Les lectures de Patrick Joquel

Poésie

Titre : Frontières, Petit atlas poétique

Auteur : Anthologie établie par Thierry Renard et Bruno Doucey

Éditeur : Bruno Doucey

Année de parution : 2 023

Un petit atlas car les poètes présentés ici viennent de plusieurs pays. Ils sont un peu plus d’une centaine. Des écritures variées donc autour de ce mot qui trace des lignes entre les humains, et sur le sol de leur planète. Richesses des points de vue. Témoignages et solidarités. Un livre dense !

Un livre à lire et à relire, lentement, et à méditer. Un livre pour accompagner ceux qui cherchent un monde plus riche en humanité.

Une anthologie qui au-delà du Printemps des Poètes 2023 jalonnera longtemps la poésie du 21e siècle.

https://www.editions-brunodoucey.com/frontieres-petit-atlas-poetique

*

Titre : L’âpre beauté du paysage

Auteur : Jeanne Bastide 

Œuvres de Roselyne Sibille

Éditeur :L’Ail des ours 

Année de parution : 2 021

6€

On est parti. On est en marche. Grâce à l’usage d’untu l’autrice nous embarque. Elle nous suit telle une ombre ; la solitude du marcheur ne craint pas l’ombre. 

Toi, séduit par l’âpre beauté du paysage, tu t’attardes.

Tu te laisses dévisager par les arbres.

La patience de la roche ;

La danse lente du chemin.

Les mots viennent à leur rythme et pas après pas deviennent texte, puis plus tard livre. La méditation du marcheur… Combien de poètes l’ont suivie ? Combien de marcheurs ont rencontré la poésie en chemin ? 

L’écriture et la marche, complices de longue date… La marche et la réflexion ; l’écoute et l’attention à l’instant aussi. On tourne ainsi les pages de ce livre comme des lacets pour atteindre ces espaces plus hauts que soi-même et se mettre au monde. Traverser des espaces que le temps a traversés, laissant quelques traces que l’on écoute ou contemple en passant. On s’interroge sur le futile des jours. Sur ces jours bâtis sur l’absence. Absence des ancêtres, des trop tôt partis, multiples absences qui nous tiennent les mains au fond des poches. 

On marche sur un sentier. On sait qu’il a mille ans autant qu’un jour. On sait qu’au fond l’horizon se fermera un jour. On avance, on pense, on s’accorde et puis, paisible, on rentre.


Roman

Titre : Sidéral

Auteur : Antoine Blocier

Éditeur : Horsain

Année de parution : 2 021

Voici un roman de Science Fiction qui interpelle. On est dans un futur relativement proche. Pas bien loin de la Terre : dans une station spatiale internationale. L’héritière de l’ISS. On y retrouve des ingrédients dont on est déjà abreuvé aujourd’hui : l’intelligence artificielle, la recherche scientifique, les mille pauvretés des peuples, l’espoir d’un monde meilleur, le pouvoir politique, le pouvoir économique. 

Autrement dit on est en équilibre entre la fiction et la réalité. C’est subtil et puissant. Bref, tout en tenant le lecteur en haleine, ça interroe et interpelle.

À découvrir dès seize ans.


©Patrick Joquel

www.patrick-joquel.com

Dernières parutions:

  • Patrick Joquel, Page control, éditions de la Pointe Sarène.
  • Cairns 32 : Frontières, hiver 2023

Prochains voyages/livres :

  • Peymeinade, 13 et 14 mars.
    Rencontres avec les classes cycle deux des trois écoles de la ville pour préparer le 3e festival Mots et Papiers. Atelier d’écriture : un poème/classe sur le thème l’école ici/ailleurs, l’école de nos rêves, l’école pour tous. Le jour du festival, avec un artiste, illustration du poème à la craie sur le goudron de la cour de l’école Mirabeau. Le 13 mai de 17h à 22h
      • 15 mars, atelier d’écriture à la médiathèque de Signes (83). haïku.
      • Jeudi des mots chez Pauline à Nice
        école de Coaraze 06 le matin
        Anthologie Frontières éditions Pourquoi viens-tu si tard/ cairns 32 Frontières le soir chez Pauline, Nice le Port
        16 mars
        20 avril
        15 juin
      • Printemps des poètes : Frontières
        21 mars : Breil/Roya 06
        22 mars, printemps des poètes à Cannes, avec Cannes Jeunesse.
      • 23 au 25 mars, ateliers d’écriture à la Médiathèque d’Antibes (06) ; en lien avec une expo Prévert. Intervention également durant la journée professionnelle : pratiques d’écriture : pistes pour lancer de l’écriture.
      • 30 mars école Fénelon, Grasse ; suite du projet ce2 en voyage ;
      • 1er mai : chemin de Durcet (61) : inauguration des nouvelles balises/poèmes et signatures.
      • INSPE de Nice (06) : formation 2de deux groupes d’étudiants à la poésie
      • Mercredi 21 septembre
        découverte de l’édition poésie contemporaine (jeunesse) présence du poème dans la classe, éléments de regards… 
      • mercredi 7 décembre
        • ateliers d’écriture
        • – retour sur les premières semaines de classes
        • – lecture suivie d’un livre de poèmes
        • – ateliers d’écriture
      • mercredi 10 mai 2023 : haïkus et lecture suivie
      • Peymeinade, 06, troisième festival du livre en plein air, le samedi 13 mai 2023. Cette année l’événement se fera en semi-nocturne de 17h à 22h.
      • 14 mai 9e fête du livre de Gonfaron (83)
      • Du 2 au 4 juin : festival du livre de Grimaud (83).

      Lectures d’octobre 2022 de Patrick Joquel

      poésie

      Titre : pouvoir rêver

      Auteur : Albane Gellé

      images : Valérie Linder

      Éditeur : L’Ail des ours, collection Graines d’ours 1

      Année de parution : 2 022

      Un livre de poèmes se joue sur le temps long. Sur des années. Bien souvent les éditeurs de poésie ne disposent pas de ce temps long, pour diverses raisons (santé, économie…). Au fil des années, un livre de poèmes devient plus ou moins « collector », rare et une bibliothèque de poésie recèle ainsi des trésors de poèmes bien sûr, mais aussi d’objets rares, d’histoires humaines partagées. Ce livre d’Albane Gellé, elle l’explique elle-même, a une histoire qui commence en 2001 au Dé Bleu, puis s’est poursuivie en 2014 chez Cadex. Les deux tirages sont épuisés depuis longtemps ( j’ai un exemplaire du Dé Bleu : En toutes circonstances). Le livre renait aujourd’hui dans la collection Graines d’ours des éditions L’Ail des ours. 

      Pas tout à fait le même, pas tout à fait un autre, il aura sa place dès la maternelle et au-delà bien sûr. Les images de Valérie Linder portent la légèreté des rêves et s’accordent ainsi aux poèmes. Des poèmes courts, des poèmes pour regarder le monde d’un autre œil, celui d’un imaginaire rêveur et tranquille. Une jolie pépite que cette nouvelle édition.

