu. Loin d’un programme établi, folie contre folie, ce fut un horizon sous un titre, créant un rythme de marche et de respiration. Les feuilles se sont accumulées, comme ces feuilles envolées qui forment peu à peu dans la forêt un humus, à partir duquel jaillissent soudain des bourgeons clairs, quand on ne les attendait plus. Il y a dans le processus d’écriture une sorte de poussée, impérative et surprenante, qui oblige l’auteur à écouter ce qui monte, ce qui exige d’être entendu. Ce sont rarement des phénomènes extraordinaires ; c’est plutôt notre regard qui s’affine, notre manière de les voir. Alors la vie qui circule sous les apparences – parfois figées, parfois de mort – reprend toute sa saveur, son sens, son dynamisme. En filigrane demeure un souffle – trace d’être – même si tout s’efface et se métamorphose.

www.lecercledelarotonde.be

  • L’auteur :

Paul Quéré, d’origine bretonne, est né à Reims en 1931. Il a vécu en Provence où il a travaillé auprès de l’instituteur et pédagogue Célestin Freinet, puis est devenu céramiste et potier. Il s’est installé en 1979 avec sa compagne et leurs deux filles dans le sud du Finistère à Plonéour-Lanvern, à Bodérès, où il continua à exercer son métier de potier, créa les revues Ecriterres et Le nouvel Ecriterres et se consacra à la poésie et à la peinture. Décédé à Pont-l’Abbé en 1993, il laisse une œuvre peinte et écrite de premier plan.

  • Marie-Josée Christien (extrait de la préface) :

Par ses frontières fluides et fluctuantes qui dialoguent avec les mythes, la baie d’Audierne devint le lieu universel, à la fois réel et imaginaire, où Paul Quéré put enfin ancrer ses interrogations, partagé entre les doutes qui mobilisent et les certitudes qui apaisent, « épaule contre épaule avec / le rugissant Nord-Ouest ». Dans la confrontation avec le réel et le paysage, réduit à l’essentiel, à sa nudité géologique et aux éléments, il trouva l’énergie et la substance poétique qu’il attendait, et s’accordant au rythme du mouvement des marées, devient le poêtre d’une géo-graphie, où l’esprit du Tao s’est uni à la matière celtique.

  • Porteuse de rosée, Alain Biaux, Edilivre ; 2014, 109 pages.

  • « Ecarte-toi de moi

nourris-toi du silence

Tu reviendras vers moi,

porteuse de rosée

La lumière sur ton front

sera source de miel

Ton corps embrassera

un ciel peuplé d’oiseaux

Ton regard franchira

la nuit et son aurore

Ta chevelure offerte

mariera mon visage

et l’horizon des mots

Porteuse de rosée,

tu reviendras vers moi

Et nous nous blottirons

dans un berceau d’étoiles… »

  • Pour ainsi dire / pour ainsi vivre, André Schmitz, frontispice de Jean-Claude Pirotte, Le Taillis Pré ; 2012, 131 pages.

  • L’extrait :

« Il s’abstient de se ruer vers des poèmes

pas encore nés et de les harceler

Il les laisse avoir le désir de lui

  • pour exister ou ne pas exister

Il laisse s’échapper le premier vers donné

Et les autres qui suivent

il les laisse faire ce qu’ils veulent

Il a d’autres bétails à fouetter

D’autres troupeaux de mots à caresser

Il est enfin poète en ne l’étant plus »

  • L’auteur :

Ardennais de naissance, André Schmitz vit en Lorraine belge depuis les années 60. Il a publié à ce jour une quinzaine de recueils.

  • Le principe de solitude, Francis Chenot, L’arbre à paroles, 1992, 61 pages.

  • Rétrospectivement dense, Christophe Liron, éditions Clapas, collection Franche Lippée, 2012, 8 pages.

  • Rien sur un homme, Dominique Giral, éditions Clapas, collection Franche Lippée, 2012, 8 pages.

  • Rouge palpé, Gaël Pietquin, Atelier de l’Agneau, 1, Moulin de la Couronne à F-33220 Saint-Qunetin-de-Caplong, 2014 ; 54 pages ; at.agneau@wanadoo.fr; http://www.at-agneau.fr

  • L’avis de F.D.

