Les possédés de la pleine lune de Jean-Claude Fignolé. Éditions Vents d’ailleurs, octobre 2012. Première édition en 1987 chez Seuil. 221 pages, 19 euros.

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  • Les possédés de la pleine lune de Jean-Claude Fignolé. Éditions Vents d’ailleurs, octobre 2012. Première édition en 1987 chez Seuil. 221 pages, 19 euros.

 

 

Si l‘on est de celles et ceux qui veulent tout comprendre et immédiatement, on prend le risque en lisant ce livre, d’un mal macaque, une gueule de bois, dans la langue haïtienne, car tout y est inextricablement emmêlé. Passé, présent, la nuit et le jour, la mort et l’amour, mythe et réalité, les histoires et les destinées, le rire et les larmes, espoir, désespoir, rêve et cauchemar. Tout est vivant, tout cherche à s’exprimer, même les morts. Tout a une âme, le ciel, la terre, l’eau, les animaux, tout est personnifié, même les objets, les maisons, tout est magie et même le malheur, omniprésent, est une force vitale dans ce village des Abricotiers, qui ne peut que se relever toujours et encore, entre deux désastres, qui ne manquent pas de le ravager. Ouragans, sécheresses, inondations, deuils innombrables et la monstrueuse bête à sept têtes qui dévore régulièrement dans ce pays d’Haïti, chaque nouvelle pousse de liberté et de démocratie. Peu à peu, quelques personnages se dégagent du magma de cette langue incroyablement dense et riche, avec laquelle l’auteur nous dépeint ce petit village, coincé entre mornes et océan.

 

Il y a d’abord Agénor et sa femme Saintmilia, couple pivot du roman.

 

« Agénor avait vécu retiré avec sa femme aux limites du cimetière, cultivant dans la solitude de sa chaumière un goût de la singularité qui avait ouvert la porte à tous les fantasmes. Il dormait le jour, péchait la nuit, rentrait à l’aube, sa tête et son panier pullulant de poissons aussi gros que l’église. Les hommes du village le disaient bizarre. Certains insinuaient même qu’il était fou. Ils l’avaient jugé différent pour mieux opposer à cette différence une attitude collective dans laquelle entraient sans aucun doute la crainte, l’envie, la jalousie sinon la haine. »

 

Et puis, il y a Louiortesse, le rival, défiguré par Agénor, qui reviendra plus tard aux Abricotiers et cette mystérieuse savale borgne, un immense poisson des eaux mêlées qu’Agénor, éborgné lui aussi depuis la fameuse nuit où il avait faillit la pêcher, n’aura de cesse de traquer pour assouvir une folle soif de vengeance. Et puis encore la belle Violetta, la fille de Diéjuste, qui elle aussi s’en va au bord de l’étang de Pombucha, les nuits de pleine lune, et qui donnera naissance à Rosita, fille de l’eau et de la terre. Et tous les autres encore qui prennent place dans le tableau. Un tableau qui ne cessera de se modifier, où régulièrement un seau de pluie ou de clairin viendra tout barbouiller. C’est comme si l’auteur lui-même était possédé tour à tour, mais souvent en même temps, par chacun des habitants des Abricotiers, quand ce n’est pas par le vent ou un fantôme, le soleil ou la lune.

 

La mémoire collective elle-même s’empare de sa plume et cette plume se fait pressoir, dans lequel passe le village des Abricotiers avec toute son histoire et ce roman en est le jus concentré, de ce village particulier, mais aussi de tout ce fabuleux pays qu’est Haïti, avec sa beauté, sa magie, ses folies, sa douleur. Un jus épais, à la fois amer et sucré, miroir où vient se mirer le monde et dans lequel on se perd, on s’égare et se noie avec délectation. C’est un livre qui ne se lit pas avec la tête, mais avec le ventre, avec la peau, avec le souffle. Un grand livre, dont la trame est une spirale, un roman d’une beauté féroce, plein d’humanité, avec un humour et une poésie inimitables, intimement liés à cette terre haïtienne. Envoûtant, il fond sous la langue, il enivre comme plusieurs maries jeannes de clairin, alors plongez-y, baignez vous dedans, buvez jusqu’à plus soif, mais ne cherchez pas à tout comprendre de suite, cela vaut mieux, vous prendriez le risque d’un mal macaque.

