Coll Poésie/Gallimard- Parutions de janvier 2018

Coll Poésie/Gallimard

À Paraître au 18 janvier 2018 


Andrée CHÉDID, Rythmes

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Préface de Jean-Pierre Siméon

Composé à plus de 80 ans par Andrée Chedid, Rythmes apparaît pourtant comme un livre de jeunesse tant il manifeste une capacité d’étonnement et d’émerveillement devant la vie et ses métamorphoses, tant il fait montre, en dépit d’une lucidité sans compromis sur les faiblesses, travers et failles de l’humain, d’un optimisme obstiné, vigoureux, sans cesse renaissant. On y retrouve, d’une façon extraordinairement vive et franche, tous les thèmes de l’œuvre d’Andrée Chedid, son appétit de l’ouvert et du mouvement, sa généreuse passion de l’autre en toute chose, passion qui permet de sortir de son « étroite peau » et de bousculer ce qui limite la conscience et l’avancée. Même si l’on entend dans ces poèmes quelques échos

de la vieillesse et du combat contre l’effacement et la perte, ce chant poétique ne s’en tient jamais à la confidence personnelle, il élargit toujours ses résonnances, au rythme vibrant d’un cœur obstiné, avec en perspective l’ensemble de l’aventure humaine et ses questionnements face à l’énigme qui perdure et à l’inconnu qui vient. Sans doute n’y a-t-il rien de plus émouvant, au seuil de la mort, que cet éloge convaincu et raisonné de la vie.


Roland DUBILLARD, Je dirai que je suis tombé suivi de La boîte à outil

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Dans ces deux recueils, Je dirai que je suis tombé et La boîte à outils, la voix de Dubillard ne cesse d’hésiter entre égarement, incompréhension, dérision, fatigue, vacillement et douleur, ne cesse de se demander comment être au monde, comment se relever quand parfois on trébuche et qu’on tombe souvent, comment reconstruire une vie, un amour, un destin avec des outils incertains qui se rangent fort mal dans une boîte?

S’il ne donne aucune réponse, se défiant de tout message et de toute grandiloquence, il lui arrive, comme par inadvertance, de risquer un aveu :

J’apporte seulement dans mes charrettes,

tout ce qui, pierre ou crâne ou ressort de pendule,

un jour fut expulsé de soi-même et jeté

hors d’usage et sans nom parmi les pots cassés.

Sans illusion, la poésie de Dubillard est une entreprise, bien avant que la philosophie ne s’en mêle, de déconstruction, mais qui garde toute son affection aux cailloux, aux lézardes, aux éboulis, persuadée que s’il reste un rien de chance sur terre, on ne le débusquera que sur les terrains vagues.


A noter : le numéro de janvier – février 2018 de la revue Europe sera en partie consacré à Roland Dubillard

Contact : Jean-Baptiste Para Europe.revue@wanadoo.fr