Barbara Auzou( Poèmes) et Francine Hamelin (huiles), LES GÉOGRAPHIES IMAGINAIRES, Éditions Unicité – 3, sente des Vignes – 91530 Saint- Chéron


Nous voici embarqués, comme par magie, dans un incroyable voyage initié par deux spécialistes de la présence tangible du rêve en liberté et de l’attrait immédiat de l’Ailleurs. Barbara Auzou et Francine Hamelin sont des fées modernes ; elles sont capables de nous propulser dans un monde infini, un monde à la fois aérien et sensuel, le tout nourri par la beauté, cette beauté que l’on ne perçoit plus, celle où l’imagination peut déployer ses ailes, trouver des itinéraires secrets afin de ne pas se laisser noyer de désespoir. 

Écoutons, pour commencer, Francine Hamelin, la créatrice des incroyables huiles qui illustrent cet ouvrage, des œuvres qui vous propulsent dans un monde vivant et léger, un monde inconnu où l’on se sent bien, un monde de liberté créative, un monde fait de broderies cellulaires vivantes, un monde attachant d’une poésie infinie :

« Pour toi, mon âme/ je trace…mes géographies insensées/ entre équateurs étoilés/ et vastitudes boréales…Tous mes voiliers envolés…sur les violoncelles secrets/ d’un ciel solaire souverain…/ et cette irreductible joie/ le silence des fleurs…

Pour toi/ mon âme/ au-delà des saisons horlogères/ et des rouages de l’ inutile/ loin de l’usure du monde/ la douceur d’un pays aimé/ qui ne saura jamais la couleur des murailles. »( Avant propos)

Et Barbara Auzou ne s’y est pas trompée, elle qui navigue dans ces eaux positives et s’y désaltère depuis bien avant ses premiers écrits, elle qui sait que la joie de vivre est enfouie au plus profond du puits de la soif :

                                 « Il y a des merveilles inoubliées dans nos yeux

                                         des oiseaux ivres au creux de nos soifs

                                               dont l’ébriété est un art de vivre »( p 29)

Elle qui sait trouver en elle, en dépit des abois et des morsures du monde, et grâce à une vision positive, des havres multiples qui abritent l’espoir :

 » L’âme est un espace vacant/ de toute sa démesure/ une floraison effarouchée/ qui se penche par delà les longs murs/ pour voir en soi le ciel/ en soi l’échelle posée dessus/ du sourire l’ouverture toujours en avance/ sur le monde »

Partout, chez Barbara Auzou on trouvera :

  »une niche de soleil/ un berceau de bras sûrs / cognant doucement contre les réclusions/…on se bâtit des rêves à encorbellement »

Que d’élan ! Que de surprises ! Que de pensées fortes et positives ! 

Quel beau partage que ces « Géographies imaginaires »  qui nous font voyager au centre même de notre humanité, hors des sentiers battus, obtus et perclus qui font le bonheur des geignards et des défaitistes du monde entier !

Que voilà un itinéraire plein d’allant et de surprises, un voyage à la portée de celui, de celle qui ne veut se complaire dans l’obscur, ni se confiner dans le désepoir !

Un beau voyage à la portée de toutes les bourses : Aller- Retour ad libitum : 14 euros !!( voir ci-dessous1, l’adresse pour réservation!) ou ici 2


  1. 3, sente des Vignes – 91530 Saint- Chéron ↩︎
  2. https://editions-unicite.fr/auteurs/AUZOU-Barbara/les-geographies-imaginaires/index.php ↩︎

« PAPA A TROP MANGÉ ! » – Roman de Béatrice GAUDY

« PAPA A TROP MANGÉ ! » – Roman de Béatrice GAUDY


               Le jeune narrateur qui raconte sa vie de famille entre sa mère, son père, sa grand-mère et deux ou trois amies, se dit heureux jusqu’à ce que son père se mette à dévorer des monceaux de viande crue, qui le rendent féroce. On pense aussitôt aux histoires d’ogre des contes de Perrault. Mais Béatrice Gaudy, fidèle traductrice du poète Ferrucio Brugnaro (  »Non voglio tacere ») révolté contre les abus du patronat, ne nous montre-t-elle pas un danger ? En effet, par le choix du narrateur tout d’innocence, d’obéissance et d’affection, l’auteur nous décrit avec force détails du quotidien une situation remplie de surprises et d’enseignements : la façon de se nourrir n’aurait-elle pas un sérieux impact sur la manière de se conduire dans la vie ?

