Chronique de Francis Chenot
88 auteurs, Le bleu du martin-pêcheur, L’iroli
Le haïku nous vient du Japon, un court poème de trois vers (généralement de cinq, sept et cinq syllabes). Il peut se pratiquer en club (comme il y a des clubs de tricoteuses de pulls caca d’oie) et faire l’objet d’anthologies. «Le haïku est cette fenêtre ouverte sur le monde, ce regard nouveau sur les choses», écrit très justement Isabel Asúnsolo, l éditrice de cette anthologie qui a les oiseaux pour thème : «Le moins bavard des poèmes est aussi une invitation au dialogue, encouragé par sa forme ultra courte et ses possibilités de lecture». Une anthologie trilingue (français, espagnol et anglais) qui rassemble des poètes d’un peu partout et, principalement, des Québécois. On trouve de tout ici, le meilleur et le pire. Retenons, de José Cereijo, «Le rossignol / ne connaît pas son nom / il chante seulement», en marquant notre préférence pour la version castillane : «El ruiseñor / no conoce su nombre / tan sólo canta». Ou, d’Olivier Walter : «grand vent du large – / les cormorans immobiles / sèchent leurs ailes».
©Francis Chenot