Christian DUCOS, (Auto)portraits, accompagnés de trois oeuvres originales d’Agnès Charve, Le Pauvre Songe, 88 pages, avril 2023, 14€

Une chronique de Marc Wetzel


Christian DUCOS, (Auto)portraits, accompagnés de trois oeuvres originales d’Agnès Charve, Le Pauvre Songe, 88 pages, avril 2023, 14€


Le jeu du portrait « chinois » est connu : faire deviner quelqu’un par questions sur ses équivalents non-humains (« Et si c’était un oiseau ? un reptile ? un insecte ?… » / « Ce serait plutôt … »). On est ici à portraits renversés : le portraituré est connu (c’est l’auteur Ducos), et le jeu dit, page après page, ceci : si tel ou tel animal était Ducos, il ferait ( = se conduirait, se montrerait, s’échapperait, se résumerait … ainsi). On voit tout de suite le parti décapant, drôle et divers qu’un poète agile, sincère et fin peut tirer d’un jeu ainsi réglé.

Deux exemples suffiront à caractériser l’ambiance (de lucide fantaisie, d’inquiète justesse) de l’exercice de présence par procuration –  de l’auteur en coq (p. 14), puis en abeille (p.43) 

« Cet aigle de basse-cour/ n’a pas les ailes/ du haut-vol

sa puissance guerrière n’a d’autre fief/ qu’un maigre enclos/ pour sujets caquetants

et pourtant il sait/ – de la crête aux ergots -/ qu’il a pouvoir de faire lever le soleil« 

« Elle aurait pu naître reine/ là voilà servante/ à sa tache attachée

guerrière mais guère/ et si jamais elle danse/ c’est dans l’obscur de la ruche

pour ouvrir un chemin/ de l’invisible soleil/ au possible nectar » 

Ce passage par le portrait, et par l’animal, est doublement (et exclusivement) humain. C’est en effet sur elle-même, et non en-dehors, qu’une bête modifierait son apparence (dans le mimétisme, le leurre inter-spécifique, la parade nuptiale, le rictus de défense) : l’humain seul peut contracter une présence donnée en des aspects situés hors d’elle. « Portraire (= pour tirer) » dit en effet qu’on attire dehors, qu’on entraîne hors d’un être présent sa représentation, qu’on rassemble autrepart qu’en lui sa ressemblance. Un portrait réussit à soutirer une présence d’appoint à ce qu’il sollicite. De formidables questions, on le sait, viennent tout de suite : pourquoi faire intervenir une image ? comment la fixer ? au prix de quelle réalité l’estimer ? une apparence cohérente et complète compensera-t-elle assez son irréalité ? Bref : quelle leçon vraie tirer d’une pure et simple réplique ?

La première réponse sûre est négative. C’est celle-ci : l’animal ne questionne pas son être; mais l’homme peut illustrer, dans un rapprochement animal, son propre questionnement, parce que le fait qu’il ne soit pas seulement animal est la condition de son interrogation, et, en même temps, son animalité propre est cette part de la réponse qu’il ne peut pourtant jamais éluder ou nier. Donald Duck est, on le sait, humain trop humain, et pourtant c’est bien notre mesquine, bruyante et irascible animalité qui nous fait rire en lui :

« Sur l’invisible/ pédalo/ de ses palmes

immobile/ il/ nage

seigneur de rien/ mais roi/ de l’étang » (p.19)

Le deuxième élément est la (prudente ?) parenthèse présente dans le titre du recueil : (Auto)portraits. Car il s’agit bien de deviner le questionnement particulier d’une personne (ici, Ducos) … dont elle se charge elle-même. Notre poète veut comprendre celui qu’il ne peut pas s’empêcher d’être (voilà pourquoi la galerie est d’animaux, d’êtres ne pouvant s’extraire ni se distraire de soi par aucune oeuvre), mais en variant indéfiniment (en en multipliant humainement les versions !) les figures de cette paradoxale inertie. En formulant, en fabuliste, les innombrables façons qu’il a de ne pouvoir être autrement, le poète s’offre le luxueux loisir d’être autre à chaque redite. Je est un bestiaire d’autres. Et quels incomparables autres ! Porc, serpent, âne et taupe :