             Ce père qui se dit « médecin », est un étrange praticien, qui dévore 5 kilos de viande crue par jour et qui œuvre dans le secret de son cabinet où il reçoit des patients auxquels il mesure le tour de bras et de cuisse pour au final noter leur poids afin d’établir  »un régime grossissant ». Rien de très inquiétant, il y a tant de charlatans à notre époque, pourquoi ne pas décider de grossir plutôt que de maigrir ? Ne dit-on pas que les personnes corpulentes ont meilleur caractère que les maigres ? Le peuple américain n’a -t-il apparemment pas choisi cette voie grâce à la mode des hamburgers ?

              Toutefois, il n’est pas interdit ici, Béatrice Gaudy ayant une vision attentive de la société, de faire la relation avec les autres abus de pouvoir et autres lieux  »d’engraissement » tels les fermes-usines où l’on produit à la chaine des animaux sans se préoccuper de leur bien-être pourvu qu’ils présentent de bons gigots ou foies gras au final et d’énormes profits ! Terrifiantes usines à viande que maudirait un Brugnaro épris de respect des plus faibles, et fervent amoureux de la nature et de la liberté.

             Il n’est pas inutile de parler des abus de pouvoir que l’on rencontre chez les pères qui sont pédophiles et pratiquent l’inceste impunément, sans compter ceux qui obligent leurs enfants à avoir la même religion sectaire qui n’offre aucune échappatoire puisque là, le pater familia profite alors des prérogatives sans limites accordées à un  »dieu » : ici  »Papa a trop mangé » devient un ogre intouchable.

              Bien sûr, grâce aux qualités d’écriture de Béatrice Gaudy, tout est présenté sous l’aspect d’un conte humoristique relaté par l’enfant, et surtout lorsque le diagnostic autoritaire du  »papa médecin » s’établit ainsi :

 « Vous êtes trop maigre, il vous manque un kilo, trente trois grammes, neuf milligrammes ! »

S’ensuit alors un régime non moins ubuesque :  »un demi poireau trois fois par jour ! »

L’absurdité de la prescription fait verser la tension en direction de l’humour mais ne nous en interpelle pas moins : Deviendrait-on à la fois idiot et sûr de soi, voire violent lorsqu’on est addict à la viande de façon aussi monstrueuse ?

            Voilà que ce papa se met à vociférer pour rien, à exploser de colère suivie d’insultes et menaces : une attitude inattendue pire que s’il s’agissait d’un ivrogne, présentant  »un visage d’écrevisse cuite avec de grosses veines saillantes » et  »une corpulence entre buffle et taureau’‘. On est en présence d’un carnassier préhumain qui se nourrit d’énormes quantités de viande crue.

           Une histoire à dormir debout ? Non ! Une histoire à ne pas fermer l’oeil de la nuit tant on prévoit quelque violent mauvais tour à chaque instant du quotidien de ce fameux  »papa » qui s’enivre de sang cru et de puissance agressive. D’autre part, des gens de son entourage disparaissent…Ont-ils juste deviné qu’il valait mieux s’éloigner ?…

On sait qu’il n’y a pas si longtemps, à l’occasion de famines dues aux guerres, ou à des accidents d’avion dans la brousse, certains humains ont dévoré leurs semblables.

De l’état de  »bon vivant » passerait-on vite au sauvage cannibale agressif et dangereux ?

Tout abus est dangereux pour la santé, soit !

Qu’en conclure ?

             Par son personnage fortement apparenté à l’ogre des contes de Perrault, ce fameux  »papa »  ne serait-il pas ce monstre caché autoritaire, sans respect ni délicatesse, gros consommateur de viande qui s’ignore et qui justifierait les fermes-usines, ces enfers où les animaux ne voient ni la lumière du jour, ni la terre ?

             Nul doute que ce fameux roman ne fasse  »un tabac » dans les milieux végétariens bien renseignés sur les dangers, tant pour l’homme que pour la planète, des abus de nourriture carnée.