      Trois poèmes du livre

      j’ai mis dans ma tête

      une boîte à musique

      un arbre tout seul

      et trois étoiles de mer 

      pour pouvoir rêver 

      en toutes circonstances

      *

      en haut de la montagne

      le soleil refuse

      (pourquoi ?)

      de se coucher sous la table

      *

      Au 10, rue de l’espoir, assise sur le 

      trottoir, une fourmi même pas noire 

      agitait l’un de ses neuf cent trente-sept 

      mouchoirs. Elle pensait encore aux 

      pépins de poire qu’elle avait rangés 

      dans son tiroir, la veille au soir quelle 

      histoire.


      Titre : L’Eldorado de la méduse

      Auteur : Jean-Michel Delambre

      Éditeur : Éditions Henry 

      Année de parution : 2 012

      Le temps du livre échappe à l’actualité, au rythme des infos qui jalonnent nos jours. Il aura mis dix ans à me rejoindre, au hasard d’une rencontre avec l’auteur lors d’une dédicace à Cogolin. Jean-Michel Delambre a écrit ce livre dans le Nord. Près de ce qu’on a appelé « la jungle de Calais ». 

      Une traversée de France. Comme un écho aux traversées de ceux qu’on appelle « migrants » ou « sans papiers »… 

      Ce petit livre de poèmes est une rencontre avec quelques uns de ces hommes partis de chez eux pour une lointaine Angleterre.

      Un témoignage. Un bouleversement. 

      On ne peut pas rester insensible à ces détresses, à ces volontés. Les mots aussi les accompagnent autant que les repas gratuits des associations, les tentes et couvertures offertes ou les soins des Médecins sans Frontières.

      Un petit livre qu’on lit sans le lâcher ; puis qu’on relit. Le temps de mettre des corps, des regards, des espoirs sur ces silhouettes, ombres évoquées.

      À lire dès dix ans et sans âge de péremption.

      https://www.editionshenry.com/index.php?id_article=289


      Titre : Rachida debout

      Auteur : Jean D’Amérique

      Éditeur : Cheyne 

      Année de parution : 2 022

      15€

      Comment la poésie s’empare des actualités ? Comment créer des passerelles entre le réel, l’humain et les mots ? 

      Jean D’Amérique propose dans ce livre une piste de réponse. Une piste car chaque poète arpente la sienne et aucune ne se ressemble sinon par le sujet.

      Des poèmes oui, chacun peut se rendre indépendant ; mais aussi un « comme un récit ». Une suite de texte qu’on peut lire d’une traite, qui offre une possibilité de mise en voix autant qu’en scène (ce qui a été réalisé en Avignon en 2021). 

      Des poèmes sur la liberté, le désir d’aller, d’ouvrir portes, fenêtres et cœurs. Des poèmes sur l’exil, la migration. Des poèmes sur la douleur de vivre en chemin, en terre inconnue autant que sur la joie d’être vivant sur le chemin.

      Un livre dense, fort et plein d’espoir. D’optimisme. Aller de l’avant, prendre le risque, oser la liberté. Des mots qui accompagnent toutes celles et tous ceux qui hésitent à se mettre debout, ou bien qui ont déjà commencé à marcher.

      À lire ou à mettre en scène, dès le collège.

      Quelle est la formule de l’âge ?

      Comment l’arbre négocie

      la distance avec le ciel ?

      Rachida debout.

      Un long trajet jusqu’à nous.

      Il y a longtemps qu’elle grimpe

      le mur de l’enfance.

      Rachida reprend la route.

      Elle marche.

      Rachida court

      dans les bras chauds de la ville.

      Elle prend le bus, elle prend le métro.

      Elle regarde la foule, elle regarde les gens,

      avec les yeux de l’intérieur.

      Elle sait que

      si elle ne voit personne, elle est pauvre.

      Mais elle… personne ne la voit.

      Personne ne prend le temps de la regarder.

      Elle ne se ferme pas pourtant,

      elle n’éteint pas ses étincelles,

      elle ne dit rien au ciel bas,

      elle ne compte pas sur l’absence,

      elle regarde encore plus loin,

      jusqu’à fouiller des puits solaires

      dans les êtres.

      Rachida tombée,

      Rachida levée.

      Rachida debout,

      parce qu’elle sait qu’être humain

      c’est le métier le plus rentable pour le cœur.

      https://www.cheyne-editeur.com/index.php/poemes-pour-grandir/387-rachida-debout


      Titre :Ukraine, 24 poètes pour un pays 

      anthologie établie par Ella Yevtouchenko et Bruno Doucey

      Éditions Bruno Doucey

      Année de parution : 2 022

      Un livre né dans l’urgence. Les premières pages témoignent de la gestation et de la préparation de cet ouvrage. À quoi bon des poètes ? Une tentative de réponse parmi tant d’autres. En un peu moins de 300 pages. Une tentative de donner la parole à ceux qu’on n’entend pas, à ceux dont la voix est couverte par le fracas de la guerre. La langue en partage, au-delà des langages, la langue des humains pour tenter de vivre plus haut que possible.

      C’est la génération Maïdan qui ouvre cette anthologie, une génération née dans les années 80/90. Puis au fil des pages, les poètes vieillissent…

      Ella Yevtouchenko, une jeune femme devenue passeuse de tous ces textes ; elle les a traduits en français, Bruno Doucey a veillé à leur adaptation (j’en sais quelque chose pour adapter les textes de BD et de mangas Ukrainien des éditions Studios Minimus en français). 

      colliers de jours identiques

      matins d’espoir soirs de fatigue

      jours gris comme perles d epluie

      fil après fil

      le temps de la guerre tresse sa corde

      entre une ville et une autre ville 

      entre hier et demain

      entre pouvoir et devoir

      notre amour

      vaillant

      funambule au-dessus de l’abîme

      Olena Herasymiouk

      Avec deux extraits de sa Chanson de prison, poème épique mis en scène en 2016 à Kyiv.

      j’ouvre les fenêtres et j’entends le feu

      j’ouvre les yeux et je vois le feu

      je sors sur la place et je vois le feu

      les garrots tourniquets fondent

      las wagons transportent du feu

      ce n’est pas de la musique qui tinte des cafés, mais du feu

      je rencontre des gens mais ne vois que le feu

      ….

      *

      Grygoriy Sementchouk dirige depuis 2015 le festival international Mois des lectures et des auteurs à Lviv.

      … je rêve parfois de cette journée d’août

      et du silence

      le silence

      le silence déprimant de la guerre

      qui dure réellement

      et pas seulement en rêve

      *

      Bohdan-Oleh Horobtchouk

      les poèmes se répondent, comme des échos d’humanité.

      … le silence est le chant des torturés à mort

      qu’il est impossible d’entendre

      le monde tourne comme un disque rayé

      avec des sillons circulaires comblés de corps

      et des trous d’obus sur lesquels trébuche l’aiguille de l’attention

      les restes calcinés de la poésie

      attendent qu’on les enterre

      la corneille

      mère noircie

      s’incline sous le cri

      3 avril 2022

      *

      Iryna Tsylik

      Que perdons-nous alors ? Nous, libres, joyeux et amers.

      Nous tenons un bouquet de souvenirs et une touffe de bonheur.

      mais ici nous détenons pour l’heure 

      des aubes rouges dans les champs de mines et de coquelicots,

      des petits-déjeuners paresseux, du vin, de la rosée, de l’eau.

      Des visages bronzés et tannés. La route et sa poussière.

      Printemps, été, automne, hiver… et puis la guerre.