L’auteur, pour son premier livre, propose en des poèmes très courts un univers plein de finesse traversé d’insectes et de lieux africains

« ce monticule

ce range-vie

cette fourmi.

quoi de neuf au juste ? »

Des moments rêvés, des bribes constituent le poème :

« ne sait-on jamais l’heure…

l’éthiopie

ou les pattes de pomme ? »

La sensualité enveloppe le tout comme une belle chrysalide : l’amour est mesuré cent fois. Gaël Pietquin s’accroche au monde d’aujourd’hui (latence de guerre) le tord et le retord, travaillant aussi dans l’allusif et le non-dit.

  • L’auteur :

Poète et plasticien belge, Gaël Pietquin est né en 1978 à Namur. Vit dans la région de Charleroi. Germaniste de formation ? un passionné des langues (persan, albanais, serbo-croate.

  • Rue des Brasseurs, Denis Riguelle, roman, Weyrich, Plumes du Coq, route de la Maladrie, 5, Longlier à B-6840 Neufchâteau ; 2014, 193 pages. ; www.weyrich-edition.be

  • Le 4ème de couverture :

Franz Racine est professeur à Namur. Un matin, il renverse une jeune fille en robe rouge… Sans conséquences, semble-t-il. Son voisin d’en face, Marc Barbot, le soupçonne d’avoir des comportements pervers et le surveille de sa fenêtre. Ce veuf solitaire est hanté par l’image du Dieu de son enfance et s’affirme de plus en plus en redresseur de torts. Racine, lui, est hanté par un amour passé et ses fantômes qu’il tente d’oublier dans la pratique du saut en longueur et dans la contemplation de la Namuorette voguant sur les eaux namuroises… une autre vie, à l’ombre de la Citadelle, est-elle encore possible ? Le destin finira par donner rendez-vous à tout ce beau monde rue des Brasseurs. Un vrai thriller aux drôles de faux-semblants dans la ville où règne l’académie du mensonge…

  • L’auteur :

Denis Riguelle est un jeune quinquagénaire. En 2012, il a publié un recueil de nouvelles, Du côté d’elles (Quadrature). Rue des Brasseurs est son premier roman.

  • Sur la grue, Olivier Bailly, Onlit éditions, 2014, 113 pages ; www.onlit.net

  • Mamadou, Joseph et Hicham sont montés sur une grue. Ils revendiquent le droit d’exister, de rester dans ce pays « d’accueil » qui ne les accueille pas. Jean, le grutier, continue tant bien que mal sa tâche. La presse arrive, la concurrence afghane aussi. La vie s’installe. De là-haut, les trois hommes se souviennent de leurs terres et regardent ce monde d’en bas auquel ils voudraient tant appartenir. Ils ne réclament pas grand-chose. Juste une petite place de libre.

  • L’auteur :

    • Olivier Bailly vit et travaille à Bruxelles. Journaliste, ses reportages, portant essentiellement sur des questions de société (migration, surendettement…), sont publiés dans Le Soir, Le Vif/L’Express ou Le Monde diplomatique. Olivier Bailly a écrit plusieurs romans.

  • Une âme qui joue – Le cercle, Shizue Ogawa, poème traduits du japonais par Véronique Brindeau, Dessins de l’auteur, éditions Caractères, 2012 ; 107 pages ; contact@editions.caracteres.fr

  • www.editions-caracteres.fr

    • L’extrait :

    « Bruits de pas

    Quand je ne suis pas là

    que devenez-vous donc ?

    quand s’éloignent le bruit de tes pas

    répondirent les fleurs

    nous nous refermons »

    • Le vent, à nouveau me cherche, Anna Frajlich ; Znów szuka mnie wiatr ; français et polonais, traduit du polonais par Alice-Catherine Carls, présenté par Jan Zieliński, Editinter, poésie bilingue ; 2012, 109 pages.