En devenant des viandards ne sommes-nous pas en train d’éliminer l’humanité, dans tous les sens du terme ?

             Il faut rendre grâce à Béatrice Gaudy d’avoir su parler d’un problème tout en ne donnant aucune leçon. Un vrai plaisir que son style imagé très personnel, son vocabulaire où s’insèrent des mots rares qui nous interpellent tels que ce passage où, à table, la mère et le fils  »bavardinent » tandis que le père  »dévore » .

             C’est un vrai  régal que de rencontrer ici ou là des mots sortis du langage courant, des mots ou phrases que l’enfant découvre , tels que :

 »mémé Léontine est  »émerillonnée » ; le petit narrateur en est resté  »épaplourdi », avec ici ou là quelques imparfaits du subjonctif que nous signale de façon amusante par avance le jeune narrateur qui vient probablement de les apprendre et qui nous confie par ailleurs ceci : »Ecrire, c’est comme rire ou crier. C’est la liberté !’‘Il faut aussi noter les prénoms des personnages: Ghiribeld, Jehin, Gésuald… qui nous catapultent habilement dans l’ambiance du conte !

           Voilà pourquoi cette histoire pleine d’humour et d’humeur, sur un fond de vérité criante concernant les travers de notre époque en matière de nourriture, en matière aussi de relations familiales, d’autorité par rapport au père ou au chef, est un vrai bonheur et pourrait se résumer ainsi : 

 »Dis-moi ce que tu manges,( oui, mais dis-moi aussi et surtout comment tu te comportes en privé, et de quelles idées tu t’abreuves), et je te dirai qui tu es ! »

Pierre GUÉRANDE,  »C’ÉTAIT PLAISIR », Collection  »Les chants de Jane », Bimestriel du Grenier Jane Tony, Septembre-Octobre 2024


C’est un fort simple mais élégant recueil, format 10/20, un précieux et sobre livret comme ces programmes distribués aux futurs auditeurs d’un concert privé. Et il s’agit bien là d’une invitation rare, d’une alliance sincère entre passionnés rassemblés ici sous la bannière du titre élégant et courtois, tel un remerciement: « C’ÉTAIT PLAISIR. »

Un programme donc qui propose 10 œuvres, je dirais  »paroles et musiques »  puisqu’on y prononce de grands noms depuis le luthiste anglais John Dowland, en passant par Bach, Mozart, Schubert, Debussy, Prokofiev, Stravinsky et Poulenc…sans compter les œuvres pour orgues de cathédrales ; tout en sachant que Pierre Guérande est organiste en son pays ; orgue, clavecin ( et même banjo ) lui sont, avec la poésie, compagnies de l’âme, du corps et de l’esprit.

Dix œuvres aussi précieuses que délicates que seuls les aficionados très cultivés apprécieront à leur juste valeur et dont nous ne citerons que quelques extraits : ( situés en début et fin du fascicule)

Sur le thème du plaisir devant l’élégant spectacle humain, musical et profane :

                                                                    C’était plaisir

                                                       ambassadrice du grand siècle

                                                        pensive effeuilleuse du temps

                                                              te voir jouer du luth

                                                           en ta robe de porcelaine

                                                        sous les vivats des chandeliers

                                                         et le velours des sarabandes…

                                                              (C’ETAIT PLAISIR)

Et puis il faut noter la profondeur existentielle du côté sacré de la musique religieuse :

                                                           Les orgues subliment l’espace

                                                              des cathédrales de l’esprit

                                                           en ce monde et celui d’en face

                                                             où le même laurier fleurit

                                                             Dès qu’une sonate d’église

                                                            convoque le souffle du vent

                                                         l’icône et l’encens s’humanisent

                                                        comme ce diacre en surplis blanc…

                                                               (SONATA DA CHIESA)

En tout dernier, juste par plaisir personnel, le retour au grand siècle profane, là où l’octosyllabe devient valse  enflammée :

                                                                   Sur une valse pyromane

                                                               partir pour Cythère en Valois

                                                                décorer l’éventail de Jeanne

                                                            compter ses amis sur cinq doigts

                                                            ……………………………………………….