      *

      et ce poème d’Oleh Kotsarev qui me renvoie à un autre d’Henri Michaux

      Henri Michaux d’abord :

      J’étais autrefois bien nerveux.

      Me voici sur une nouvelle voie :

      Je mets une pomme sur ma table.

      Puis je me mets dans cette pomme.

      Quelle tranquillité !

      Et celui d’ Oleh Kotsarev

      Conversation pendant le ménage

      à quoi penses-tu ?

      Certainement pas à la pomme sous le canapé

      je suis poète tout de même

      oui tu es poète

      et c’est pourquoi tu dois penser

      à la pomme sous le canapé

      *

      Halyna Drouk

      Vieillir à cause de l’actualité,

      avoir les cheveux gris de fumée noire,

      à travers le trou béant 

      d’un immeuble qui fume encore

      voir le lointain soleil de l’Europe se coucher

      supporte-nous comme de mauvaises actualités

      supporte-nous comme des médicaments incommodants

      supporte-nous comme un accouchement prématuré

      ce qui naîtra sera à toi

      que ce soit suave

      que ce soit amer

      *

      ludmyla Khersonsky

      guerre. Jour 102

      bonjour, bienvenue à la maison.

      Pardon, on n’a pas fait le ménage.

      Hier un missile est tombé dans la cuisine

      après avoir détruit plusieurs étages.

      Pour cuisiner c’est très inconfortable,

      ici il y avait un poêle, là une table,

      pas grande, couverte d’une nappe brodée,

      ne vous déchaussez pas, il y a partout des éclats,

      allez dans le couloir qui se trouve entre deux murs,

      asseyez-vous sur le sol, je vais y poser une couverture,

      servez-vous, mangez des sucreries, prenez-en plus,

      faites comme chez vous.

      Juin 2022

      *

      impossible de citer tous les poètes de cette anthologie, une seule urgence : entrer dans une librairie et se le procurer. Des textes d’absence. Des textes du quotidien : abris anti-aériens, cimetières, soldats… des textes qui résonnent avec les images que l’on reçoit en France ou ailleurs. Leur force est dans les mots, dans la voix. Les poètes complètent l’information. Ils l’accompagnent de leurs voix, de leurs mots, de leurs émotions. Il ne s’agit pas de débattre entre le journaliste, le combattant, le civil, le poète mais simplement de rester unis dans la détresse, unis dans l’espoir d’un jour la paix.

      https://www.babelio.com/livres/Doucey-Ukraine–24-poetes-pour-un-pays/1445944

      **


      ©Patrick Joquel

      www.patrick-joquel.com

      prochains voyages/livres :

      • sur Hatier FB :
      • et le petit dernier : 

      Page Control, aux éditions de la pointe sarène. 

      à découvrir sur mon site page d’accueil avec le dernier cairns, et les trois bandes dessinées Ukrainiennes que j’ai adaptées en Français.: https://www.patrick-joquel.com/

      • jeudi 17 et vendredi 18 novembre : à l’école Fénelon de Grasse (06) trois classes Ce2, thème Voyage. Suite et suivi du projet. Autour des livres : Que sais-tu des rêves du lézard, Qu’est-ce qu’un regard, Éphémères d’un bouquetin, Bomoth O’Baldourke. 
      • 1 et 2 décembre : Collège Monnet, Magny-en-Vexin (95). Rencontres avec cinq classes de 3e autour du haïku.
      • 3 et 4 décembre : Salon du livre de Montreuil. Signatures au Calicot, au Jasmin et à l’Initiale.
      • mercredi 7 décembre : INSPE de Nice (06) : formation 2de deux groupes d’étudiants à la poésie
      1. – découverte de l’édition poésie contemporaine (jeunesse)présence du poème dans la classe, éléments de regards… Mercredi 21 septembre
      2. ateliers d’écriture
      3. – retour sur les premières semaines de classes
      4. – lecture suivie d’un livre de poèmes
      5. – ateliers d’écriture

      • le 9 décembre Cannes jeunesse ; Printemps des Poètes 23. Formation des animateurs14 /16h à Giaume. Puis rencontre avec les enfants des quatre maisons en janvier :
      • 16/01/2023 : intervention Patrick EEL Riou 17h00-18h00
      • 17/01/2023 : intervention Patrick EEL GIAUME 17H-18H
      • 18/01/2023 : intervention Patrick EEL Picaud 9h30-11h00
      • 20/01/2023 : intervention Patrick EEL RANGUIN 17h-18h 
      • janvier/février 2023 : cap G (Grasse haut pays)(06) : Cette année, nous travaillerons avec 3 classes de primaire (Thorenc, Briançonnet et Escragnolles). Ainsi, chaque classe aura sur l’année 2 rencontres « atelier d’écriture avec un auteur ».
      • Les ateliers seront programmés sur les mois de janvier et de février (date à définir) et déclinés autour du thème « Le monde en mouvement d’hier, d’aujourd’hui et de demain » qui fait notamment référence au pastoralisme (berger, pâturage, transhumance…)
      • 9 et 10 janvier : Escragnolles/Thorenc/Briançonnet (06) 
      • 6 et 7 février : Escragnolles/Thorenc/Briançonnet (06) 
      Printemps des poètes : Frontières
      • 22 mars, printemps des poètes à Cannes, avec Cannes Jeunesse.
      • 23 au 25 mars, ateliers d’écriture à la Médiathèque d’Antibes (06) ; en lien avec une expo Prévert.

      Les lectures d’été de Patrick Joquel

      Voici les notes de lectures de l’été de Patrick Joquel
      www.patrick-joquel.com

      ©cc

      plusieurs livres poésie, et en fin de dossier deux romans chroniqués.

      poésie

      Titre : Paradis

      Auteur : Maxime Koulitz Thomas

      Éditeur : Fatrasies éditions

      Année de parution : 2 022

      10,50€

      Une première partie intitulée tourbe présente en une douzaine de petits pavés de prose un monde inédit ; rêve ou bien création en marche… On traverse avec l’auteur ce jardin pour finalement passer une porte qui pourrait bien se nommer Éden. C’est enjouée, drôle et mystérieux à la fois. Rimbaldien dans le ton et plein de surprises comme celle-ci :

      ...Seul un démon mesquin aurait pu vouloir leur mettre des bâtons dans les roues, ou verser un laxatif dans la bassine de sangria.

      Une seconde partie vers tendre joue avec le sentiment amoureux. Un printemps enchanté, enchanteur où la personne aimée entre enfin dans la vie de l’auteur de ces poèmes. Les textes explorent les terres du désir et du manque avec force, humour et sensualité. Le lecteur se laisse emporter dans cette fougue et cet enthousiasme. 

      10

      Christ immense

      et pleine d’amour

      accepte-moi

      au creux de toi

      qu’il me soit permis 

      de croire en toi

      Aborder ainsi le thème de la Foi aujourd’hui en poésie est difficile, l’auteur y réussit avec une belle économie de moyens ; sans jamais tomber dans la mièvrerie mais au contraire en ouvrant des perspectives à méditer. Une Foi tournée vers l’Autre et vers les autres. L’écriture ici témoigne d’une dynamique de vie au quotidien. Cette dynamique rejoint le lecteur et l’entraîne vers un au-delà de soi-même.

