
Jean-Albert Guénégan a son Finistère natal vissé au corps. Morlaisien comme Tristan Corbière à qui il rendit hommage en faisant éditer un timbre à son effigie, il est poète en communion étroite avec son environnement.
Et le présent recueil est tout entier imprégné de ces paysages bretons déclinés en trois espaces de liberté.
Le premier se dessine au plus près de sa demeure puisqu’il s’agit de son jardin, qu’il vouvoie respectueusement et contemple sans se lasser, sous la pluie ou la neige. Un jardin comme une source propice à l’éclosion de pensées multiformes. Jardin du souvenir aussi, où resurgit la figure du père.
Plus loin, il y a la Venise Verte, ce marais de tourbières, « un tableau à lui seul ». « Pour survivre / le marais chante / la lente agonie / de ma paix intérieure. »
Le troisième espace de liberté de Jean-Albert Guénégan, c’est l’Océan. La Côte de granit rose, Trégastel, Ouessant, les îles…Un poème rend hommage à Eric Tabarly, un autre s’intéresse au calculot, petit macareux côtier. Hommage encore à la profession de gardien de phare, disparue en 2004.
Sans surenchère poétique, Jean-Albert Guénégan nous livre ici son profond enracinement au cœur de cette terre bretonne aux flancs ciselés par la mer.
Sa paix intérieure puise là ses nourritures.
Sa poésie aussi.
Trois espaces de liberté, Jean-Albert Guénégan ; Editinter ; 100 pages ; 14€.
□ Alain Helissen