 

 

©Cathy Garcia

 

 

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Jean-Claude Fignolé est un écrivain haïtien né le 24 mai 1941 à Jérémie (Haïti). Il est l’un des fondateurs du mouvement littéraire appelé spiralisme en collaboration avec Frankétienne et René Philoctète. Dans les années 1980, Jean-Claude Fignolé apporte un support essentiel aux habitants du petit village des Abricots dans la Grand’Anse, dont il est originaire. Père de trois enfants (Jean-Claude O. Fignolé, Christina Fignolé et Klavdja Annabel Fignolé), Jean-Claude Fignolé est aujourd’hui maire de la commune des Abricots depuis 2007. Il assiste les habitants dans un travail de développement de toute nécessité (reboisement, éducation, santé, constructions routières, agriculture) afin de freiner l’exode rural prépondérant en Haïti. Épargné par le séisme du 12 janvier 2010, le village des Abricots a du accueillir plusieurs milliers de rescapés qui ont fui la capitale. Jean-Claude Fignolé a du abandonner sa plume pour se consacrer entièrement à cette cause.

Bibliographie :

Etzer Vilaire, ce méconnu, Port-au-Prince, Imprimerie Centrale, 1970.
Pour une poésie de l’authentique et du solidaire « ces îles qui marchent » de René Philoctète, Port-au-Prince, éd. Fardin, 1971.
Gouverneurs de la rosée : hypothèses de travail dans une perspective spiraliste, Port-au-Prince, éd. Fardin, 1974.
Vœu de voyage et intention romanesque, Port-au-Prince, Fardin, 1978.
Les Possédés de la pleine lune, Paris, Seuil, 1987.
Aube tranquille, Paris, Seuil, 1990.
Hofuku, Port-au-Prince, éd. Mémoire, 1993.
La dernière goutte d’homme, Montréal, Regain/CIDIHCA, 1999.
Moi, Toussaint Louverture… avec la plume complice de l’auteur, Montréal, Plume & Encre, 2004.
Faux Bourdons, in Paradis Brisé : nouvelles des Caraïbes, Paris, Hoëbeke, coll. « Étonnants voyageurs », 2004, p. 87-131.
Le voleur de vent, in Nouvelles d’Haïti (collectif), Paris, Magellan & Cie, 2007, p. 37-52.
Une heure avant l’éternité, extrait de : Une journée haïtienne, textes réunis par Thomas C. Spear, Montréal, Mémoire d’encrier / Paris, Présence africaine, 2007, p. 179-184.
Une heure pour l’éternité, Paris,éd. Sabine Wespieser, 2008.

 

 

 

 

Pierre Stasse, La nuit pacifique – roman – Flammarion – (250 pages – 18€)

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  • Pierre Stasse, La nuit pacifique – roman – Flammarion – (250 pages – 18€)

Pierre Stasse nous offre du dépaysement en nous embarquant en Thaïlande, « pays fragile » dont il brosse un portrait tout en paradoxe où hospitalité se conjugue à répression. La phrase inaugurale « La nuit de Bangkok n’apaisait rien » interpelle. Que fait le narrateur Hadrien dans cette ville, « l’enfer pour les piétons », congestionnée par les « traffic jams » ? Pourquoi ne trouve-t-il pas d’apaisement ? Pourquoi cette envie de se battre ?

L’auteur nous fait partager le quotidien d’Hadrien,pointe la difficulté d’assimiler la langue pour « un farang » et ce qui nous plonge en immersion dans la culture thaï.

Comment ne pas être déboussolé par les us de ce pays, comme le salut au drapeau ou par « ce gouffre infranchissable indissociable de sa langue » ?

Autour d’Hadrien gravitent son associé Vichaï, avec qui il avait créé l’INF, le directeur artistique ainsi que ceux (police, politiques) qui font appel à cette technique de la retouche photographique pour plaider leur cause.

Pierre Stasse sait distiller avec parcimonie les indices propices à relancer le suspense.

Il dévoile la liaison clandestine de la soeur d’Hadrien qui lui fut fatale. N’est-ce pas son fantôme qui habite et taraude le protagoniste ? Ne caresse-t-il pas le désir de la venger ? Quel lien avec le docteur Malle, chargé de soigner les dégâts collatéraux dont sont victimes les rescapés d’attentats ? Peut-il être tenu pour responsable de la noyade de cette soeur adorée. D’autres révélations troublantes viennent s’ajouter.

Un tournant s’opère lors de la consultation d’Hadrien auprès du psychiatre à qui il confie sa souffrance, sa culpabilité de faire disparaître des individus sur des clichés.

Le récit s’accélère quand Hadrien est déterminé à en découdre avec le docteur Malle ?

Pourquoi cette violence enfouie chez Hadrien ? Que doit-il « purger » ?

Va-t-il faire usage de la manivelle de cric dont il se saisit avant de se confronter au psychiatre ? Les allégations du docteur Malle sont stupéfiantes. Qui croire ? Dans ce roman, Pierre Stasse explore le mystère du TDI, trouble dissociatif de l’identité, incarné par le protagoniste principal qui s’était « entraîné à mentir ».

Si la canicule est presque un personnage à part entière dans L’Amour sans le faire de Serge Joncour, ici ce sont les pluies torrentielles, les précipitations infernales, qui traversent le roman, autant de menaces de voir les digues céder et conduire à la catastrophe.