      Les deux dernières parties de ce recueil : la cuirasse craquée et infiniment merci présentent de courts poèmes en prose. On y navigue à vue, de l’un à l’autre, comme on traverserait un torrent de montagne en sautant d’une pierre à l’autre. En prenant le temps d’observer sur chaque caillou le paysage (visuel, sonore, tactile…). 

      Toujours faire chemin seul, mais laisser ce fantôme rosâtre souffler dans votre cou. Constater que cela est bon.

      Vivre nu parmi les Adamistes et les grenouilles qui bondissent. S’endormir dans un fossé comme un ivrogne ou un bienheureux de l’âge d’or, gavé de contentement. Oh ! Qu’il en soit ainsi !

      Un livre à lire et à relire dès seize ans et jusqu’à l’infini pour les questionnements qu’il porte, les jubilations qu’il offre et les surprises qu’il ouvre au lecteur. 

      ********* 

      Titre : Forêt(s)

      Auteur : Anthologie

      Éditeur : Donner à Voir

      Année de parution : 2 022

      9€

      Une anthologie en format petit carré, la collection phare de Donner à Voir. Papier recyclé et 365 exemplaires. Premier livre édité depuis le décès du fondateur Alain Boudet. Cela marque le désir de poursuivre l’aventure de la part de l’association. 

      46 poètes ou artistes et presqu’autant de poèmes sur le thème de la forêt. Un thème cher à Donner à Voir : arbre, forêt, papier recyclé et autres titres en témoignent.

      Des poèmes courts. Lisibles par tous. Bien terrestres. À mettre dans les mains de tout lecteur à partir de 6 ans.

      https://www.donner-a-voir.net/

      ********* 

      Titre : Aussi les gens

      Auteur : Jean-Louis Massot

      Éditeur : éditions du Centre de Créations poru l’Enfance de Tinqueux 

      Année de parution : 2 022

      5€

      Où est la poésie ? Qui est-elle ? D’où vient-elle et où va-t-elle ? Dans ces petits pavés de prose Jean-Louis Massot s’interroge autant qu’il nous interroge. Cette indéfinissable poésie. Ce moment où elle passe dans notre vie. Bref instant. Dont on se souvient ensuite. Longtemps. 

      Elle n’est jamais là où on le croit. Toujours ailleurs. Toujours différente. Toujours en décalage. Une invitation à l’autrement. 

      C’est aussi un jeu. Celui de l’humour façon il court il court le furet… et cet esprit d’enfance que j’appelle dans un de mes livres (Vivre m’étonne, marcher m’interpelle) le petit surpris que tout étonne et amuse. 

      La poésie, c’est aussi les gens. Ce sont les trois derniers mots de ce petit ouvrage et ils témoignent de toute l’humanité bienveillante de Jean-Louis Massot.

      Un livre pour l’école et bien sûr bien au-delà.

      https://business.facebook.com/centre.detinqueux/

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      Titre : La mesure des murs

      Auteur : Colette Daviles-Estinès

      Éditeur : L’Ail des ours 

      Année de parution : 2 022

      6€

      Je laisse ma mémoire aux mouettes

      Je ne garde pas la mer

      seulement l’hiver de son rivage

      Je prends l’ocre et la falaise

      où j’ai suspendu deux volets

      Je laisse les rues sous la pluie

      et leurs lueurs diffractées

      Je garde le miel de la lumière

      Je prends la lune sur le palier

      Je laisse la colère

      aux colporteurs de nuit

      Je garde le lait de l’aube

      et les étoiles perdues

      Je prends tout ce qui fulgure

      un livre comme un itinéraire, peut-être. On part. De loin. En fait non, on part de chez soi et on va loin. On laisse beaucoup derrière soi. Il y a la mémoire, certes, mais elle aussi s’efface… on arrive quelque part. On s’y installe et on commence un jardin. Comme ceux qui ont vécu là avant nous, autour du même puits ; sur le même plateau… On vit. Un enfant. La vie. Une maison. Ses aubes. Une vie comme une carte postale : toujours en mouvement.

      Un livre silencieux. Contemplatif. À l’image de ce territoire du Sud de la France : aride et rocailleux. 

      Un livre à emporter avec soi pour les journées d’extérieur et de solitude.

      À partir du collège et bien au-delà ; car la poésie échappe aux cases lecteurs.

      ********* 

      Titre : Sur le radeau des muses

      Auteur : Jacques Ferlay

      Éditeur : éditions Maïa

      Année de parution : 2 022

      20€

      220 pages. Autant de poèmes, autant de poètes. Jacques Ferlay a rencontré des dizaines de poètes au cours de sa vie. Chez eux. Lors de salons du livre ou de rencontres poétiques, de lectures. Chaque rencontre donne lieu à un poème. Un souvenir de la rencontre. Un portrait du poète rencontré. Ou de la poète. Il nous offre ici un panorama de la poésie des années cinquante jusqu’au années 2015. C’est l’œuvre d’une vie. Un parcours. Une amitié en mouvement. 

      En toute simplicité, il nous la partage.

      Un livre que toute bibliothèque spécialisée en poésie se doit de mettre en rayon et en valeur.

      https://www.editions-maia.com/?s=sur+le+radeau+des+muses

      ********* 

      Titre : Comme une neige d’avril

      Auteur : Jean-Marie Corbusier 

      Éditeur : La lettre volée

      Année de parution : 2 022

      17€

      la neige sur la terre. Les traces de la vie qui passe. Le blanc du papier. Les traces de la vie qui écrit. On écrit sur la neige ; ça disparaît. On écrit sur le papier ; ça dure un peu plus.

      La neige. Le poème. Dans les deux cas : le silence à perte de vue ; à perte d’oreille. Ça éblouit tout ce silence ; toute cette lumière. 

      Ça reste mystérieux :

      Sur la neige

      le pas 

      sous la neige

      Poème

      comme une neige d’avril

      comme la surprise au matin devant ce paysage nouveau, immaculé, lumineux. Le poème place le lecteur dans cet état de contemplation. Pas forcément tous les poèmes, bien sûr (il y a tant de voies et de voix dans la poésie) mais certains poèmes portent un silence ébloui. Comme une neige d’avril.

      Neige sans nom

      à heurter l’infini

      deux vers qui parlent au skieur que je suis et qui dans les longues randonnées hivernales vers un col ou une crête du Mercantour monte ainsi vers le bleu pur de l’hiver.

      Bleu une brûlure cet absolu

      Un livre à lire en tournant les pages face aux flocons dehors. Ou bien en contemplant le paysage immaculé à l’aurore et au petit matin. Ou bien aussi au crépuscule. À chaque heure la couleur de la neige évolue.

      ********* 

      Autrices : Samantha Barendson / Estelle Fenzy

      Éditeur : La Boucherie Littéraire

      Année de parution : 2 022

      14€

      De toutes façons

      après 50 ans

      si au réveil

      tu n’as mal nulle part

      c’est que tu es morte

      Voilà pour donner le ton de ce livre. 50, c’est donc les années. La cinquantaine, pour les femmes, c’est une étape que nous ne connaissons pas, nous les hommes. On est comme ici le lecteur : présent. 

      Une étape traitée ici en poésie. C’est rare et tendre. Osé aussi. Mais nécessaire. C’est surtout traité avec humour. L’humour cette élégance qui permet de dire, y compris ses douleurs, ses doutes, ses peurs, comme ça, l’air de rien et sans y toucher. Avec le sourire. Se moquer de soi et du monde, pour continuer à tourner les pages des jours. Tenir. Aller vers. L’objectif n’est pas de s’arrêter au mitan de sa vie (ou à peu près) mais d’aller plus loin bon pied bon œil. 