« Du groin/ il fouit/ le foin boueux

et grogne/ sa guigne/ d’être gueux

si loin/ pourtant si proche/ son sang de sanglier » (p.28)

« souple/ et/ sinueux

comme un argumentaire/ de/ sophiste

aurait-il autre chose à prouver/ que l’évidence/ de sa rampante fatalité » (p.39)

« Ni mulet ni bardot/ baudet peut-être/ qu’importe

il est à l’aise dans ses oreilles d’âne/ son poil long et rude/ sa queue de vache

qu’on le raille ou qu’on le bâte/ reste son obstinée nonchalance/ à s’en moquer éperdument » (p.40)

« Infiltrée sous terre/ dans un dédale/ de galeries

ne travaillant qu’à son compte/ on ne sait qui elle espionne/ c’est une histoire

à dormir debout/ comme elle dans son terrier/ la tête entre les pattes » (p.61)

En se représentant en porc, en serpent, en âne, en taupe, d’ailleurs, il est à peu près impossible de se flatter : premier signe d’authenticité. Et, redevenu animal, forcé en quelque sorte, à chaque fois, de repartir d’une bête ou bestiole pour revenir à soi, on ne peut que s’améliorer, et devoir donc mériter de se parfaire : deuxième authenticité. Et puis, l’auto-flatterie échouerait par principe (comment pourrait-on se satisfaire d’avoir dû s’embellir ?!). Au mieux, on peut tirer beau parti de rendre sa laideur. L’autoportrait littéraire est de toute façon, comme le pictural, composé ou rien; et une composition « flatte » l’accord entre les parties de l’oeuvre, non la concordance de l’image à son auteur. Dans les autoportraits de peintres, même quand le génie grimace ou prend la pose (même Dürer joue parfois au dandy hiératique, ou Poussin exhibe un visage capable, justement, de s’en reproduire un, ou Rembrandt épuise complaisamment sa propre apparence, fatigue ses visibilités successives en inquiet, en curieux, en bougon, en impérieux, en quémandeur …),   les tensions entre le commanditaire et l’auteur se réduisent à rien, puisqu’ils ne forment qu’un. Le vil besoin de se faire valoir fait place à la noble espérance de se faire signifier, et c’est ce qu’on devine, émus, dans les autoportraits de Christian Ducos en (tragique) mouton, ou en (comique) vache : 

« Son être/ est de tondre/ avant de l’être

sa douceur/ est/ sa noblesse

qu’on le soigne/ ou/ qu’on le saigne » (p. 16)

« Elle est au pré/ auprès d’elle-même/ et s’y vautre

son monde/ est d’herbe/ de rots et de pets

sa panse étant le tout/ de ses pensées/ elle rumine sa viandeur » (p.12)   

Reste les quelques images d’Agnès Charve (fines et précieuses) qui ponctuent, par contraste heureux, le recueil. On n’y verra donc pas du tout illustrations du texte (la peintre, par fonction, illustre ce que sait faire la lumière, nous met à même distance des parties d’une scène « à plat », nous permet d’inspecter l’entre-voisinage des formes et l’entreposition des objets ou éléments – ce qu’aucune parole ne peut ni ne doit réussir !), mais (comme l’indique Christian Ducos lui-même) ce sont là « pauses » bienvenues, « brèches » utiles, natures mortes parce qu’elles n’ont justement pas, elles, à se comprendre vivre, ni à cultiver leur image ! La plus belle frondaison du monde n’aura jamais le moindre usage d’un miroir que notre seule perplexe identité se tend à elle-même.