La situation du pays « du sourire » est plus qu’alarmante pour le député Boosophone et le docteur Malle. D’où la mobilisation pour sauver le Sud en proie aux brutalités, tortures, insurrections, à la guerre civile. Mais que vaut-il mieux privilégier pour les politiques de « ce pays bouddhiste touché par l’incapacité de la société islamique à tolérer le cosmopolitisme » ? Éradiquer l’ennemi ou sauver Bangkok de la crue ?

L’intrigue se déroule sur un fond politique tendu, soulignant le côté répressif en cas de lèse majesté lors de l’arrestation de Nattapong. Hadrien émeut dans son adresse à sa soeur, lui confiant avoir trouvé « une femme digne » d’elle, prénommée Nitta.

Dans ce roman ample, l’auteur glisse des scènes inattendues comme la reconquête de Sukontip par son époux. On suit en travelling « leur floc floc » dans la boue, à la recherche de la femme disparue, « sous l’immensité noire », puis en contre plongée le regard se porte sur les points lumineux, jusqu’à leur étreinte, dans une odeur de frangipanier.

Tout aussi exaltant, pour les amateurs de boxe thaïlandaise, le combat d’Hadrien relaté coup après coup, avec une extrême précision. Le romancier brosse des portraits fouillés de ses protagonistes très opposés, au caractère bien trempé et complexe, certains tolérant la diversité sexuelle (homosexualité, kathoeys), d’autres aux gestes ambigus (une main sur une cuisse).

La nuit pacifique, soulève beaucoup de questions, à savoir:

Peut-on fuir son destin ? Peut-on échapper à ses racines ? La mort de Cécile : noyade ou suicide ? La venue d’Hadrien à Bangkok : hasard ou décision mûrie ?

Le roman s’achève sur la silhouette du protagoniste s’enfonçant dans la forêt, libéré de son traumatisme d’adolescence. Par sa communion lénifiante avec la nature, Hadrien semble retrouver la plénitude, « seul dans la nuit pacifique ».

Pierre Stasse signe un roman foisonnant de références culturelles thaïlandaises, émaillé d’exotisme (krap, waï…),traversé d’odeurs de bruits, des lumières de néons mettant en scène un pays déchiré sur fond de drogue, de violence et corruption, ce que les médias occidentaux occultent. Un récit truffé de flash back, d’introspections et rebondissements qui tiennent en haleine, servi par une écriture cinématographique, faisant écho aux patronymes des protagonistes Malle et Verneuil.

©Nadine Doyen

Les poètes et l’univers, Jean-Pierre Luminet ; Cherche-Midi, octobre 2012. 430 pages ; 19,50 €.

 

 

 

 

Les poètes et l'univers

 

  • Les poètes et l’univers, Jean-Pierre Luminet ; Cherche-Midi, octobre 2012. 430 pages ; 19,50 €.

 

 

Cependant la nuit marche, et sur l’abîme immense

 

Tous ces mondes flottants gravitent en silence,

 

Et nous-mêmes, avec eux emportés dans leurs cours

 

Vers un port inconnu nous avançons toujours !

Alphonse de Lamartine in Les étoiles

 

 

 

Voilà donc un ambitieux, projet qui a donné naissance à une conséquente anthologie, dont voici la troisième édition (la première date de 1996). C’est Jean Orizet, qui à l’origine avait demandé à Jean-Pierre Luminet, astrophysicien réputé mais aussi poète et lecteur de poésie, s’il voulait bien réunir un choix de poèmes inspirés par l’astronomie afin d’en faire une anthologie. Jean-Pierre Luminet explique dans sa préface de 1996, ses hésitations premières et puis finalement, comment et pourquoi il s’était lancé dans cette recherche cosmo-poétique.

 

Cette anthologie est divisée en plusieurs chapitres, chacun précédé d’une présentation des poètes choisis, mais aussi du contexte scientifique. Pour chaque chapitre, un poème par auteur, le texte est parfois tronqué quand il est trop long, et le tout classé dans l’ordre chronologique, du plus ancien au plus récent, ce qui permet de saisir l’évolution de la vision poétique en corrélation avec celle des découvertes en astronomie.

 

Le premier chapitre, intitulé Nocturne, se consacre à la nuit, de Sapho à Jacques Réda, et au regard porté par les poètes sur ce vaste et noir abime qui s’ouvre sur l’espace infini.

 

Le deuxième, « Firmament » aborde plus particulièrement les étoiles, commençant par « Phénomènes » d’Aratus jusqu’au Varech primordial de Michel Cassé (un inédit).

 

Troisième chapitre, entrée du Roi-Soleil, inauguré par L’Hymne au Soleil d’Akhenaton et finissant sur un extrait de Soyez polis de Prévert, Le Soleil est amoureux.