      C’est ainsi qu’on suit les deux autrices de ce petit bijou : d’étincelle en étincelle et avec cette bienveillance de ceux qui partagent ce « tu sais, c’est pas toujours si facile… ».

      un livre à offrir à toutes les femmes bien sûr, mais aussi à leurs compagnons.

      http://laboucherielitteraire.eklablog.fr/

      ********* 

      Photographe : Yvon Kervinio

      Auteur : Jean-Claude Touzeil

      Éditeur : L’Aventure Carto

      Année de parution : 2 022

      14€

      Des photos prises il y a une quarantaine d’années en Bretagne. En argentique. Si la photographie a évolué depuis, la rivière coule toujours et les fougères continuent à pousser. Des paysages tranquilles, paisibles. On feuillette ces photos avec une fraîcheur « elfique ».

      Jean-Claude Touzeil les accompagne de courts poèmes, en écho. Il mêle son imaginaire et ses émotions aux regards d’Yvon Kervinio. Son humour pétillant aussi. La rumeur du monde est présente également, comment l’ignorer ?

      Cela donne un livre lumineux. Tout simplement. À offrir à Noël, pour un moment de paix (ou à une autre occasion). À offrir et à s’offrir aussi.

      Colombe

      Il en coulera

      de l’eau

      sous les ponts

      avant que la colombe

      ne revienne

      entre deux missiles

      nous apporter 

      son brin d’olivier

      Parfois j’ai peur

      qu’à son retour

      on la retrouve 

      le bec dans l’eau

      *

      ronds

      Il te faudra

      prendre un bel élan

      à partir de la berge

      pour sauter franco

      au milieu de la rivière

      et traverser

      les flaques du soleil

      Aller à la rencontre

      de l’enfant

      que tu fus

      assis sur la rive

      à la pêche aux images

      De l’enfant 

      que tu es encore

      celui qui lance

      des cailloux

      histoire de faire

      des ricochets

      trois ronds 

      dans l’eau

      ********* 

      Titre :Brisées

      Auteur : Gérard Le Goff

      Éditeur : Encres Vives 516e 

      Année de parution : 2 022

      6,20€

      On ouvre ce 516e cahier d’Encres Vives sur 64 quatrains en vers octosyllabiques. Et on se retrouve à un rendez-vous : en fin de nuit, direction l’aube. Ce moment souvent paisible où la lumière revient de l’Est jusqu’à l’aurore et le nouveau jour. D’abord le silence, celui de la hulotte et des chauve-souris… puis l’envol des oiseaux, de tous les oiseaux du matin. On entre dans le jour, direction midi. Les aventures du jour, jusqu’au crépuscule. Jusqu’à la nuit.

      Puisque jamais ne dort le monde

      Ecoute les bois de la maison

      Craquer leur rêverie de forêt

      Au jour ignore les fausses nouvelles

      La seconde partie de ce cahier nous emmène en voyage : Londres, Inverness, Rome, Florence, Venise, Bruges, Barcelone… Europe, Méditerranée… Des quatrains de voyage… à contempler comme autant de souvenirs.

      Troisième partie a pour titre : Nul dit jamais ne restitue. Le poème comme vecteur de la perte. Il fixe et perd en même temps son objet. Les mots ne sont jamais à la hauteur du réel ; juste un miroir voilé.

      L’offrande des hautes fleurs des fossés

      invisible aux yeux des nomades

      pour qui passer est art de vivre

      laissez-moi au bord du chemin

      et pour finir une 4e partie : la vie secrète.

      Que sais-tu de ma vie secrète

      as-tu jamais croisé cette ombre

      blessée entre les bras d’une hantise

      valsant sous la lune de jadis

      https://gerardle-goff4.wixsite.com/monsite

      ********* 

      Titre : Leçon de ténèbres

      Auteur : Jean-Louis Rambour 

      Éditeur : L’herbe qui tremble

      Année de parution : 2 022

      17€

      Un long poème coupé en strophes de dix vers. Une strophe par page. Un personnage : Line (que chacun peut nommer à son goût) ; un paysage : le Nord Ouest de la France, baie d’Authie, la Somme. Une mélancolie. Une rivière. Les bains dans la rivière l’Avre. Une vie. Une vie de femme. Avec ses fils à linge dans le vent, comme un clavier. Ses parties de cache-cache, ses marches funambules sur la margelle du trottoir. Ses moments de cuisine, de bals etc. Tout le quotidien de chacun. Une vie. Une vie de mère. Un enfant, un garçon. Qui grandit, qui échappe, qui s’échappe définitivement emporté par la mort. Reste le silence. Les souvenirs. Tous les morts de ce territoire qui a connu multiples guerres. Tous ces squelettes, ceux des morts qui ont dansé un jour et ceux des vivants qui dansent aujourd’hui. Les mûres de la fin d’été que tous ont goûté, les uns après les autres. Les moments de faim, de peur, d’amour, de désespoir. Toutes ses vies. Une seule vie humaine.

      Nous portons les mêmes interrogations, les mêmes souvenirs, les mêmes désirs. Chacun à son degré, nos vies ne sont pas toutes exactement pareilles. Chacun selon sa différence. Chacun unique et tous pareils.

      Un livre comme une méditation sur le vivre et mourir. Sur ce mystère de la vie. Un livre comme une petite voix amie, à lire à petites gorgées. 

      Un livre plutôt pour des lecteurs d’après 18 ans.

      https://lherbequitremble.fr/livres/lecon-de-tenebres.html

      ********* 

      revue poésie

      Titre : Traversées 101

      Année de parution : 2 022

      Un numéro consacré en grande partie à Anne-Lise Blanchard. Un panorama de son écriture via différents regards, de ses engagements poétiques et bénévoles en Irak en particulier. L’écriture poétique est en soi un engagement humain et politique, Anne-Lise Blanchard en est un exemple.

      Nos cœurs

      peuvent-ils trembler du poids

      de l’hiver

      en même temps que

      ceux qui dorment 

      sous le vent

      *

      Le jour pousse la fenêtre

      m’accordant la grâce 

      de sa splendeur et demain

      me visitera 

      singulier aussi

      un autre jour qui suppliera

      plus grande présence 

      entre la mésange du matin

      et la résonance de la nuit

      *

      parmi les regards portés sur le travail d’Anne-Lise Blanchard, on trouve parmi d’autres, Florence Noël, Angèle Paoli, Jacqueline Persini qui lui consacre un long et bel entretien, au plus près du quotidien.

      *

      Parmi les autres poètes que ce numéro 101 de Traversées invite j’ai eu plaisir à retrouver Nadine Travacca, Chantal Couliou que nous avons publiées dans Cairns. J’ai découvert à travers quelques poèmes Fidèle Mabanza :

      mot du voyage

      une brume émerge de la terre

      comme une île au milieu des eaux

      la nuit enflée dissémine ses ténèbres

      la tristesse demeure en moi

      comme la pluie du ciel demeure dans la terre

      traversant les couches de mes accablements

      mes souvenirs chargés de supplices et d’angoisses

      ressemblent à la nuit de dunes géantes

      où le vent vient effacer les sillages du voyage

      entre le rêve d’enfant et la nuit du voyage

      comme un passé recouvert dans un linceul

      s’interpose le vélum des nuages ombreux 

      *

      la guerre est un jeu

      il était là, 

      parmi les feuilles

      accrochées au corps des branches

      parmi ceux combattaient.