    • Le jury du Prix Turzanski :

    L’œuvre d’Anna Frajlich est un des phénomènes les plus intéressants de la poésie polonaise contemporaine… qui révèle la vérité profonde d’une vie prise dans la tragédie de l’histoire contemporaine.

    • Piotr Śliwiński :

    La tension intérieure de la poésie d’Anna Frajlich, la recherche d’un équilibre qui n’a rien d’une paresse spirituelle ni d’une vision malhabile, en font une poésie forte… L’être humain est condamné par la mémoire à une solitude et à un tourment doubles : non seulement il passe, mais il le sait. Il disparaît et, en tant que disparaissant, il demeure dans la conscience. Il n’a plus ni maison ni verger mais il continue à les voir. Il les voit mais il ne peut pas les toucher. Il se sent de plus en plus étranger, séparé par un rideau rigide, transparent, et froid. Les poèmes d’Anna Frajlich frappent à ce rideau.

    • Czeslaw Milosz :

    Je suis la carrière d’Anna Frajlich depuis plusieurs années. C’est une poétesse très douée.

    • Jan Kott :

    Le domaine poétique d’Anna Frajlich est la sensibilité ; sensibilité à la beauté du monde, aux saisons, aux paysages… Dans sa poésie se recoupent l’érotisme et la mémoire. Par l’interpénétration de ces deux voix, par le tissu vibrant de ses poèmes, Anna de Brooklyn est la poétesse de l’exil. Ce qui comprend l’unique et inimitable sphère de sa sensibilité personnelle.

    • Graźyna Borkowska :

    Je lis les poèmes d’Anna Frajlich depuis des années avec un intérêt croissant. Son dernier recueil, Le vent, de nouveau me cherche est un couronnement. Il est ce que furent pour la poésie de Mickiewicz les poèmes lyriques de Lausanne et pour Milosz le volume « ça » : un commentaire sur leur biographie personnelle, en dehors du temps, du présent, et du passé.

    • L’extrait :

    « Images d’un monde, un monde d’images : où s’est caché mon temps, vécue ma vie ? Voire, quand est née ma naissance ? Et si ç’avait été au grenier, parmi les malles vertes, nervées, leurs étiquettes illisibles, j’étais libre de leur prêter des voyages insensés.

    Voyeur voyageur, je le reste. »

    • L’auteur :

    Résidant à Namur, André Doms (1932) séjourne fréquemment à l’étranger. Poète, il est l’auteur de nombreux recueils. Il est également essayiste et traducteur. Son œuvre lui a valu diverses reconnaissances dont le Prix Blaise Cendrars, Le Prix Luis Guillaume ou le Prix Lucian Blaga.

    Les revues suivantes :

    • L’Aède, n°41, début 2015 ; Chris Bernard, Centre social et culturel, Mairie à F-84110 Puyméras ;

    http://upfpoesie.blogspace.fr

    http://pagesperso-orange.fr/upfr

    • Art et poésie de Touraine, n°218, automne 2014…

    • Le bibliothécaire, n°2/2014 ;

    dagneau.michel@skynet.be

    • Cahiers de l’Académie luxembourgeoise, 25/2013 ; Edmond Dune et autres regards sur les Luxembourg ; parc des expositions, 5 à B-6700 Arlon.

    • La braise et l’étincelle, n°115, 15 janvier 2015 ; Annie et Yves-Fred Boisset, 7/2, rés. Marceau-Normandie, 43, avenue Marceau à F-92400 Courbevoie ;

    yvesfred.boisset@papas.info

    http://yves-fred.over-blog.com

    • Le coin de table, n°60, novembre 2014 ; Jacques Charpentreau, Société des Poètes Français, 16, rue Monsieur le Prince à F-75006 Paris ; lamaisondepoesie@gmail.com .

