Chronique de Pierre Schroven
Sans fin, le mystère…/ Jacques Demaude ; avec quatre vignettes de Jeanne-Marie Zele ; Dinant : Bleu d’Encre, 2015.
Pour Jacques Demaude, la poésie est expérience de soi et du monde, engagement de l’être tout entier (la poésie est en nous à cause de ce que nous ne sommes pas/Pierre Reverdy), pas effectué vers la lumière du mystère qui nous traverse ; pour lui, le fait d’être poète relève davantage d’un savoir être que d’un savoir faire…
Dans ce recueil, chaque poème questionne notre « être au monde », arrache les masques d’un réel en perpétuelle représentation, permet à notre regard de « voir à nouveau » et de multiplier les bonds dans les abîmes d’une transparence sans fond. Lucide par rapport aux illusions que véhiculent le langage et les conventions de l’ordre social, Demaude pose ici le mystère comme étant la clé de notre devenir autre tout en nous invitant subtilement à croire encore en un monde meilleur.
Sans fin, le mystère… nous met en présence d’une poésie qui remet sans cesse en question le caractère définitif de la réalité, « touche » les joies simples d’ici, écrase sur son passage tout ce qui est convenu et congédie en nous tout ce qui fait dormir la vie.
Espiègleries
Ton aile, pigeon,
n’a pu qu’effleurer mon front
et blêmir l’asphalte.
Tu m’interpellais,
corneille, et je célébrais
ta joie inspirée.
Quittant les sureaux,
frivoles, des étourneaux
essaiment leurs transes
©Pierre Schroven
WordPress:
J’aime chargement…