      Il torturait la brume et les ténèbres

      entre les formes et le silence des mers

      entre la chair et l’os

      sous l’effroyable

      l’incroyable tempête des cris à mi-vois.

      C’était un enfant de mon quartier

      il était devenu le soldat

      dont l’arme avait un visage,

      un langage et un pouvoir.

      Lui, l’enfant soldat du peuple,

      n’avait pas de drapeau à défendre

      ses jours étaient sans regard

      son ennemi n’avait pas de visage.

      Ses nuits inutiles

      se passaient sur des corps mutilés.

      Du fond de la vacuité

      la guerre était un jeu,

      le jet de grenade

      était un jeu d’enfant.


      Titre : Portulan 38

      Auteur : revue

      Éditeur : Voix tissées

      Année de parution : mai 2 022

      En couverture une œuvre de Danielle Le Bricquir. Le thème de ce numéro : l’éphémère. Thème traité par plusieurs poètes, vers libres ou bien classiques ; c’est varié. Quelques haïkus aussi, un entretien avec Catherine Andrieu, quelques notes de lecture. Un numéro bien plaisant à lire. On y retrouve entr’autres Chantal Couliou, Jean-Claude Touzeil, Nadine Travacca.

      On peut s’abonner. Contact :

      voix.tissees@gmail.com


      romans

      Titre : Le bazar du zèbre à pois

      Auteur : Raphaëlle Giordano 

      Éditeur : PLon 

      Année de parution : 2 020

      Voilà un roman que j’ai lu d’une traite un après-midi d’été. Le début déroute un peu : je me demandais où Raphaëlle Giordano allait m’emmener. Et puis j’y suis allé. Un bien joli bazar ! 

      Dans ce roman vous allez trouver outre ce zèbre à pois, improbable magasin qui va déranger la ville où il s’est installé, des termes inventés comme l’audacité, un audaciel (ils seront plusieurs dans le livre, mais chacun est unique), des amateurs de rencontres silex. Des empêcheurs de rêver en liberté aussi. 

      Je ne dirai rien de l’histoire : ce serait gâcher la surprise.

      Un livre à lire dès seize ans, et pendant les vacances, celles d’été ou les prochaines- histoire de se mettre en pause et comme on dit de prendre de bonnes résolutions pour vivre plus haut que possible.

      https://www.lisez.com/?q=le+bazar+du+z%C3%A8bre+%C3%A0+pois&neuf=1&s =

      ****

      Titre : Louve

      Auteur : Pascal Brissy

      Éditeur : Auzou

      Année de parution : 2 022

      14,95€

      Ambre, une adolescente, a un souci héréditaire : elle est une louve garou. À chaque pleine lune, elle va voir son grand-père qui l’enferme le temps de la transformation ; pour sa sécurité et celle des autres. Un secret bien gardé. Personne au collège ni en ville n’est au courant.

      Problème : un loup garou entre en scène. Un autre. Qui ?

      Autre problème : un nouvel élève dans sa classe. Un magnifique jeune homme. Entre l’ami historique et ce nouveau que va devenir le coeur d’Ambre ? 

      Une histoire comme on les aime : qui prend le lecteur par la main et le suit des yeux, page après page. Un univers incroyable et pourtant si proche de la réalité. Des sentiments. Des adultes pas toujours très clairs, ni très responsables. La vie. Comme quoi l’imaginaire vient vite confronter le réel et incite à la réflexion. Un livre dès le collège.

      https://www.auzou.fr/bd-et-romans/2010-louve.html

      le début du roman 

      ***

      Titre : Louve

      Auteur : Pascal Brissy

      Éditeur : Auzou

      Le froid.

      Cette sensation s’installe toujours au réveil.

      Ambre est recroquevillée sur le sol. Elle vérifie si elle peut bouger sans risque. Les chaînes de ses poignets glissent sur son flanc et lle faufile ses mains au travers des anneaux pour se libérer de leur étreinte. La jeune fille s’agneouille. Elle passe les doigts dans le collier de fer qui lui enserre le cou et griamce. L’odeur qui flotte dans la pièce lui donne un haut-le-cœur. Puanteur animale…

      *

      Patrick Joquel

      www.patrick-joquel.com

      prochains voyages/livres :

      samedi 10 septembre : salon du livre de Breil/Roya (06)

      Mercredi 21 septembre matinée INSPE de Nice (06) : formation 1 d’un groupe d’étudiants à la poésie

      • découverte de l’édition poésie contemporaine (jeunesse).
      •  présence du poème dans la classe, éléments de regards…
      •  ateliers d’écriture

      dimanche 25 septembre : Cipières (06) fête du Parc Naturel Régional des Préalpes de Grasse, exposition photos/haïkus avec Laurent Del Fabbro et signatures.

      Châteauroux les Alpes (05) : mercredi 28 septembre lecture à l’épicerie littraire à 18 h 30 pour la publication de Page Control aux éditions de la Pointe Sarène, ainsi que du cairns 31, et imprimés tous les deux sur les presses de Rions de Soleilpar Yves Artufel.

      vendredi 7 au dimanche 9 octobre : salon du livre de Mouans-Sartoux (06) « être humain ? ». signatures avec la librairie Papiers Collés. Interventions dans les classes et 

      mercredi 7 décembre : matinée INSPE de Nice (06) : formation 2 d’un groupe d’étudiants à la poésie

      • retour sur les premières semaines de classes
      • lecture suivie d’un livre de poèmes
      •  ateliers d’écriture

      janvier/février 2023 : cap G (Grasse haut pays) : Cette année, nous travaillerons avec 3 classes de primaire (Thorenc, Briançonnet et Escragnolles). Ainsi, chaque classe aura sur l’année 2 rencontres « atelier d’écriture avec un auteur ».

      Les ateliers seront programmés sur les mois de janvier et de février (date à définir) et déclinés autour du thème « Le monde en mouvement d’hier, d’aujourd’hui et de demain » qui fait notamment référence au pastoralisme (berger, pâturage, transhumance…)

      Printemps des poètes : Frontières

      23 au 25 mars, ateliers d’écriture à la Médiathèque d’Antibes (06)

      Les Poésicales 2022 – Le Service du Livre Luxembourgeois 

      Article repris du site
      Service du Livre Luxembourgeois

      Promotion des auteurs et des maisons d’édition de la province de Luxembourg

      © SERVICE DU LIVRE LUXEMBOURGEOIS

      Portées par la Province de Luxembourg, « Les Poésicales » ont pour ambition de mettre en relation des musiciens de la plateforme www.lampli.be et des poètes de la province de Luxembourg. Parmi ses objectifs, Les Poésicales cherchent ainsi d’autres manières de faire connaître un auteur, un musicien, un texte ou une œuvre pour toucher un large public et favoriser des rencontres inspirantes. 

      Cette année, Les Poésicales posent leurs valises dans un haut-lieu artistico-poétique de la province de Luxembourg : Virton. La finalité du projet sera la mise en chansons de textes poétiques, présentée lors d’un concert public à la salle « Le Franklin » (Virton), le dimanche 27 novembre à 15h00.  