                                                              Chanter sous les ponts de Paris

                                                                 faire danser les villageoises…

                                                                           ( POULENC)

Ce recueil où Pierre GUERANDE, qui fut psychologue de métier et qui rédigea d’ailleurs maintes publications d’enseignement sur le sujet du  »mental », démontre une qualité exceptionnelle quant au choix des mots et expressions poétiques. Loin de cette mode de l’hermétisme qui ne produit aucun lien, ce poète choisit son expression dans les domaines littéraires élégants, précis et précieux, qui pour tous les amoureux du classique, tant de la poésie que de la musique, au lieu de nourrir l’orgueil, sont naturellement porteurs de transcendance. (Ad solius Dei gloriam!)

N’est-il pas grand temps de commander ce rare livret de poésie parfumé d’encens et de rose ?

Claude LUEZIOR, L’ITINERAIRE, Librairie – Galerie Racine – Paris

Claude LUEZIOR, L’ITINERAIRE, Librairie – Galerie Racine – Paris


           L’oeil et le cœur affutés, telle une caméra haute fidélité, Claude Luezior capture paysages, activités, personnages et moments rares, non pas comme un chasseur d’images mais comme quelqu’un qui veut se souvenir de son itinéraire de vie, l’itinéraire d’un homme tourné vers les autres.

     « L’ITINERAIRE» est une sorte de montage vidéo où l’on peut revivre à satiété les moments forts des rencontres faites par un voyageur de la vie mais quelqu’un qui est tout sauf un touriste. L’auteur, ici comme dans tous ses livres, est avant tout un cerveau, un œil et un cœur de haute fidélité. Transmettre l’émotion, sans longueurs ni développements excessifs mais comme dans l’urgence, grâce à de petites scènes du quotidien vivant : voilà ce qui vaut pour Claude Luezior, la peine d’écrire.

        « L’ITINERAIRE », donc : une centaine de pages aux mots choisis, pesés, où l’ on sent la profondeur et l’acuité du regard de l’auteur, qu’il s’agisse de cette scène de maternité, en Inde, vue de dos, où l’on se retrouve, qui que nous soyons, enfant endormi dans les bras de sa mère » cet enfant de toutes les dynasties, futur maharadja brahmane ou intouchable ».. ou bien à  »Helsinki, une rue fade sous une pluie luthérienne », au seuil d’une onglerie ( symbole de futilité),  »la silhouette d’une femme qui reste grise, mais ses mains devenues orchidées » Et puis nous lisons page 57 une courte scène que l’on pourrait croquer, avec joie, d’un coup de crayon rapide, sans jamais l’avoir vue :

 »Toute menue est la kiosquière

puisque tel est son titre de noblesse

dame-écureuil qui semble récolter

force quotidiens et hebdomadaires

collectionneuse à l’ancienne, elle préside

une marée de gris-gris et magazines

dans un édicule hérité des Ottomans

ou d’un minuscule palais perse… »

          Le poète qui est avant tout humaniste ( à la fois enseignant, médecin et écrivain) ne retient que ce qui touche à la fois son œil amoureux des arts et son cœur, tout ce qui mérite de réfléchir à notre propre itinéraire de vie. Chaque page représente une halte sur le chemin qui parfois devient chemin de croix, mais sans insister sur le drame ; telle est l’élégance de Claude Luezior qui sait signaler le danger sans s’y complaire. C’est cette richesse d’impressions souvent vivifiées par un mot d’humour qui font de ce livre une exception.

        Citons, ne nous en privons pas, à l’attention de tous les  »profs » et de tous les élèves dont nous fûmes tous :

  page 102 : « Rentrée scolaire » : 

un essaim de guêpes distraites, dans leur cartable un peu de miel…des antisèches…une déclinaison bâclée…

et page 103 : « Ecole » :

De son côté le professeur de mathématiques se dépêche :

 »En quoi

La division

Polynomiale

Donne-t-elle

Une asymptote

Oblique ?

Ainsi jaillit l’humour, l’humour fin, qui rend si vrai et si humain cet ouvrage : « L’ITINERAIRE » : un vivant journal personnel, loin de la poésie compassée, trépassée ; un livre si particulier, aéré, précis, vif, intelligent, si vrai qu’on le lit sans différer tant son quotidien nous réveille l’âme, page après page : un véritable bain littéraire vitaminé rajeunissant !