    • Une victoire de la poésie :

    APRES SEPT ANS DE POURSUITES ET DE TRACASSERIES DE LA PART DE LA SOCIETE DES AUTEURS ET COMPOSITEURS DRAMATIQUES (SACD), LA MAISON DE POESIE-FONDATION EMILE BLEMONT VIENT ENFIN DE VOIR RECONNU SON DROIT DE PROPRIETE…

    Nous allons nous employer à reconstituer tout ce que ces attaques incessantes de la SACD ont détruit : le bon fonctionnement de notre Fondation, les publications de recueils, l’aide aux jeunes poètes, la recomposition de notre bibliothèque, les rencontres de poètes, les conférences et les débats…

    • Au sommaire :

    Disparition : Hélène Cadou, de la Maison de poésie ; la fantaisie tragique de Jean-Claude Pirotte ; Chaunes : l’auteur et son éditeur ; Alain, philosophe populaire et poète ignoré ; Jacques Charpentreau : la geste secrète de Sylvoisal ; Mathilde Martineau : Mallarmé et Manet, une amitié d’artiste ; Jean-Pierre Rousseau : Tomas Tranströmer, ou le sentiment du mystère ; Poèmes : Jacques Réda, Marie Botturi, Henri Cachau, Sylvestre Clancier, Daniel Cuvilliez, Bertrand Degott, Nicolas Gautherot, Jean Hantepierre, Thomas Le Goareguer, Pierre Lexert, Jean Mineur, Jean-Luc Moreau, Oscar Ruiz-Huidobro, Robert Vigneau, Youri ; Chroniques…

    • Jean-Claude Pirotte :

    « je décède à petit feu

    et de jour en jour je cède

    du terrain je me précède

    parfois pour jouer le jeu… »

    • Comme en poésie, n°60. (L’inutile poésie de tous les jours : 15 ans déjà). 2149 avenue du Tour du Lac à F-40150 Hossegor.

    « Comme en poésie fondée en 2000 a publié plus de 500 poètes contemporains, fait paraître 60 numéros, n’a pas augmenté son abonnement, ce qui en fait à valeur égale en qualité, une des moins chère du monde des revues de poésie qui se réduit de plus en plus… » Jean-Pierre Lesieur.

    • Expressions – Les Adex, n°57, décembre 2014 ; 30, rue René Delorme à F-60800 Rouville ;

    info@lesadex.com

    www.lesadex.com

    • Florilège, n°157, décembre 2014 ; Stephen Blanchard, Maison des Associations « Les poètes de l’Amitié », revue Florilège, boîte H1, 2, rue des Corroyeurs à F-21000 Dijon ; Pascal Lecordier, Patrick Lefevre, Christian Noorbergen, Gérard Millotte, Michel Santunne, Raymond Coudor, Jean Claval, Bruno Charrier, Farid Chettouh, Jocelyne Robert-Bigare, Annie Jibert, René Bellon, Asteln… ; Hommage à Arthur Rimbaud…

    redacflorilege@gmail.com

    • Le Gletton n°448-449, mensuel de la Gaume et d’autres collines ; chemins de traverse : Dampicourt, Harnoncourt, Rouvroy ; 28, rue Saint-Martin à B-Villers-sur-Semois.

    • Gong, revue francophone de haïku, n°46, janvier à mars 2015 ; AFH, Chez Martine Gonfalone-Modigliani, 361, Chemin de la Verdière, à F83670 Barjols.

    Julia Ralia :

    « dans la nuit gelée

    les feuilles ont séché –

    mes yeux, de même

    la nuit chuchotante –

    sur un bouton de rose

    les premiers flocons

    coing à la fenêtre –

    la lune sur la colline

    en balance

    soirée tranquille –

    le chat flaire des flocons

    contre les vitres »

    http://www.association-francophone-de-haiku.com

    • Interventions à Haute Voix, n°51 ; Ports & Abris ; photographies de Jean-François Cochelin ; Collages de Eliane Biedermann ; Dessins de Béatrice Gudy & Alain Lacouchie et beaucoup de poèmes…

    • Interventions à Haute Voix, n°53, 4ème trimestre 2014 ; Gérard Faucheux, M.J.C. de la Vallée, 5, rue de Jouy, F-92370 Chaville ; Le souffle/L’univers ; responsable du numéro : Eliane Biedermann…

    direction@mjcdelavalle.fr

    http://www.mjcdelavallee.fr

    • Georges Cathalo :