      Les partenaires rassemblés autour de la Province de Luxembourg lors de cette 3e édition sont la Ville de Virton et sa Commission Culture, Musique Acoustique asbl, le Collectif Balaclava et la revue littéraire et maison d’édition « Traversées ». 

      • Vous avez déjà écrit de la poésie dans la revue littéraire Traversées et vous avez une actualité poétique à proposer ? 
      • Vous êtes un poète de la province de Luxembourg et vous avez publié un recueil ces 3 dernières années ? 
      • Vous aimeriez soumettre un de vos textes à un compositeur, sélectionné par le jury artistique, pour entendre votre production transformée en chanson ? 
      • Vous êtes disponible le 27 novembre 2022 pour découvrir le résultat, à Virton ?  

      Alors, cet appel est pour vous : 

      Appel aux poètes

      Icône PDF Appel aux poètes

      Toutes les candidatures devront être rentrées pour le 31 août 2022. 

      A vos plumes ! 

      PROVINCE DE LUXEMBOURG

      Service du Livre Luxembourgeois

      Chaussée de l’Ourthe, n° 74
      B-6900 MARCHE-EN-FAMENNE

      Du lundi au jeudi : 8h00-12h30 / 13h00-16h00

      +32 (0)84/31.34.78

      sll@province.luxembourg.be

      Lecture de mai 2022 de Patrick Joquel

      Patrick Joquel

      www.patrick-joquel.com

      Poésie

      Titre :Tant que chantent les merles

      Auteur : Colette Andriot

      Illustrations : Valérie Linder 

      Éditeur : L’Atelier des Noyers 

      Année de parution : 2 022

      14€

      Colette Andriot nous invite à passer un moment dans son jardin. Un jardin de ville. On s’y promène au milieu des fleurs, des arbres, des herbes folles. On y rencontre des oiseaux, des escargots, des lombrics. Du silence aussi. Des couleurs, des parfums.

      Un voyage minuscule et quotidien : la vie tout simplement. La vie d’une planète, à hauteur de jardin. Un jardin de ville. Le tout petit rejoint l’immense. Rejoint aussi l’actualité : tout n’est pas aussi paisible que ce jardin en ce monde et l’autrice en est consciente. Consciente aussi des luttes pour vivre à hauteur de végétaux, d’animaux.

      Rien n’est aussi simple qu’on croit le voir ; même le poème. Même ce livre. Y entrer, c’est entrer dans l’univers.

      Les illustrations de Valérie Linder sont joyeuses et colorées. Elles incitent à la contemplation ; comme si on y était dans ce jardin.

      Un beau livre à mettre dans toutes les mains et sans modération.

      Un jour on quitte

      son jardin devenu trop petit

      pour aller visiter le monde

      cependant

      on l’emporte pour

      toujours 

      dans ses bagages.

      https://www.atelierdesnoyers.fr/


      Titre : La maison, le jardin et le rêve

      Auteur : Paul Bergèse

      Illustrations : Solange Guégeais

      Éditeur : Voix Tissées

      Année de parution : 2 022

      15€

      Le quinzième album carré de Voix Tissées, collection AAA. Une merveille de douceur et de couleurs. Les pages nous permettent d’entrer dans un jardin. De s’y promener. D’y rêver. 

      Bien sûr il y a la maison. Une de ses maisons à parfum de nostalgie d’enfance. La maison du bonheur innocent. Et le jardin. Immense. Mystérieux. Toujours pareil et jamais identique. Les jeux. Les oiseaux. Les fleurs. Les insectes. Les cachettes. Le fil des jours heureux. Des jours colorés. 

      Des poèmes pour embaumer l’esprit du lecteur. 

      On est bien dans ce livre et les illustrations donnent une part colorée aux rêves de lectures. 

      Une réussite. 

      À mettre dans les écoles dès la maternelle et bien au-delà bien sûr.


      Titre : L’âcreté du kaki

      Auteur : Gorguine Valougeorgis 

      illustrations : SIXN 

      Éditeur : Mars-A 

      Année de parution : 2 022

      15€

      première partie de ce livre : L’âcreté du kaki

      Il y a la vie de tous les jours. Les mots de tous les jours. Les rues de tous les jours, comme celle qui mène à l’école. Les arbres de tous les jours, comme le kaki de la rue qui mène à l’école. Les fruits de saison, comme le kaki que l’on cueille et offre à sa petite sœur. Le kaki qu’on aspire et dont le jus dégouline au menton.

      Rien n’est plus beau que les secondes… 

      qui font du kaki rond un jus 

      coulant son son menton que sèche son rire 

      La vie de tous les jours.

      Et puis il y a la terreur. 

      Le ciel a

      tous les cerfs-volants

      avalés

      plus un rêve ne vole dehors

      il y a l’enfer maintenant

      Le désir de partir pour survivre. Le départ. 

      Une frontière comme une ligne

      une corde à sauter

      L’exil. La vie d’un migrant comme on dit. La vie de tous les jours d’un migrant. Une vie à traverser les mers. Les pays. Les gens. Ceux qui te voient. Ceux qui ne te voient pas. Ceux qui te sourient et ceux qui ne te sourient pas. 

      La vie de tous les jours d’un jeune migrant vendeur à la sauvette de cigarettes place de la Chapelle à Paris 

      … cet œil adolescent

      qui vient à peine d’éclore

      mais qui

      n’a déjà plus rien dedans

      même plus une larme

      où se baigner… 

      …il passe sa vie 

      à passer

      d’un pays à l’autre

      d’un trottoir à l’autre

      d’un quartier à l’autre

      d’un papier à l’autre

      d’un rejet à l’autre

      d’un boulot à l’autre

      d’une pelle à l’autre

      d’un balai à l’autre

      sans qu’on le voie

      voilà des mots pour accompagner le cheminement d’un adolescent migrant ou d’un migrant adolescent, on ne sait plus trop dans quel sens mettre les mots. Le cheminement d’un être humain. Des mots partagés lors de rencontres entre l’auteur et le jeune homme. Des mots à partager à notre tour. Des mots pour apprendre à voir aussi. 

      Deuxième partie : Reflet rouge

      l’auteur, issue lui-même et comme tant d’entre nous, d’un voyage, d’un exil, d’une migration : parents, grands-parents… s’interroge à son tour sur sa présence ici. Comme beaucoup d’entre nous. À partir de combien de générations est-on d’ici ? Avec quel service rendu à cet ici qui pourrait être ailleurs ?

      Qu’est-ce qu’on a perdu (sans le savoir vraiment puisque cette perte vient d’avant soi) ?

      Gorguine Valougeorgis semble nous dire à travers ses textes que le langage avec ses langues multiples est une clef pour dire son identité. Une car il en existe plusieurs, comme celle qui permet de s’ouvrir à l’autre, de l’accueillir et de cheminer avec lui. Et tant d’autres à découvrir…

      les encres et aquarelles de SIXN vibrent en silence avec les poèmes. On reste à les contempler en entendant résonner les mots du poème.