Comme le dit malicieusement l’auteur, le perroquet réel fait bien d’être demeuré animal (« heureusement/ que perroquet il est resté/ eut-il été humain/ quel redoutable politicien/ il aurait fait« , p.76); mais Ducos, lui, a eu raison (et grâce) de parcourir sa sorte de bestiaire transmigratoire ou métempsycose à l’essai. Qui s’est figuré en vautour assez virtuosement et souplement pour nous faire sentir chez nous, à notre tour, dans les tripes élastiques de ses proies comme dans l’éclat muet des airs, ne se sera pas peint pour rien :

« Le voilà ici-bas/ tirant arrachant s’acharnant/ le bec plongé dans d’anonymes entrailles

mais à l’aise aussi bien/ dans l’ouvert silencieux/ de son vol sous les cieux

son savoir est sans prix/ un battement d’ailes suffit/ pour passer de la mort à la vie   » (p.79)  

©Marc Wetzel

Pierre MIRONER, « SORELLA », Roman poétique, Ed. du menu fretin, 2017, ISBN 978-2-9543997-13, 88 pages, 15 euros

Une chronique de Jeanne Champel Grenier

Pierre MIRONER, « SORELLA », Roman poétique, Ed. du menu fretin, 2017, ISBN 978-2-9543997-13, 88 pages, 15 euros


 « SORELLA », qui signifie « soeur » en italien, a été écrit par le poète et pianiste Pierre MIRONER, en écoutant des enregistrements de Su Ya Wang, ainsi que la musique de chambre de Gabriel Fauré. Cette œuvre est accompagnée d’élégantes peintures florales pleine page, de Dang-ngoc Tran.

 Il s’agit d’un roman de facture originale puisqu’il est rédigé en vers libres, le plus souvent groupés en quatrains non rimés, liberté assumée par le poète  ( on note cependant, ici et là, l’apparition naturelle d’alexandrins) tout en »cultivant la spontanéité, Esprit de jeunesse en fleur! selon les mots-mêmes de l’auteur, et l’on songe à Voltaire : »Cultivons notre jardin » c’est à dire notre vie en priorité, et par extension, le monde.

 Le sujet étant l’enfance du  »récitant » ( qui dit n’être pas l’auteur du conte) accompagné de Sorella, sa sœur, qui joue pleinement son rôle d’ainée. Une enfance en marge du monde légiféré qui brime l’humain dans le carcan social, une enfance protégée dans une grande maison du Lubéron, entourée de murailles, sorte de thébaïde, de grand jardin clos, où rien d’essentiel ne fait défaut :

                           Devenir grand, voilà à quoi je passais mes journées (P.11)

Les impressions relatées, détaillées, apparaissent si vraies qu’il est difficile de croire qu’elles n’aient été réellement vécues ou du moins ardemment désirées.( »j’aurais aimé une sœur plus âgée que moi / que j’aurais un jour désirée…)

Par bonheur, le  »héros » de SORELLA a la chance de vivre à côté d’une sœur post-adolescente, sûre d’elle, digne de confiance, en place d’adulte ou de tuteur rigide, une présence vive, très proche de l’enfance, un guide sans violence, comme pour aider les plantes à grandir, en douceur, à la verticale de la poésie :

                          elle m’aurait fait deviner quelque rime

                          ne répondant que sottise comme rhume

                          ou fume pour plume, ma sœur se serait fâchée

                         « La poésie est aussi utile que les oiseaux »

Et l’auteur d’ajouter :

                          mais je me moque toujours autant de ces jeux

                          de vieillards – aux figures de style je préfère

                          l’écho puissant qui bondit dans les montagnes (P.9)

Plus loin, l’auteur confirme, en relatant les paroles d’un ouvrier venu réparer la toiture

                           L’un d’eux écrit quatre vers à sa belle 

                          andalouse et me dit du haut de son perchoir 

                          que la poésie est libre et qu’elle doit le rester

 SORELLA, ce roman qui ressemble à un long poème libéré des lois  »mécaniques » artificielles de la versification, raconte au jour le jour, de façon naturelle, l’essentiel de l’homme dès la petite enfance : le besoin de sécurité, d’amour paisible, le besoin absolu de rythme naturel, de proximité avec les animaux ( le chien Icare). L’auteur décrit une enfance protégée au sein de la vraie vie, une enfance qui permet aux humains baignant dans un milieu naturel de découvrir leurs dons personnels :