Francine HAMELIN, LA MAISON DES OISEAUX, Poèsie, Préface de Barbara AUZOU, Z4-éditions


La préface de Barbara AUZOU, précieux et délicat message de bienvenue, est comme un sésame que l’on nous offre à l’entrée de ce temple élevé par Francine HAMELIN

 »La maison des oiseaux » c’est vraiment un très beau livre que l’on reçoit comme une parole avant tout d’une élégante douceur à l’oeil comme au toucher. On caresse ce gris bleuté au sein duquel naissent des arbres que l’on dirait de tendre albâtre rose pâle, ce merveilleux matériau où l’auteur sculpte comme elle respire la légèreté multiple toujours ascensionnelle du rêve. 

Sur l’illustration de couverture s’élèvent non pas des arbres aux oiseaux mais des arborescences d’oiseaux. On se croit devant les luxuriantes et immobiles stalagmites des grottes préhistoriques qui s’élèvent en silence, de toute beauté et pureté depuis des millions d’années. Souvenons-nous que l’auteur, à la fois peintre, poète et sculptrice sur albâtre, fait corps depuis toujours, en son beau pays le Canada, avec la beauté naturelle millénaire du monde. 

 Il y a la profondeur du vrai et du vivant dans l’art de Francine HAMELIN, une harmonie du microscopique comme du gigantesque ; cette artiste créative très originale côtoie l’infiniment secret de la roche d’albâtre, et de ce médium immortel elle fait surgir la vie qui s’y loge, et la transmet à son oeuvre …ad vitam aeternam. 

Pas de divagation désordonnée mais au contraire une élégance mathématique, une presque géométrie de la beauté, de celle que l’on retrouve au microscope et qui nous irradie. Chacune de ses œuvres peintes offre un kaléidoscope d’où l’imagination diffracte vers l’infini. Chez Francine Hamelin tout est pure, silencieuse et puissante ascension. Tout est vivante murmuration.Tout est reflet, regard, silence, caresse et harmonie. Un baume inattendu, une énergie, et à la fois un paisible partage : un miracle en ce monde agité !

« La maison des oiseaux » a une présence d’arbre en croissante harmonie ‘‘qui porte sur sa peau des voyages d’oiseaux’…loin du théâtre d’ombre, où s’agitent les fous »( p 17)

« La maison des oiseaux » c’est la vie au jour le jour, la vie en création, la vie toute entière en poésie…

« qu’elle soit de mots qu’elle soit de pierre
qu’elle soit d’écorce ou bien de peau
qu’elle soit de plume ou de pinceaux
chant du fleuve…couleur du vent (p 61)

« La maison des oiseaux » c’est toute la vie ouverte et créative de Francine Hamelin, une vie où rien n’est cloué au sol, puisque même

 »des arbres voyagent
sur la tête des caribous ( p 70)

Francine Hamelin n’a rien d’une mystique isolée dans la contemplation solitaire,   »le monde a les pieds pesants », elle nous invite donc à goûter à, l »infinie fractale de la poésie »(p 70)

Se plonger dans la contemplation des œuvres silencieuses de Francine Hamelin, lire ses mots, c’est goûter non pas à la communion religieuse, mais » à la table du matin, la tendresse de l’âme quotidienne …où s’apaise l’oiseau au cœur battant ( 20)

« La maison des oiseaux » c’est aussi l’amour vivant !

Clandestine
J’ai entendu la mer qui chantait dans ta voix
mon cœur a pris le large
et depuis
passagère de la belle éternité
je clandestine loin des horloges de l’éphémère
je clandestine sous l’aile d’un albatros
jusqu’aux îles de ton nom ( p 25)

                            ….  »un jour nous serons comme des arbres
au bord de la rivière où l’amour danse bleu
nos mains l’une à l’autre enracinées
nous écouterons les voix de la pierre et de l’eau
…et la vie à perte de vue… »
et nous serons des arbres heureux  »

C’est tout cela et bien plus encore « La maison des oiseaux » de Francine HAMELIN…Il suffit d’en franchir le seuil et voilà que la vie retrouve ses ailes…