Mad, Michaël Lambert, éditions Murmure des soirs, 2016, 281 pages.

Chronique de Patrice Breno

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Mad, Michaël Lambert, éditions Murmure des soirs, 2016, 281 pages. http://www.murmuredessoirs.com


Mad, la cinquantaine, citadine, abandonne la ville pour la campagne, alors qu’elle excelle dans son art, la peinture.

Jean, fermier-cultivateur, bourru, lâché par son épouse qui rêvait d’un autre monde, d’une autre vie, se retrouve seul à seul avec Rémi, leur fils.

Ce roman narre la rencontre improbable entre Mad et Jean, deux êtres écorchés, que tout éloigne mais que tout finit par rapprocher.

Mad, comme son prénom le suggère, est folle, folle de vie, folle d’espérance. Elle veut tout recommencer à zéro. Et pourtant, loin de la ville, rien n’est vraiment simple : tout porte à l’exaspération : la terre pas si facile à cultiver ; les jeunes pas si faciles à apprivoiser, surtout les motorisés du quad qui saccagent tout sur leur passage, les routes, ses terres, son potager ; les chasseurs qui tuent sans vergogne…

Mad voudrait tout changer en un tournemain, le nouveau monde qui l’entoure et… surtout Jean dont elle tombe amoureuse.

Pourtant, à certains moments, elle sait canaliser sa force, sa violence, face à la jeunesse fougueuse de Rémi souvent incomprise de son père, face aux éléments perturbateurs qui la désarçonnent souvent. En cela, la peinture, qu’elle maîtrisait déjà en ville et qu’elle transpose dans son nouvel univers, lui sert de catharsis. Une art-thérapie en somme.

Ce roman est aussi une ode bucolique à la nature, au bio, au ravissement et/ou à l’incompréhension du monde animal et humain ; tout de sensualité et d’énergie mais aussi tout en retenue, ces presque trois cent pages gagnent à être lues, ne fut-ce que parce qu’elles exaltent l’amour et la vie, tout simplement.

L’actualité de l’auteur, Michaël Lambert, est à voir sur le site http://www.aveclesourire.be ; tout un programme finalement.

©Patrice Breno