                           j’apprends et je retiens sans souci tout très vite

                           nul besoin d’école ou de leçons…

Toutefois nous ne sommes pas en pays Amish, le monde extérieur n’est pas pour autant ignoré, on n’est pas non plus dans une atmosphère d’eau bénite ou de couvent ; la culture circule : on nous parle de Salomé, des filles de Loth, et de cet absurde poème 😮 bleu, u vert, i rouge...On nous cite Pascal, Jules Verne ( trop technique), on évoque la guerre, la shoa ( je cherchai le mot absurde et l’absurdité / dans le Petit Robert sans trouver de réponse)

On parvient lentement et sûrement à la conclusion suivante : l’éducation, l’instruction et la culture se forgent au rythme de la vraie vie entourée de la confiance qui doit émaner d’un adulte digne de s’occuper d’enfants:

                          je prépare un diplôme unique en son genre :

                          je serai admissible aux plus grandes écoles

                         de la vie, et serai en tout cas sûr de moi,

                         garderai confiance en pensant à Sorella…

                         elle veille à ma croissance en m’ouvrant

                         »un chemin où l’homme ne pourra me nuire ».(P.37)

Pierre MIRONER nous offre dans SORELLA un roman attachant, très original, sous forme de long poème si vivant, si précis, si délicat, qu’on le croirait en grande part vécu ; une histoire détaillée qui interpelle et marque le lecteur en le replongeant dans sa propre enfance. 

 Il nous décrit au jour le jour une sorte d’éducation idéale qui nous rappelle Rousseau, Voltaire, ou bien René Char dans  »Luberon »( C’était en pays heureux), une éducation où le respect des besoins de l’enfant, de ses goûts personnels, prime sur la connaissance générale déshumanisée issue des livres et des  »grandes écoles ». 

 Il prône une éducation proche de la nature qui procure une réelle sérénité (Nous n’avons à l’automne que le mot  »bulbe » à la bouche). Voilà pourquoi ce roman est dans l’air du temps. N’est-ce pas ce qu’un Pierre Rabhi, pâtre de  »la sobriété heureuse », nous a encouragés à faire : réconcilier l’humain et la terre ? Cela prend doublement valeur d’exemple lorsqu’on sait que le poète Pierre Mironer a consacré sa vie non pas seulement à l’écriture et à la musique, mais à l’enseignement.

                                                                                                    © Jeanne CHAMPEL GRENIER

François Folscheid, Gravir le silence, Avec cinq illustrations de Thibauld Mazire, peintures sur laque, détails, Éditions L’Atelier Du Grand Tétras, 88 pages,  novembre 2021, ISBN: 978-2-37531-079-3, 14€

Une chronique de Lieven Callant

François Folscheid, Gravir le silence, Avec cinq illustrations de Thibauld Mazire, peintures sur laque, détails, Éditions L’Atelier Du Grand Tétras, 88 pages,  novembre 2021, ISBN: 978-2-37531-079-3, 14€


Sur la couverture, des taches sombres comme absorbées par le papier suggèrent une montagne, son versant baigné dans le ciel. La prose de François Folscheid nous parle depuis cet endroit du langage où les frontières arbitraires entre les différentes formes artistiques sont floues et poreuses. Ce recueil de 88 pages comporte quatre parties, quatre étapes, cycles de vies. Chacune est accompagnée d’une peinture ou d’un détail peint par Thibauld Mazire.

Dans la première partie, « Lunes d’avant« , l’auteur interpelle le lecteur par un « nous » rassembleur. Jadis, le poète faisait partie d’une communauté d’êtres vivants semblables à lui, prêts à partager les mêmes révoltes, les mêmes espoirs. L’illustration de Thibauld Mazire nous invite à voir comme un arc de lumière unissant les deux parties noires d’un chemin imaginaire. Une lumière naît de ces deux questionnements portés par le poète et le peintre.