    « à la dernière heure

    sous les ouragans et l’apocalypse

    vous ne ferez rien

    de toutes vos richesses

    débarrassés de tous vos objets

    vous serez blottis au fond d’un fossé

    à hurler à trembler

    en attendant un répit

    qui ne viendra pas. »

    • Libelle n°260, octobre 2014 ; Michel Prades, 14, rue du Retrait à F-75020 Paris ; pradesmi@wanadoo.fr ; http://myspace.com/michelprades

    • Mil’feuilles par chemins, revue culturelle du CEPAL, n°67, septembre 2014, 1, rue du Nonnenfels à F-57920 Kédange sur Canner, s.gabriel@fre.fr ; www.le-cepalcom

    • Poésie sur Seine, n°87, décembre 2014 ; L’automne ; L’invité : Bernard Grasset ; Les grands de la littérature française : Verlaine :un faux parnassien ; Hommage à Christophe Dauphin ; Marc Alyn, Colette Klein, Monique W. Labidoire, Maurice Lestieux, Nohad Salameh…

    • Bernard Grasset :

    « Chemin d’étoiles

    Temple de couleurs,

    Magnifier, marcher,

    Colonnes et sources,

    Une voix, une lignée,

    Les heures, l’attente,

    Les mots renaissent

    Dans l’âtre d’enfance.

    Halliers et collines,

    Moulins de clarté,

    Je rêve, chante,

    Brise du semeur. »

    • Portique n°96, revue de création poétique, littéraire et artistique de l’Union des Poètes francophones, octobre à décembre 2014, Chris Bernard, Mairir à F-84110 Puyméras ; C. Bellan, P. Cailleux, J. Canut, J. Champel-Grenier, M. Chanet, J.-M. Delaye, N. Faucheux, M. Goblet, M. Grenier, J. Grieu, D. Gros-Circan, M.-C. Guidon, F. Houssais, C. Jego, J.-L. Lacroix, J. Lafont-Cambillau…

    Philippe Jaffeux, « COURANTS BLANCS », Atelier de l’agneau, 2014.

    Jaffeux courants blancs

    • Philippe Jaffeux, « COURANTS BLANCS », Atelier de l’agneau, 2014.

    Ce n’est certainement pas un hasard si ce troisième ouvrage de Philippe JAFFEUX s’intitule « Courants blancs ». On pense dès le premier instant à « l’écriture blanche » de Roland Barthes, à l’origine d’un monde où la lettre serait virginale et souveraine. Mais aussi, à l’éternelle mouvance d’une ligne d’écriture qui vient s’échouer sur la page blanche et reprendre aussitôt ses secrets. L’auteur nous apparaît comme cet « il » ou « île » qui en forme de cercle détient la vérité et son contraire. L’animal, le ciel, l’humanité, Dieu, l’alphabet, le chiffre se croisent et s’entrelacent dans une perpétuelle psalmodie qui n’est pas sans faire écho aux magies ancestrales, aux rituels chamaniques, à la pythie. La parole est prophétique, sibylline. Les mots se confrontent et la pensée quasi automatique semble être une lutte à chaque ligne entre le bien et le mal dont on n’entrevoit aucuns vainqueurs.

    L’auteur nous emporte dans un souffle-écriture où le corps est une roue qui tourne en elle-même comme une matrice à pensée… « Ses yeux écoutaient une image s’il couvrait ses oreilles pour voir sa parole avec sa bouche ».

    Philippe JAFFEUX livre ici en pâture avec animalité et corporalité les fondements de l’existence, la mort, la vie, la science, la nature, sans répit, ni rédemption. Le divin côtoie l’abîme et s’abîme dans la révélation d’une pensée lumineuse et électrique, dans la révolution, dans le retournement d’une écriture qui se nourrit d’elle-même et nous fait signe. La page blanche dont nous parle l’écrivain est un « pré-texte » car il n’écrit pas. Il parle la lettre, le verbe, comme possédé par les mots, qu’il rassemble dans ce livre-arche où le déluge est entré aussi.