 

Les comètes et autres météorites sont les reines « Vagabondes du ciel » du quatrième chapitre, honorées par Isaac Haben et Roger Caillois, en passant par William Blake et Walt Whitman entre autre.

 

Le cinquième tourne autour de « L’harmonie du monde », « De la Nature » d’Héraclite à L’équation du feu de Jean-Marc Debenedetti, s’y mêleront Sénèque, Dante, Milton, Voltaire ou encore Charles Dobzynski et bien d’autres.

 

L’Appel de l’infini retentit au sixième chapitre, y répondront, Lucrèce aussi bien que Philippe Soupault, en compagnie de Byron, Lamartine, Mallarmé, Supervielle et d’autres encore.

 

Le septième chapitre est le royaume de la Reine de la Nuit, la lune bien entendu, incontournable compagne, chère aux poètes et aux amoureux. Orphée lui chantera louange et même Claude Roy dans sa Lune démodée.

 

C’est le huitième chapitre, et non pas le septième, qui assiste à La Naissance des mondes, avec Hésiode, Agrippa d’Aubigné, Laforgue, Couquiaud, Pierre Emmanuel et d’autres sages-poètes.

 

Des Apocalypses célestes secouent le neuvième chapitre, initiées par des Oracles prophétiques : « La fin du monde », tirés d’une anthologie de poésie grecque parue chez Stock en 1950, jusqu’à la Sphère non radieuse d’André Verdet.

 

Dans le dixième chapitre, il est temps de partir pour des Voyages cosmiques avec Dante et Michauxet d’autres poètes cosmo-voyageurs.

 

Le onzième est parcouru de Somnambules à commencer par Platon, finissant par René Char, qui croiseront sans les voir, Jacques Peletier du Mans, André Chenier, Goethe et d’autres encore tel Népomucène Lemercier.

 

Et enfin dans le douzième et dernier chapitre, il est question du Sentiment cosmique, porté par Omar Khayyam et Djalâl-od-Din Rûmi, aussi bien que Saint-John Perse, Tardieu, Bonnefoy, Rousselot et Orizet et beaucoup d’autres encore.

 

Chacun des quelques 160 poètes qui figurent dans cette anthologie, dont et non des moindres, Artaud, Baudelaire, Giordano, Cendrars, Guillevic, Jarry, Maïakovski, Novalis, Rilke, Yeats et tant d’autres, bénéficie de quelques lignes de présentation en fin d’ouvrage. Bien-sûr, il y a comme dans toute anthologie des absents, mais on trouvera tout de même ici un choix très riche, quasiment pour tous les goûts.

 

Comme toute anthologie également, il va de soi que cet ouvrage, comme l’écrit Jean-Pierre Luminet lui-même, s’accommode mal d’une lecture continue et que ce livre doit être dégusté à petite doses.

 

C’est dans tous les cas un formidable outil de travail pour les enseignants par exemple ou toute personne ayant besoin de chercher des textes poétiques en lien avec l’astronomie, et d’une façon plus vaste encore, en lien avec l’univers dans toutes ses dimensions, physiques et métaphysiques. Un ouvrage à mettre donc dans toutes les bibliothèques.

 

 

 

©Cathy GARCIA

 

 

 

Jean-Pierre Luminet

Jean-Pierre Luminet

Né en 1951, Jean-Pierre Luminet est directeur de recherches au CNRS, astrophysicien à l’observatoire de Paris-Meudon et spécialiste de réputation mondiale pour ses travaux sur la cosmologie et la gravitation relativiste. Ses résultats scientifiques les plus importants concernent les trous noirs et la cosmologie, notamment ses fameux modèles « d’univers chiffonnés » dans lesquels la forme complexe de l’espace engendre des images fantômes. La communauté astronomique a rendu hommage à son œuvre scientifique en donnant le nom de « Luminet » à la petite planète n°5523, découverte en 1991 au mont Palomar. Membre de l’American Association for the Advancement of Science, de l’Académie des sciences de New York, de l’Académie nationale de l’air et de l’espace, chevalier des Arts et des lettres, il a été lauréat du prix international Georges Lemaître 1999 pour son travail de recherche. Parallèlement à ses travaux de science pure, J.-P. Luminet s’est toujours attaché aux rapprochements entre les diverses formes de l’invention humaine. Il a publié une vingtaine de livres, plus de trois cents articles pour des revues spécialisées, périodiques, dictionnaires et encyclopédies. Il est coauteur de plusieurs films et documentaires pour la télévision. J.-P. Luminet a également une importante activité dans les domaines artistiques et littéraires. Écrivain et poète, il a publié deux romans salués par la critique et traduits en plusieurs langues, et plusieurs recueils de poésie. Il s’intéresse aux relations entre science et art et a collaboré avec divers artistes pour la conception d’œuvres inspirées par les découvertes scientifiques.