« Le temps infiniment lent bleuissait le suspens qui immobilisait notre barque d’errance. »

« Nous tenions dans nos mains la fleur de révolte, pâle muguet brandi à la face du réel. »

Dans la deuxième partie, « Glaise » , le poète s’attèle à retracer le lien, «  l’alphabet translucide qui relie le poète au cri de l’origine. » Le poète comme le potier, a à pétrir le matériau du poème: le langage pour y découvrir ou plus exactement faire naître sa propre expression poétique. Le geste poétique est avant tout un acte créateur, un acte de vie qui implique un travail en profondeur.

« Fouiller le ventre de la terre pour remonter jusqu’à la source invisible d’ici-bas. Remonter jusqu’au grain, jusqu’au noyau- jusqu’à l’éclair caché dans la matière ».

« Une force lente irradie » {…}« Me voici entre terre et feu, tenant dans mes mains grésées la flamme apaisée du désir. »

Ce deuxième cycle se conclut  par une peinture où les deux parties d’un même continent de couleurs sombres, de roches froides et de laves en fusion sont creusés par un entonnoir de lumière, un puits de pluies diluviennes. 

Dans « Creusement » il est aussi question de déception, de découragement: étapes inévitables de toute quête artistique qui envisage de s’inscrire et de donner un sens à la vie .

« Ce chemin de pluie si dense, si profond: on y plonge d’enfance lointaine, y résonne de bois clair et l’odeur de l’herbe nous emporte. »

« On avance alors à tâtons, à contre-image sur le nerf des syntaxes et l’épine de l’abstraction. {….} entre le silence et le cri. »

Le poète ne s’éloigne jamais de l’idée qu’il faut chercher la juste mesure, l’expression la plus pure. 

« Être aussi nu que le blanc, respirer aussi grand que le bleu et mourrir aussi dense que le noir, pour porter loin au-dedans le rebond de lumière.

La démarche poétique de François Folschield s’apparente à celle d’un peintre, d’un artiste et pas seulement d’un manipulateur de mots, de sons, de vers. Il ne fait pas que « creuser le poème« .

« La voie est étroite entre les battements du coeur et le glissement du temps.

« Advenir » Au bout du tunnel, au bout des épreuves, quand advient le poème, voilà ce qu’explore cette dernière partie du recueil. Aucune réponse toute faite ne nous attend et ce que nous atteignons, nous appartient de manière temporaire. Cela advient et c’est à cet instant qu’il faut choisir de contempler en silence le chemin parcouru. Toute recherche artistique, poétique ou personnelle exige de nous de nous hisser au-delà des mots, des signes, du langage.  

« Toujours nous reviendrons au cercle, car il est dit que mesure du temps appelle le temps, que le coeur tourne sur sur ses aiguilles pour chercher son axe – parce que tout est contenu dans la lentille d’eau du regard: le toi et le moi, l’avant et l’après, l’amour et son retrait. » 

Pour « Gravir le silence », on devine qu’il faut toute une vie marquée par l’espoir, la révolte, la défaite, la perte de sens, le doute. Les forces s’alternent en intensités. La démarche du poète est celle d’un être profondément humain, qui certes hésite, se renie, se perd, se retrouve et découvre les liens parfois féroces qui le rattache à la vie, à la mort.

Le lecteur s’aperçoit qu’il existe tout au long du recueil, sous-jacente et omniprésente une force qui s’apparente en bien des points à celle qui régit la survenue de l’aube. Une force de vie et de mort, invisible, à l’instar de celles qui sous-tendent les irruptions volcaniques.

Dans la dernière illustration, l’aurore explose de lumière . Le soleil surgit des profondeurs d’une terre, du fond de l’espace, au bout de chacune de nos tentatives.. L’éternité est à refaire chaque jour.

©Lieven Callant