    Et on ne peut que suivre les circonvolutions d’un auteur aux prises avec lui-même et un autre que lui-même, un dialogue entre la parole et l’écrivain jusqu’à en perdre haleine. Il n’y a pas d’échappatoire dans « courants blancs », pas de répit même si le livre s’achève avec le soixante-dixième paragraphe. Le lecteur retourne à la première ligne de lui-même et devient un Sisyphe des temps modernes malgré lui mais aussi, comme le dit notre auteur, un adulte amnésique…

    ©Esther Ségal

    Toute la sensualité du monde

     

    • Gaël Petquin, « Rouge pulpé », lithographie de Renée Spirlet, Atelier de l’Agneau, Saint Quentin de Caplong, 14 €.

     

    Le texte fulgurant de Gaël Pietquin permet la découverte d’un véritable poète. Le pathétique cède à l’enchantement et dénonce tout pathos. Un tel livre saborde toute compacité, il flotte avec force mais aussi langueur. Il fissure toute suffisance pour laisser libre cours à la sensualité astucieusement aporique. Tel un nouveau Pasolini (celui de la solarité) le poète se fait démiurge  du vide en feu mais sans laisser filer  l’émotion au contraire. Tout est chauffé à noir, à blanc dans un texte d’accourcissements, pavé d’aire en erre. L’écriture crée des présences autant sporadiques qu’en répétitions :

    « Cent fois l’espadon ! sur le tapis d’amour est mesuré

    Cent fois »

    La densité sensorielle devient lumineuse et respirable comme l’éther de l’anesthésie de jadis. L’insecte possède le vol lourd de l’entre-deux temps en une apesanteur diaphane. Tout s’élide mais fait poids. Joute à joute surgissent les corps. Faux aphorismes, apories vraies abondent dans ce qui se prend d’abord pour un non-sens mais qui de fait  l’offusque. Tout s’élide de l’innomé. C’est là un exercice de haute voltige en support d’aurore là où le sardonique est au besoin épelé. L’antithèse tait la thèse, met la dialectique à mal par des tours de manège ou de moulin à poivre épiçant. Ils font surgir une suite de mystères. Soudain un

    « pied

     

    nu coupe

    la

    barque

     

    D’un bout à l’autre sans se prononcer »

    Mais c’est là toute la magie du verbe .

     

    ©Jean-Paul Gavard-Perret

    Philippe Jaffeux, Courants Blancs, Atelier de l’agneau, 2014.

    Jaffeux courants blancs

    • Philippe Jaffeux, Courants Blancs, Atelier de l’agneau, 2014.

    Entre les lettres, l’espace blanc, un vide dans lequel les signes alphabétiques s’électrisent, s’inversent, flottent ou se noient mais parfois aussi proposent des mots.

    Entre les mots, le même vide conducteur induit la phrase. Entre les phrases, les mots, les syllabes, les lettres, l’espace blanc, l’espace du silence, du souffle naît celui d’une parole. Les lettres se suivent s’attachent à un mot, le mot à un sens, la phrase à un message. Le message lui flotte parmi les signifiances.

    Le livre de Philippe Jaffeux propose soixante-dix pages comportant chacune 26 phrases. 26 incantations magiques, 26 formules, 26 tentatives de noircir l’espace ou d’en révéler la blancheur immaculée, 26 affirmations enjouées, amusantes, absurdes, sévères, injustes ou livrées au hasart, à la lecture. 26 lettres anonymes adressées aux anonymes lecteurs, aux jongleurs de mots. Pour nous dérouter. Pour nous envahir, pour nous séduire ou peut-être plus simplement nous laisser supposer que nous sommes tous des synonymes de nos propres personnages, de l’animal blotti en nous, de l’enfant ébloui. La société serait-elle vis-à-vis de nous ce qu’est l’orthographe pour les mots, l’écriture pour la parole, l’alphabet pour les lettres ?

    Habituellement, je maudis les typographies qui rongent les lettres, les interlignes minuscules ou bousculés qui font subir à mes tentatives de déchiffrage que sont les lectures, des allers-retours de sens et de non-sens. Je soupire en voyant qu’on a oublié de m’instaurer des pauses en décidant des paragraphes, des strophes. Lire des textes qui ne prennent pas le temps de respirer me donne l’impression qu’ on me force à l’escalade sans crampon d’un versant trop abrupt. En effet, je lis en boitant et il me faut toujours relire les mots dont les lettres s’amusent à danser, à s’inverser comme dans un miroir déformant. En cela, je ne dois être guère différente des autres dyslexiques pour lesquels la lecture est laborieuse.