      Un livre dense à offrir, à partager et à donner à lire dès le collège.

      marsa@free.fr


      Titre : Une traversée de soi

      Auteur : Chantal Couliou 

      Éditeur : Les Éditions Sauvages

      Année de parution : 2 022

      Une recueil de poèmes confinés. Périodes que nous avons tous traversés, chacun à notre manière. Pour Chantal Couliou, ce fut avec les mots (stylo, crayon ou clavier, peu importe). Elle n’est pas la seule poète à avoir exploré ainsi cette traversée. D’autres livres sont écrits et ont déjà été ou seront publiés autour de ces moments.

      Des poèmes écrits derrière la fenêtre, alors qu’il fait si bleu dehors… Et le bleu en Bretagne… 

      des poèmes qui s’interrogent sur la fuite des jours. Sur la fragilité de la vie, de sa vie. Des poèmes qui cherchent l’espérance.

      Inventer

      une nouvelle cartographie

      de la terre

      pour se frotter au monde.

      Pourquoi 

      ce besoin de bouger,

      ce besoin d’échapper au quotidien,

      ce besoin d’explorer l’inconnu, ce besoin de lever l’ancre ?

      Cet appel de l’inattendu,

      de nouvelles destinations.

      Insatiable désir.

      Toujours en quête

      d’un ailleurs-

      indéfinissable.

      On repasse 

      toujours aux mêmes endroits

      dans les mêmes traces-

      en boucle.

      Relié à l’autre,

      aux autres

      par des fils invisibles

      dans l’espace,

      dans le temps.

      Ce recueil a obtenu le prix Paul-Quéré 2021-2022

      https://editionssauvages.monsite-orange.fr/index.html


      Titre : Prends ces mots pour tenir

      Auteur : Julien Bucci 

      Éditeur : La Boucherie littéraire 

      Année de parution : 2 022

      9€

      Un petit livre de poèmes pour accompagner les derniers mois d’une mère. Comment se tenir face à ce bientôt l’absence, ce bientôt vide ? Face à la douleur de l’autre ? Cette douleur physique qui prend le dessus sur tout le reste ? Cette tristesse infinie ?

      La maman, dit Julien Bucci, se récite des poèmes. Des poèmes appris par coeur, pour atténuer sa douleur.

      les mots mantras

      s’approchent de ton chevet

      ils viennent en nombre

      te rassurer

      ces mots 

      tu les tenais

      les retenais par cœur

      au fond ces mots c’était

      déjà

      de quoi tenir

      On est tous confronté plus ou moins tôt, plus ou moins souvent à ce rendez-vous avec la mort. Le vide. L’absence. Avec cette interrogation sur la vie ? Les poèmes suivent ces points d’interrogation. 

      Les mots qu’on partage, aussi simples soient-ils, permettent de garder le lien entre celui qui reste et cette qui s’en va. Le langage et la pensée façonnent notre humanité. Quand disparaît toute parole, la vie disparaît aussi.

      La solitude cependant n’est jamais totale, même au fin fond de la douleur

      tu n’es pas seule 

      au fond 

      tu es reliée

      à ton cœur qui palpite

      aux artères qui irriguent ton corps

      reliée

      tu l’es 

      à ton histoire

      à celles et ceux qui étaient là

      avant toi et pour toi

      tu es reliée aussi à celles et ceux 

      qui vont te suivre et seront là

      pour dérouler ce fil

      sans fin

      tu es reliée

      à tous les mots que tu as prononcés

      à toutes les caresses que tu as reçues et

      toutes celles qu tu as offertes

      à un père et une mère

      qui t’ont invité à venir

      au monde

      tu es reliée

      à tes émotions

      à ton corps

      qui frissonne

      à ce corps qui te parle

      tu es reliée

      à ces mots mêmes

      qui me relient 

      en ce moment 

      à toi

      tout est relié

      ici et maintenant

      tu es reliée

      comme une part du monde

      une part du tout dans le tout

      tu es là

      toi reliée

      à tout

      http://ekladata.com/-ndrEpdHvC9YZeDWBEvxTH7DbHU.jpg



      Revue

      Titre : Gustave 2

      Auteur : revue

      Éditeur : LE CENTRE DE CRÉATIONS POUR L’ENFANCE DE TINQUEUX
      www.danslalune.org

      Année de parution : mai 2022

      Un second numéro que l’on peut lire sur écran ou que l’on peut imprimer. Huit pages, 5 poèmes, 5 poètes et une règle de jeu d’écriture proposée par Bernard Friot.

      Les cinq poètes : Chiara Carminati, Mélanie Leblanc, Sandra Lillo, Charles Pennequin,Thierry Renard.

      Des poèmes à partager en classe, avec les amis, en bcd ou cdi, médiathèque. Lire ou écouter un poème par jour au minimum est bon pour la santé mentale, le moral et la vie, une petite revue supplémentaire permet ainsi d’augmenter même discrètement la présence du poème au quotidien. À chacun de la donner à d’autres comme une chaîne d’amitié.

      l’abonnement est gratuit sur le site www.gustavejunior.com

      *


      Patrick Joquel

      www.patrick-joquel.com

      Titre : Collectif POÉTISTHME

      https://poetisthme.cargo.site/

      Année de parution : 2 022

      Un numéro spécial consacré aux violences des guerres. Des poèmes, des images. L’art comme témoin, comme solidarité, comme partage, comme désir d’humanité. Pour aller un peu plus loin, un peu plus haut.

      Un numéro spécial à donner à lire, à partager. 

      Ce sont ces petits signes d’humanité qui portent et accompagnent l’humanité vers un horizon un peu plus humain.

      ***

      Aujourd’hui c’est mon jour de service…
      Aujourd’hui c’est mon jour de service,
      je veille sur notre champs
      dont la terre réchauffée sourit au printemps,
      au-dessus de moi des avions volent comme des oiseaux de fer,
      je les observe
      pour voir si c’est l’ennemi et si des visiteurs importuns avec leurs parachutes
      n’arrivent pas,
      mon chien est avec moi,
      j’appelle ma femme
      pour demander comment elles vont, elle et notre fille,
      elle me répond qu’elles sont dans un abri anti-aérien,
      qu’elles attendent que l’alerte soit finie
      et je pense que pour qu’il n’y ait pas de guerres,
      il faut fabriquer non pas les balles,
      mais les produits paisibles de la culture,
      la poésie de l’évolution du bonheur général
      est ma position principale,
      c’est pourquoi je défends la construction de l’État
      sur la base du bien poétique !

      35
      Сьогодні моя доба чергування,
      охороняю наше поле,
      яке зігрітою ріллею посміхається весні,
      наді мною залізними птахами пролітають літаки,
      придивляюся чи не летить ворожий,
      та чи не приземляються непрохані гості з парашутами,
      зі-мною друг пес,
      телефоную дружині,
      питаю як вона там з дочкою,
      відповідає що сидять в бомбосховищі,
      чекають на відбій повітряної тривоги,
      а взагалі, для того аби не було війн,
      більше за кулі треба виготовляти
      мирні продукти культури,
      і поезія еволюції всещастя
      є моя головна позиція,
      тому захищаю конструкцію держави
      в основному – добропоетичну!

      ©mykola istyn
      poèmes traduits de l’Ukrainien par ella yevtouchenko 

      mykola istyn a envoyé ses poèmes-témoignages depuis le front de l’Ouest Ukrainien. 

      Collectif POÉTISTHME: https://poetisthme.cargo.site/


      ©Patrick Joquel:www.patrick-joquel.com