S’il paraît aimanté par le ciel, ce sont les souffles qui le portent, à condition que le cordon ombilical qui le lie à la terre, aussi fortement qu’une racine l’arbre, ne soit pas rompu : ainsi le poème des poèmes, poète ou cerf-volant, balance entre l’altitude d’en-haut et celle d’en-bas, comme le pampre.
Vous pensiez que les poèmes seraient les dits du poète ? Ils sont le poète. Le site comme souterrain où ont inextricablement fusionné, pour ainsi dire, mots et choses.
Que celui qui se sent capable du ciel escalade le baou. L’autre, qu’il demeure au pied de la paroi en s’enivrant de flûte et d’échos. Quant aux promeneurs, le soleil les pousse dans l’ombre des châtaigniers, où les bogues vertes sous les feuilles sont de piquantes étoiles, sœurs des oursins noirs sous les verdeurs de la mer.
Vous verrez, dit le poème. Vous connaîtrez le filtre. Et ce jour-là, en m’aimant, votre monde et vous finirez par vous aimer.