    Pourtant en lisant « courants blancs », dès la première escalade, voilà, me suis-je dis, un livre qui propose à tout un chacun de prendre connaissance des courts-circuits qui se produisent au moment de la lecture et m’interdisent de prononcer clairement ce qui s’inscrit dans mon cerveau comme une image. Voilà enfin, un livre qui m’amuse sans se moquer prétentieusement de moi. Un livre qui participe à faire de mon ivresse non plus cette déroute angoissante mais un jeu sur l’espace (mental). Voilà un livre qui pourrait faire prendre conscience à ses lecteurs que les lettres, leurs agencements en mots, et puis ensuite en phrases, en textes, en pages sont aussi une forme d’emprisonnement de la poésie. Sa domestication. D’animal sauvage, on la transforme en esclave, on la force à obéir à une grammaire et pas seulement, on la fait entrer dans la cage d’un texte dont les phrases sont les grillages. Ne pourrait-on pas la laisser libre comme l’air ?

    Si les lettres sont les milliers d’abeilles alimentant la trame remuante d’une ruche géante, ma lecture et l’écriture seraient le bourdonnement de milliers d’ailes transparentes. Les jeux entre les sens, sons, formes se ramifient tels les cheveux blancs d’un court-circuit. Les mots imprononçables deviennent les images d’une phrase serpentant dans les labyrinthes des significations. Toutes s’enchâssent les unes dans les autres au point que parfois on s’égare, on se retrouve au point de départ. On partage le sentiment que le temps n’existe plus qu’en tant qu’espace blanc, souffle, respiration du texte.

    Le texte plein de formules magiques, de fausses pistes, d’affirmations avides, de correspondances absurdes et fantastiques ressemble à l’océan chahuté dont les vagues sont des phrases, l’écume un souvenir, les lettres, les graines qu’il brasse à l’infini.

    Vous l’aurez peut-être compris, « Courants blancs » est un jeu électrisant, un jeu de « hasart », un jeu d’esprit où le texte sorti de tout contexte se matérialise sous la forme parfois angoissante d’une page blanche qu’on a gorgée d’encre noire.

    Grains, papier, douleur, cris et crises, respirations, souffles et silences, vides et textures, parole étouffée d’une existence étouffante, certitudes au bord de la suffocation, noirceurs qu’il nous est possible d’imprimer sont autant d’éléments qui permettent à Philippe Jaffeux et à ses lecteurs d’explorer la piste, la voie (voix) qui cherche à se défaire d’une emprise. Si on ne peut écrire, on parle, on enregistre sa pensée comme si elle était le cri d’un animal, le souffle premier d’un humain qui n’est plus réduit à sa simple apparence. Cette voix multiple, aléatoire, anonyme, machinale, mécanique, enjouée court de page en page au travers des livres, au-delà du silence et des vides, elle se reflète dans un miroir dont les cadres rigides ne l’empêchent pas d’être libre.

     « Ses pensées s’écrasaient par vagues successives sur le grain de ses pages écumantes. »

     « Le silence précéda la parole afin que les lettres puissent aussi être vues sans être lues »

     «  Sa feuille était le fruit de 26 branches qui cachaient une forêt de lettres invisible »

     «  Les lettres sont d’autant plus mystérieuses qu’elles libèrent les mots magiques d’une parole enchantée »

     « Les lettres sont aussi des instants qui magnifient la beauté indéfinissable de chaque mot ».

     « Les musiques sont d’abord interprétées par le hasart car chaque son incarne un chaos. »

    Voilà quelques phrases comme les fragments impossibles d’un rêve qu’on retrouve dans ce livre pas comme les autres. On devine que l’auteur a su trouver en lui une énergie peu commune pour produire une œuvre à la fois déliée et intensément lucide.

    ©Lieven Callant